Les Pelicans au fond du trou : enchaînement de défaites et manque de solutions, que le début de saison est loin…
Le 25 janv. 2021 à 16:47 par Nicolas Meichel
En remportant quatre de leurs six premiers matchs grâce notamment à une défense solide, les Pelicans avaient entamé la saison du bon pied, sans pour autant être exceptionnels. Mais depuis trois semaines, les hommes de Stan Van Gundy sont tout simplement en chute libre. Il fallait qu’on se penche dessus.
Huit défaites en neuf matchs, seulement une petite victoire face aux Kings entre le 4 et le 23 janvier, une équipe qui galère des deux côtés du terrain… difficile de trouver des signaux positifs en ce moment du côté de la Nouvelle-Orléans. Les Pelicans font sans aucun doute partie des déceptions de ce premier mois de saison régulière et on commence à avoir l’habitude de les mettre dans cette catégorie, la hype étant rarement suivie par des résultats concrets depuis la saison dernière. Les Pels avaient connu un début de campagne 2019-20 décevant après le transfert d’Anthony Davis, échangé aux Lakers contre une grosse contrepartie (Brandon Ingram, Lonzo Ball, Josh Hart, trois premiers tours de Draft) le même été que l’arrivée de Zion Williamson via la Draft. Ensuite, il y a eu ces performances claquées dans la bulle, où les Pels faisaient pourtant partie des favoris pour accrocher une place en Playoffs. Des performances tellement claquées qu’Alvin Gentry a pris la porte. Et aujourd’hui, on y retourne, avec une équipe de NOLA qui ne répond pas aux attentes, squattant l’avant-dernière place de l’Ouest avec un pauvre bilan de cinq victoires pour dix défaites. Le revers de samedi face à des Wolves également au fond du trou, en back-to-back et en plus privés de D’Angelo Russell (en plus de Karl-Anthony Towns), est le dernier coup de pelle d’une équipe qui continue de creuser.
En attaque, on voit aujourd’hui toutes les limites des Pelicans et notamment le manque de spacing qui existe dans cette équipe, classée 23e au nombre de points marqués par match (108,2) et 20e à l’efficacité offensive (108,2). Quand vous alignez un starting lineup avec Lonzo Ball, Eric Blesdoe, Brandon Ingram, Zion Williamson et Steven Adams, il ne faut évidemment pas s’attendre à des miracles mais les stats sont particulièrement alarmantes : 29e au nombre de 3-points marqués (9,9), 28e au nombre de 3-points tentés (29,9), 28e au pourcentage de réussite (33,2). Comme un symbole, le vétéran J.J. Redick, sniper référencé en NBA, semble complètement cramé cette saison et enchaîne les briques à un rythme record en sortie de banc (30% de réussite de loin, seulement 8,1 points). Il est aujourd’hui incapable d’apporter un coup de boost sur les lignes arrières, des lignes arrières déjà pas très productives avec les titulaires Bledsoe et Ball. Quand on voit jouer les Pelicans, on voit une équipe qui tente de forcer la décision à l’intérieur mais qui ne possède pas vraiment de fluidité dans son jeu offensif, un jeu offensif caractérisé par beaucoup de déchets avec pas moins de 15,1 pertes de balle (25e de la Ligue). Les turnovers, ce n’est clairement pas nouveau dans le Bayou, les Pels ayant terminé bons derniers dans cette catégorie la saison dernière avec quasiment 16 ballons perdus par soir. Sauf que contrairement à la saison dernière, NOLA possède un rythme de jeu particulièrement lent (24e pace de la NBA avec 99,2 possessions par match, quatrième en 2019-20 avec 103,8 possessions) cette année, ce qui devrait logiquement limiter le nombre de ballons rendus à l’adversaire. Mais non. Pas besoin d’être un génie en maths pour comprendre que ce ratio possessions / turnovers est assez pourri, et forcément cela n’aide pas la défense car trois points ratés et pertes de balle provoquent des opportunités en transition pour les adversaires.
Offensivement, cette équipe manque non seulement d’équilibre mais le style de jeu pratiqué met encore plus en valeur les limites du roster actuel. Dans leur propre moitié de terrain ? Les Pelicans avaient montré de belles promesses en tout début de saison, s’inspirant notamment du système défensif des Bucks avec comme objectif numéro un la protection de la raquette, quitte à laisser des 3-points ouverts. Sauf qu’environ un mois plus tard, on se rend compte que les journées portes ouvertes sont de retour en Louisiane. 118, 111, 118, 111, 112, 123, 118, 129, 120. Voilà le nombre de points encaissés par les Pelicans depuis le début de leur spirale infernale. Comme le mentionne l’insider des Pelicans William Guillory (The Athletic), la Nouvelle-Orléans accorde un wagon de tirs primés, la faute à un manque de structure défensive liée notamment à des automatismes qui restent à construire. Faut pas oublier que l’on est dans l’an I de l’ère Stan Van Gundy. Le nouveau coach perçoit le basket d’une manière complètement différente de son prédécesseur Alvin Gentry, surtout réputé pour son amour de l’attaque et du jeu rapide. SVG, c’est plus conservateur, plus posé, et il faut forcément du temps pour que ses principes soient bien appliqués par ses joueurs, surtout dans le contexte COVID actuel où c’est difficile pour tout le monde d’avoir de la continuité. Tout ça pour dire qu’il faut quand même laisser un peu de temps aux Pels mais il est clair que ce qu’on voit actuellement, c’est assez moche et il va falloir redresser la barre. La bonne nouvelle, c’est que leur road-trip a pris fin et les Pelicans vont désormais pouvoir rester chez eux pendant une bonne dizaine de jours avec six matchs consécutifs à la maison (huit matchs sur neuf à NOLA en tout). De quoi redécoller ?
Malgré les performances individuelles de Zion Williamson et Brandon Ingram, les Pelicans enchaînent les défaites et s’enfoncent dans une Conférence Ouest qui n’attend personne. Il reste du temps pour relever la tête mais on leur conseille de se bouger quand même assez vite. Reste à voir s’ils en sont vraiment capables vu la manière avec laquelle l’équipe est construite actuellement.