Chris Paul rend la vie plus belle : on le savait déjà, mais là c’est Christiane Statistique qui le dit
Le 12 avr. 2021 à 13:09 par Nicolas Meichel
Il n’a pas de titre NBA au compteur. Il n’a pas non plus été élu MVP au cours de sa carrière. Mais s’il y a bien un mec qui continue de prouver à quel point il peut aider une équipe à changer de dimension, c’est Chris Paul. Nouvelle preuve avec Phoenix cette saison, mais ça fait des années que ça dure. Il suffit de jeter un œil aux chiffres pour vraiment s’en rendre compte.
Pendant longtemps, Chris Paul a été moqué. Moqué pour son incapacité à atteindre le stade des Finales de Conférence. Moqué pour quelques fails épiques en Playoffs avec les Clippers. Moqué pour son nombre de bague, notamment chez certains fans français n’hésitant pas à mettre en avant la collection de bijoux de notre Tony Parker national. Et puis évidemment moqué pour son contrat énormissime malgré un prime qui semblait lui échapper. Autant d’éléments qui ont négativement impacté la réputation du Point God. Mais aujourd’hui, on n’entend quasiment plus rien de tout ça. Pourtant, en surface, rien n’a fondamentalement changé. Certes, CP3 a connu une finale de conf’ avec Houston en 2018, mais son palmarès collectif n’a pas bougé et il est toujours sur son contrat astronomique (quatre ans, 160 millions) à bientôt 36 balais. La différence, c’est que depuis deux ans, on voit peut-être plus que jamais l’impact que peut avoir Chris Paul sur la réussite d’une équipe. Pour la première fois de sa carrière, le mec a changé de franchise à deux reprises en deux saisons. En 2019, il est passé de Houston à Oklahoma City après une dernière campagne compliquée avec les Fusées, le genre de campagne souvent synonyme de déclin. En 2020, il s’est fait transférer du Thunder – équipe en pleine reconstruction – aux Suns, obsédés par l’idée de retrouver les Playoffs pour la première fois depuis 2010. Et à chaque fois, CP3 a montré pourquoi il fallait toujours le surnommer le Point God. Car partout où il passe, il change positivement la trajectoire de sa nouvelle franchise. Et à chaque départ, cette dernière voit son pourcentage de victoires baisser. Regardez donc ces chiffres concoctés par NBA Stats France, qui montrent le pourcentage de victoire de chaque équipe de CP3 lors sa première saison en comparaison avec la précédente (idem avant et après son départ). Ils veulent tout dire.
🌟 Comme demandé, voici le pourcentage de victoires des équipes de Chris Paul, avant & après son départ.
Hornets
• Avant. 56,1%
• Après. 31,8%
Clippers
• Avant. 62,2%
• Après. 51,2%
Rockets
• Avant. 64,6%
• Après. 61,1%
OKC
• Avant. 61,1%
• Après. 37,7%
Point God. pic.twitter.com/fJ1Pz3u8K1
— NBA Stats France (@nbastatsfrance) April 11, 2021
Passé en mode vegan à l’été 2019, Chris Paul vit actuellement une seconde jeunesse. Au Thunder la saison dernière, il a aidé une équipe qui semblait destinée aux bas-fonds du classement – après les départs de Russell Westbrook et Paul George – à jouer les Playoffs, en retrouvant non seulement un niveau All-Star sur les parquets mais en démontrant surtout un leadership exceptionnel auprès des jeunots comme Shai Gilgeous-Alexander et Cie. Environ 15 années plus tôt, Oklahoma City avait déjà pu observer le talent du bonhomme lors de ses deux premières saisons avec les Hornets, qui évoluaient à OKC suite au passage dévastateur de l’ouragan Katrina à la Nouvelle-Orléans. Rookie de l’Année en 2006, CP3 avait permis aux Frelons de passer de 18 à 38 victoires. Sacré jump hein. Si le Thunder a décidé de se séparer de Chris Paul lors de la dernière intersaison, c’est avant tout parce que Sam Presti voulait repartir de zéro avec des jeunes, mais le boss d’Oklahoma City n’a pas arrêté de louer l’importance et le professionnalisme de Cricri durant son année passée à OKC. Et aujourd’hui, c’est Phoenix qui voit à quel point Paul peut faire des miracles. Après des années de misère, la franchise de Phoenix est redevenue respectable la saison dernière avec un bilan de 34 victoires pour 39 défaites lors de la première année du coach Monty Williams. Une belle progression qui a été boostée cette année par l’arrivée de CP3, Phoenix étant désormais… deuxième de la Conférence Ouest avec 37 succès en 52 matchs. C’est ce qu’on appelle franchir deux ou trois caps. Pas besoin d’y aller par quatre chemins, ils peuvent dire merci à Chris Paul.
Des Hornets aux Suns en passant évidemment par les Clippers, ainsi que les Rockets et le Thunder, CP3 a transformé chaque équipe dans laquelle il est passé, à des degrés différents certes mais l’impact est indéniable. Alors évidemment, ce serait réducteur de considérer Paul comme la seule et unique raison des progrès effectués par ces franchises-là en sa présence. Les Clippers par exemple ont également été aidés par l’arrivée du spectaculaire Blake Griffin, première pièce des Clips version Lob City. Par contre, on voit clairement quel est le dénominateur commun. Quand vous ajoutez un meneur de jeu comme Chris Paul à votre équipe, c’est tout le collectif qui est sublimé. En matière de QI basket, on ne connaît pas beaucoup de joueurs qui sont au-dessus de lui. En matière de gestion du tempo, de capacité à mettre ses copains dans de bonnes conditions, de propreté balle en main, d’équilibre scoring – playmaking, c’est clairement le haut du panier, et on ne parle même pas de sa contribution en défense. Aujourd’hui, il possède encore tout ça, avec évidemment l’expérience, le leadership et la roublardise qui vont avec. Il sait quand prendre les choses en main, notamment dans le clutch où il fait partie du top de la Ligue depuis longtemps malgré sa mauvaise réputation en Playoffs, mais il sait aussi à quel moment prendre un peu de recul afin de laisser grandir ses coéquipiers et permettre au collectif de progresser. On le voit très bien à Phoenix aujourd’hui, où il est venu apporter tout ce qu’on vient de citer sans freiner l’ascension d’un Devin Booker évoluant à côté de lui. Tout ça, c’est Chris Paul. Alors oui, peut-être qu’il ne remportera jamais de titre NBA dans sa carrière, et la fenêtre pour remporter le MVP est désormais fermée. Mais CP3 n’a pas besoin d’une quelconque validation aujourd’hui, son impact sur la gagne est évident. Et dans le jargon, on appelle ça un winner.
À bientôt 36 ans, Chris Paul continue donc son bonhomme de chemin. Durant sa carrière longue de presque 16 saisons, il n’a connu que trois campagnes négatives au niveau du bilan collectif, à savoir ses deux premières avec les Hornets et en 2009-10 quand il a raté la moitié de la saison à cause d’une blessure. Voilà, on n’a rien d’autre à ajouter.
Source stats : @nbastatsfrance