Coach de l’Année 2020-21 : Quin Snyder prend ses aises, Tom Thibodeau continue à métamorphoser les Knicks
Le 09 mars 2021 à 13:27 par Benoît Carlier
Comme chaque année, la concurrence est féroce sur les parquets mais la guerre que se livrent les techniciens depuis leur banc respectif n’est pas non plus à sous-estimer. Derrière chaque équipe qui tourne bien se cache un cerveau brillant pour tenter de tirer le meilleur de son groupe. Chaque mois durant la saison, nous dresserons donc un ranking des coachs les plus en forme avant que les votes ne départagent pour désigner celui qui porte le mieux le stard-co dans la Ligue pour les NBA Awards de fin d’année. On profite du All-Star break pour se poser un peu sur ce classement.
Pour établir ce classement de manière totalement sérieuse et subjective, de nombreux critères seront tout de même pris en compte tels que le bilan collectif, le fond de jeu proposé, l’efficacité en sortie de temps-mort, les qualités de meneur d’homme et la relation avec le ou les leaders du groupe ou encore l’ancienneté du coach et la valeur de son effectif. Et comme le jury a tendance a avoir la mémoire courte, une série très récente peut même venir chambouler l’ordre établi. Allez, envoyez la fournée !
Statistiques arrêtées au All-Star break
10- Erik Spoelstra (entrée)
Bilan : 18 victoires, 18 défaites soit 50%. 6ème à l’Est.
Dynamique : 7 victoires sur les 10 derniers matchs.
Mention “Ne jamais sous-estimer le coeur d’un finaliste”. Comme à leur habitude, les Floridiens ont effectué un démarrage diesel avant de prendre le rythme. Leur sprint final semble même avoir été initié plus tôt qu’à l’accoutumée avec un bilan de 11 victoires pour 4 défaites depuis le 5 février. Le retour de Jimmy Butler a évidemment fait du bien, tout comme la confirmation de Bam Adebayo après ses remarquables Playoffs 2020. Miami est encore l’une des meilleures défenses de la Ligue et il faudra de nouveau compter sur eux dans la Conférence Est cette année, comme à chaque fois avec Rico à la baguette. Et sachez qu’on ne stoppera le lobby en sa faveur qu’une fois qu’il aura obtenu le trophée de COY qu’il mérite tant pour l’ensemble de son œuvre. A priori, ça ne sera encore pas pour cette année mais à 50 ans il a encore toute la vie devant lui pour truster notre Coach Rankings.
9- Rick Carlisle (entrée)
Bilan : 18 victoires, 16 défaites soit 42,9%. 8ème à l’Ouest.
Dynamique : 8 victoires sur les 10 derniers matchs.
Mention “La machine est lancée”. Après une entame compliquée, Dallas retrouve peu à peu ses standards dans le sillage de son duo d’Europe de l’Est. En attaque, ça roule pour les Mavericks qui ont des solutions du parking mais il va falloir resserrer encore un peu la vis défensivement pour éviter les plus gros favoris dès le premier tour des Playoffs. La bonne nouvelle, c’est qu’ils sont de retour dans le Top 8 et que la dynamique est plutôt positive. De quoi espérer continue la lente montée en puissance des Mavericks depuis la Draft de Luka. A noter aussi l’excellente saison de Jalen Brunson, le dernier pari payant du sosie de Jim Carrey.
8- Mark Daigneault (-2)
Bilan : 15 victoires, 21 défaites soit 41,7%. 12ème à l’Ouest.
Dynamique : 4 victoires sur les 10 derniers matchs.
Mention “Centre de formation”. Le classement n’est plus aussi flamboyant qu’il y a un mois, mais le Thunder impressionne toujours autant dans le jeu malgré sa jeunesse et son inexpérience. SGA aurait très bien pu être convié au All-Star Game sans que cela fusse été un scandale et notre Théo Maledon prend un peu plus de confiance de semaine en semaine dans son nouveau rôle de starter NBA qui lui va si bien. Ça, c’était pour notre petite session de chauvinisme. Car autour du meneur, c’est tout un groupe qui se développe à vue d’oeil. Lu Dort est en train de confirmer qu’il était le steal de la saison dernière parmi les non-drafté et Darius Bazley commence à compiler plus que des dunks pour sa deuxième saison chez les pros. Après ses deux premiers mois sur un banc NBA, Mark Daigneault s’impose déjà comme un pur formateur et une bonne pioche, une de plus, pour Sam Presti. Il ne lui reste plus qu’à lui souhaiter d’évoluer avec ses joueurs pour ne pas se faire jeter comme une vieille chaussette quand le Thunder commencera sa remontée dans le Top 8 de la Conférence Ouest d’ici quelques années, voire plus vite si OKC garde le rythme.
7- Gregg Popovich (+3)
Bilan : 18 victoires, 14 défaites soit 56,3%. 7ème à l’Ouest.
Dynamique : 6 victoires sur les 10 derniers matchs.
Mention “Echauffement préolympique”. Les Spurs ne meurent jamais, ça leur fait un point commun avec le vieux sage qui leur sert de coach depuis aussi longtemps qu’on s’en souvienne. L’heure est au changement de cycle dans le Texas mais ce serait mal connaître Gregg Popovich que de croire que San Antonio ratera deux éditions de Playoffs consécutives. Alors que LaMarcus Aldridge, DeMar DeRozan, Rudy Gay, Patty Mills ou Trey Lyles voient régulièrement leur nom poper dans les rumeurs de trade du fait de leur contrat arrivant à échéance cet été, les Spurs surprennent dans une Conférence plus dense que prévue. Ils ne seront sûrement plus là l’année prochaine mais Barbe Blanche fait avec ce qu’il a sous la main pour redresser la barre et ça marche. En addition de tout ça, Keldon Johnson est devenu un chouchou qui fait déjà l’unanimité à Fort Alamo et ça tourne tellement bien en attaque qu’on commence déjà à parler du retour du Spurs Basketball. A tel point que Pop va être tenté d’emmener tous les Américains de son roster à Tokyo pour les Jeux de cet été s’il veut faire mieux qu’au Mondial 2019.
6- Tyronn Lue (-4)
Bilan : 24 victoires, 14 défaites soit 63,2%. 4ème à l’Ouest.
Dynamique : 4 victoires sur les 10 derniers matchs.
Mention “C’est quand les Playoffs déjà ?”. Le mois de février n’est pas bon mais le calendrier n’était pas vraiment friendly et même après toutes ces défaites les Clippers ne sont qu’à une victoire de leurs voisins chéris et du podium de l’Ouest. Logiquement, on devrait donc les voir recommencer à grimper après un All-Star break bénéfique qui devrait même permettre de ne même pas réaliser de load management avec Kawhi et PG pendant quelques semaines. Toujours est-il que l’intégration de Nicolas Batum est bluffante, à l’instar de son duo francophone avec Serge Ibaka. En attaque, les Clippers sont aussi lents qu’ils sont efficaces avec la 27è pace de la Ligue pour le 3è meilleur offensive rating et la meilleure adresse du circuit à 3-points. On aurait bien vu Luke Kennard mettre en difficulté Stephen Curry lors du Three Point Contest ce week-end si seulement il avait été convié. En tout cas les Clippers ne s’affolent pas et ils ont tiré les leçons du passé : la saison régulière c’est bien, mais c’est en Playoffs qu’il faudra arriver déterminés et avec un groupe soudé pour espérer faire quelque chose.
5- Monty Williams (entrée)
Bilan : 24 victoires, 11 défaites soit 68,6%. 2ème à l’Ouest.
Dynamique : 8 victoires sur les 10 derniers matchs.
Mention “Bubble Team”. On a retrouvé les Suns de la bulle à Disney World, c’est-à-dire cette équipe qui ne perd plus et qui est capable de faire tomber n’importe qui. Seulement trois défaites au mois de février pour les hommes de Monty Williams qui ont au contraire fait tomber les Mavs, les Celtics, les Bucks ou encore les Sixers, leaders à l’Est. Un succès qui leur permet justement de basculer en seconde position de toute la NBA lors de cette trêve étoilée. L’attaque tourne bien mais c’est en défense que les Suns ont progressé avec le troisième meilleur rating de la Ligue. Il y aurait même dû y avoir deux All-Stars pour représenter Phoenix à Atlanta si Devin Booker n’avait pas dû déclarer forfait au dernier moment. Derrière le duo du backcourt, tous les espoirs sont en tout cas permis pour les fans qui ont déjà commencé à lire Les Playoffs NBA pour les Nuls afin d’être sûrs de tout comprendre lorsque viendra l’heure de vérité. Cette fois, on ne voit pas comment ils pourraient passer à côté, et Monty Williams mérite bien son big-up avec son ball movement.
4- Steve Nash (entrée)
Bilan : 24 victoires, 13 défaites soit 64,9%. 2ème à l’Est.
Dynamique : 9 victoires sur les 10 derniers matchs.
Mention “Coach of the Month”. Auteurs d’une grosse série avant la pause, les Nets n’ont pas trop souffert de l’absence de Kevin Durant. Le genre de phrase réservé à une élite ou à un roster XXL c’est selon. En tout cas, cela ne risque pas de se calmer suite à l’arrivée de Blake Griffin pour le minimum vétéran. Cela fait beaucoup de stars au mètre carré mais pour sa saison d’apprentissage sur un banc NBA, le Canadien s’en sort plus que bien pour gérer les égos et les blessures. Jusqu’ici tout va bien, voire même très bien, et attention au carnage lorsque tout le monde va revenir en forme et sans restriction de minutes car cela pourrait être très sale. La plus grosse pression pour Steve Nash est désormais en interne : avec un tel effectif, tout autre résultat que le trophée Larry O’Brien sera une déception. Mais la route est encore longue et il ne faut pas se tromper de combat, quitte à en garder un peu sous la semelle jusqu’à la fin de la saison régulière.
3- Doc Rivers (-)
Bilan : 24 victoires, 12 défaites soit 66,7%. 1er à l’Est.
Dynamique : 6 victoires sur les 10 derniers matchs.
Mention “Rythme de croisière”. Toujours leaders à l’Est, les Sixers ne lâchent rien. La mauvaise série en déplacement à Portland, Phoenix et Salt Lake City a très vite été stoppée et Philly a sauvé in extremis sa place de major de promo devant les Nets grâce à un succès en overtime contre le Jazz mercredi dernier. On dit merci les refs et on se tourne vers le All-Star Game on espère que l’alerte Covid de Jojo et Benny ne va pas durer. C’est que, pour une fois que les Sixers tiennent leurs promesses, il ne faudrait pas que cette histoire d’étoiles vienne tout gâcher. Sur le terrain en tout cas, le Camerounais joue comme un MVP et Tobias Harris a encore été snobé pour le All-Star Game malgré un dossier solide. Si on avait su, il aurait pu prendre l’avion pour Atlanta afin de remplacer un de ses coéquipiers absents. Mais au-delà de cette cohésion de groupe, ce que le daron d’Austin semble avoir ramené en Pennsylvanie à défaut de son fils qui a atterri à New York, c’est ce statut de candidat crédible pour le titre, à tel point que les arbitres y croient eux aussi. A confirmer en Playoffs, évidemment.
2- Tom Thibodeau (+3)
Bilan : 19 victoires, 18 défaites soit 51,4%. 5ème à l’Est.
Dynamique : 7 victoires sur les 10 derniers matchs.
Mention “Objectif Top 4”. Des Knicks cinquièmes à l’Est à mi-saison ? Alors là, il va vraiment falloir qu’on en parle. Boostés par une défense infranchissable (104,4 points de moyenne, meilleure rempart de la Ligue) dans la plus pure tradition du Pingouin, New York est en train de redonner foi à tous ses supporters qui avaient presque vécu cette pandémie comme une bénédiction pour se sevrer de cette équipe qui leur a procuré tant de frustration au Madison Square Garden ces dernières années. Mais depuis que le Thibs est arrivé tout a changé ou presque. Julius Randle est un All-Star indiscutable, une première dans la ville depuis… Melo en 2017, R.J. Barrett prend des couleurs et Immanuel Quickley poursuit sa saison étonnante, à tel point qu’on se demande si les Knicks ne sont pas en train de se positionner pour obtenir l’avantage du terrain du premier tour des Playoffs. Le genre de phrase qu’on ne pensait plus prononcer un jour.
1- Quin Snyder (-)
Bilan : 27 victoires, 9 défaites soit 75%. 1er à l’Ouest.
Dynamique : 6 victoires sur les 10 derniers matchs.
Mention “All-Star”. Désigné entraîneur de la Team LeBron au All-Star Game, Tonton Quin accompagnait Donovan Mitchell, Rudy Gobert et Mike Conley à Atlanta ce week-end pour représenter le Jazz en tant que coach de la meilleur équipe de l’Ouest à la pause. Il y aurait même pu y avoir un ou deux porte-drapeaux de l’Utah en plus vue leur domination collective mais cela a quand même permis au sosie du Joker de prendre quelques informations importantes sur ses futurs adversaires en Playoffs. Après une série de 11 succès consécutifs au mois de janvier, les mormons ont remis ça avec une streak de 9 wins. Sans cette défaite polémique en prolongation à Philadelphie juste avant le break, on aurait pu parler d’un bilan parfait. Tant pis, ça n’a fait que motiver davantage les troupes pour continuer à dominer des deux côtés du terrain lors de la deuxième partie de saison (3è au defensive rating, 2è à l’offensive rating). D’ailleurs, Quin aurait tort de ne pas surfer sur la hate qui est en train de monter à propos de son équipe pour déchaîner ses troupes dans les prochaines semaines mais il n’a sûrement pas attendu notre conseil pour y penser.
C’est tout pour ce deuxième Coach Rankings de la saison. D’accord, pas d’accord ? Vous avez un mois pour nous partager votre avis avant d’enchaîner avec un tout nouveau classement mis à jour.