Les Wolves ont peut-être enfin démarré leur saison : défaite face à un énorme Domantas Sabonis, mais les sourires sont de retour
Le 18 févr. 2021 à 06:22 par Giovanni Marriette
La cote pour que ce Wolves-Pacers soit l’un des matchs les plus intéressants de la nuit était environ la même que celle de voir Benoit Paire remporter l’Open d’Australie sans lâcher de juron. Pas de Benito aux anges sur la Rod Laver Arena évidemment, mais c’est bien à un vrai thriller auquel on a assisté cette nuit au Target Center, qui a rarement porté aussi bien son nom cette saison. Allez, récap, et petit crush pour ces jeunes Loups.
Avant toute chose ? Rendons hommage aux vainqueurs du jour car c’est la moindre des choses. Des Pacers qui soufflent le chaud et le froid depuis quelques semaines après un début de saison en mode boulet de canon, des Pacers qui attendent toujours le retour de T.J. Warren mais surtout de Caris LeVert, et qui alternent donc le bon et le moins bon depuis le début de l’année civile. Cette nuit ? Les hommes de Nate Bjorkgrend se seront appuyés sur leurs points forts, à savoir un duo d’attaque incroyable. Malcolm Brogdon à la mène, auteur d’une fiche à 32/9/7 et surtout d’un salvateur 6/7 du parking, dont le dernier de la liste tuera tout espoir de retour des Wolves en prolongations. Vrai métronome, le genre de meneur de jeu qu’il manque en ce moment aux… Bucks, tiens tiens, et une garantie en tout cas du minimum respectable pour cette équipe des Pacers, dans les bons comme les mauvais soirs. Son collègue de fortune de la nuit ? Domantas Sabonis bien sûr, auteur lui aussi d’un début de saison calibre… MVP, puis tombé dans un léger creux de la vague ensuite, et auteur cette nuit d’un match de… Hall Of Famer. Faut suivre hein. Profitant des largesses de la défenses de Minny le fils de son père a lâché l’un de ses matchs les plus fat en carrière avec une domination s’étalant du pregame jusqu’à l’interview d’après match, et ses 36 points, 17 rebonds, 10 passes et 3 steals ne reflètent même pas la sérénité avec laquelle il a géré ce match de bout en bout. Rajoutez un duo Aaron Holiday / Jeremy Lamb qui met ses tirs (101 points pour le quatuor) et tout devient compliqué pour l’adversaire si le but initial de celui-ci était de remporter le match mais, parfois, la victoire n’est que la cerise qui rendrait parfait un gâteau déjà délicieux. Et ce soir ? Il était bon ce gâteau à la crème de Wolves.
Première chose, ça a peut-être du sens ou peut-être pas après tout, mais la bonne tenue actuelle de l’équipe de Ryan Saunders coïncide avec l’absence de D’Angelo Russell. Le pavé est jeté dans la mare faites ne ce que vous voulez, et nous on switche parce qu’on a promis de ne parler que de choses positives, et elles sont nombreuses. Le retour de Karl-Anthony Towns pour commencer, évidemment. Le grand chatoune en a chié comme personne depuis un an et le simple fait de le revoir en short file le smile, et ce frère fait même en sorte de faire kiffer dès son retour en amenant une agressivité bienvenue dans une équipe jusque-là bien soft. Des deux côtés du terrain, dans le leadership qui faisait là aussi défaut durant son absence, et à ses 30 points et 10 rebonds auraient même pu s’ajouter cette nuit le shoot de la gagne si les Pacers n’avaient pas été encore plus clutchs que lui. Le troisième match de KAT seulement mais déjà cet apport qu’on lui connait et si Minny reverdit un peu sa présence n’est évidemment pas étrangère à ce constat. Autre daron en vue cette nuit ? Ricky Rubio. Pas la même folie que le titulaire habituel évidemment, un flow de boomer alors qu’il n’est même pas vieux, et si Ricky écoute probablement du Papa Johnny tous les soirs dans son transistor il reste l’un des meilleurs meneurs gestionnaires de la Ligue et cela malgré son début de saison loin des standards d’un leader. Ce soir Ricky a fait ce pourquoi on l’a rapatrié là où sa carrière NBA avait commencé, à savoir dicter le tempo et lâcher des caviars, dans la plus pure tradition Rubiesque. Des caviars pour qui ? Pour Towns bien sûr, mais également pour un Malik Beasley qui monte lui aussi dangereusement en régime depuis quelques semaines, et pour nos amis inattendus du début de saison Jaden McDaniels et Naz Reid. J’ai regardé Jaden McDaniels et Naz Reid faire la misère aux Pacers est donc une phrase que vous avez peut-être prononcé cette nuit, tellement freaky Jaden file des frissons à chacune de ses prises de balle, tellement Naz ne l’est pas, tellement on aimerait partir à la guerre avec lui car il est à la fois robuste et capable d’être très adroit quand il tire. Un “2000” (McDaniels) qui a les qualités d’un gamin de son âge, un “99” dans le corps d’un mec de 47 ans (Reid), auxquels on peut rajouter un autre 99 (Vanderbilt) et un… 2001 (Edwards), moins en vue cette nuit mais très largement dans la catégorie des darlings du Minnesota cette saison.
Mélangez-moi ça comme vous pouvez, rajoutez une trentaine de défaites cette saison car il faudra apprendre à défendre plus fort, également car this is the process, mais qu’on le veuille ou non, avec ou sans D’Angelo Russell qui – on le rappelle – a été embauché car “c’est le copain de Towns”, cette équipe a de beaux jours devant elle. Ce sera peut-être en 2026 hein, mais comme le dit si bien l’immenche Alain Sousson : c’est déjà ça.