Les Raptors disposent de Houston : sans Pascal Siakam, sans Nick Nurse et sans dragons, le Nord reste imprenable
Le 27 févr. 2021 à 05:18 par Arthur Baudin
Rien ne dure et heureusement, les mauvaises passes ne font pas exception à la règle. Oui, Houston est au cœur d’une vraie série noire avec – avant cette rencontre – neuf revers consécutifs et un effectif sous-alimenté dans la raquette. Ainsi, quoi de mieux qu’affronter des Raptors dispensés d’éléments clés pour se relancer ? Finalement beaucoup de choses, on vous explique tout.
Le scénario n’est pas de Benioff ou Weiss et pourtant, la rencontre fut haletante avec un finish quelque peu brouillon. Les Rockets sont quatorzièmes de la Conférence Ouest et se doivent – à défaut de l’emporter – de rassurer leurs fans, dubitatifs quant à ce que montrent les Fusées sur le parquet. Puis, il serait quand même dommage de comptabiliser une dixième défaite de rang sans montrer ne serait-ce qu’une once d’opposition à leurs adversaires. Ce match est spécial pour les Raptors qui restent sur deux revers consécutifs, car ils reçoivent à effectif réduit. Oui, quelques heures avant le début de la rencontre sont annoncées les absences – apparemment toutes dues au protocole sanitaire – de Pascal Siakam, de Nick Nurse et de cinq autres membres du staff. C’est donc l’assistant Sergio Scariolo – ex-entraîneur du Real de Madrid et actuel coach de l’Espagne – qui prend les rênes de l’équipe canadienne pour la soirée. Ainsi, le trio arbitral déclare ouverte la joute et c’est Danuel House Jr. qui inscrit les trois premiers points. La réponse est immédiate et Fred VanVleet – chaud comme une baraque à frites – plante de loin. De son côté, Sergio Scariolo prend une faute technique pour excès de gel. Typique du daron qui a encore des cheveux, le type plonge les mains dans le pot avant de tout plaquer vers l’arrière et de se mater dans la glace : « T’es trop frais Sergi. » M’enfin, Victor Oladipo pose une entame de mammouth et se montre sur tous les fronts : floater, tirs à longue distance et belle défense sur OG Anunoby. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas vu des Rockets aussi agressifs et sûrs de leurs forces. Bien que le déficit de taille se fait sentir avec un Danuel House Jr. comme plus grande tige (2m01), l’axe John Wall – Victor Oladipo – Eric Gordon dynamite la défense de Toronto. Puis d’un coup, Kyle Lowry active le mode heat check et permet aux Raptors de placer un écart avant la mi-temps : bombinettes du parking et blinis au caviar, Calorie est insolent de propreté. Résultat, le décisif prend d’ores et déjà un avantage Nord (Raptors 67 – 59 Rockets).
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La sortie de vestiaire est une confirmation pour Toronto qui s’applique à enfoncer le clou : Chris Boucher profite de ses centimètres pour titiller la raquette texane et Norman Powell dégaine de n’importe où. Le troisième quart-temps fait office de run, avant que John Wall et Victor Oladipo ne partent à la conquête du match. Les deux bonshommes – esseulés – attaquent le panier mais manquent de barbaque dans la peinture. Dès que le backcourt attire la défense, il suffirait d’une présence physique pour terminer le travail sous le cercle. Ainsi, Houston revient à cinq unités mais devra se satisfaire de cette jolie séquence, très vite atténuée par une réaction nordiste. Le trio Kyle Lowry – Norman Powell – Fred VanVleet régale et c’est finalement le dernier nommé qui crucifie les Texans à deux minutes du terme, depuis les sept mètres. Oui, les Rockets n’ont tenu qu’un seul quart-temps et enchaînent une dixième défaite d’affilée. Il y a du mieux dans le jeu extérieur, mais il apparaît comme évident que la troupe de Stephen Silas ne fera rien tant qu’un nouvel intérieur n’aura pas posé ses valises dans la Clutch City. Au nord, (c’était les corons) on respire et Sergio Scariolo affiche désormais un parfait bilan de 100% de victoires en NBA. Kyle Lowry est probablement l’homme du match avec ce triple-double ras-les-églantines : 20 points, 11 rebonds et 10 assists à 67% au tir dont 80% de loin (4/5). Norman Powell le suit de près avec ses 30 points à 67% au tir dont 50% de la buvette. Toronto récupère sa quatrième place – ô combien précieuse dans la course à l’avantage du terrain – et se permet un break de quatre jours avant de recevoir les Bulls de Zach LaVine.
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Mais où s’arrêtera donc la folle série de Houston ? Dix revers de rang et surtout un énorme déficit dans la peinture : le front office doit réagir ou, au pire, patienter en perdant avant le retour de Christian Wood. En attendant, Toronto savoure et se paie un week-end à la cool. Fred VanVleet va faire la grasse mat, Sergio Scariolo parade dans les rues de Madrid et Kyle Lowry se rend chez Chris Boucher pour bouffer des salsifis.