De très bons Spurs surclassent les Blazers : match référence, collectif au top, pourvu que ça dure dans le Texas
Le 19 janv. 2021 à 01:40 par Alexandre Taupin
Belle affiche au Moda Center de Portland entre Spurs et Blazers pour continuer ce Martin Luther King Day. Le cinquième qui reçoit le sixième, c’est l’occasion de rester proche du quatuor de tête et surtout de mettre un peu de distance avec le peloton bien resserré juste derrière. Allez, c’est parti pour le récap.
San Antonio et Portland sont proches au classement et en ce début de match, ça se comprend. Chaque équipe rend coup pour coup, les uns portés par Damian Lillard, les autres par LaMarcus Aldridge. Petit focus obligatoire pour le géant texan qui s’est, une nouvelle fois, réveillé contre son ex de l’Oregon. Il prend toutes les premières possessions du match et ça fait presque à chaque fois ficelle. On en profitera pour rappeler à Enes Kanter que la distanciation sociale, ce n’est pas laisser Aldridge trouver son spot up préférentiel, celui qu’il utilise depuis bien quinze ans. S’il a découvert ce soir que la Marquise était un joueur de pick-and-pop, on ne peut plus rien pour lui. Le débat est donc équilibré jusqu’à la fin du premier acte. Lillard cloué sur le banc pour deux fautes, les Spurs entament un premier coup d’accélérateur pour compter jusqu’à neuf points d’avance mais le retour de la star, couplé à quelques minutes moins bonnes de la part des Texans ramènent Portland à cinq longueurs. A la pause, tout reste à faire. On appuie sur le bouton replay dès le début de la seconde mi-temps avec encore ce bon Aldridge et son shoot à mi-distance. Encore les Spurs qui prennent dix longueurs d’avance et encore les Blazers qui grignotent le retard. C’est là que l’excellent banc des Spurs va faire la différence. Le duo Patty Mills-Rudy Gay fait très mal à leurs hôtes et malheureusement ceux-ci n’ont pas grand chose à leur opposer. La second unit texane est juste trop bouillante ce soir. Vu que les chiffres parlent souvent mieux que les mots, petite différence entre les deux bancs : 59 points pour les uns, 25 pour les autres. CQFD. L’écart monte inévitablement et très vite, ce match serré tourne à la victoire nette et sans bavure pour les visiteurs.
Dur de trouver un homme du match pour les hommes de Gregg Popovich, alors on préfère plutôt insister sur une vraie performance d’équipe. Rudy Gay a été létal et surtout incisif au bon moment, Patty Mills très bon aussi, DeRozan nickel, Jakob Poeltl très utile en sortie de banc des deux côtés du terrain, le rookie Devin Vassell montre toujours plus de belles choses et quand Aldridge sort du bain moussant c’est quand même autre chose. La prestation de ce soir c’est aussi des shoots qui rentrent. 53% d’adresse globale et plus de 45% de loin. Dur d’imaginer ce genre de chiffres tous les soirs mais impossible de ne pas se satisfaire lorsque ça arrive. Six joueurs en double-figure mais surtout quatre à plus de vingt points. La dernière fois que c’est arrivé c’était en… 2010 avec George Hill, Tim Duncan, Manu Ginobili et DeJuan Blair. On finira sur les trente-trois assists car cette partie c’est aussi une balle qui tourne bien et des responsabilités partagées. C’est aussi la première fois depuis 1996 que deux joueurs des Spurs dépassent les dix passes dans le même match.
Côté Blazers désormais, on a senti l’absence de C.J McCollum et Damian Lillard était tout simplement trop isolé. On s’attendait à ce qu’il fasse le show et il a sorti les gros chiffres. 33 points et 6 passes pour la star locale mais aussi cinq ballons perdus. Un peu de déchet forcément mais il a dû beaucoup créé pour les siens ce soir, peut-être pas aidé non plus par un coup reçu à l’épaule en cours de match. A part ça, la défense n’a pas été au niveau, particulièrement Kanter, et la seconde unit n’a pas fait le poids. On retiendra aussi quelques bons points malgré la défaite. Rodney Hood a enfin lancé sa saison avec 21 points et de l’adresse. Espérons pour lui que ça prouve qu’il est enfin revenu à 100%. Melo a fait son abattage habituel en sortie de banc et Derrick Jones Jr. malgré une feuille de stats “légère” a montré un bel impact avec de l’intensité et quelques actions d’éclat comme celle-ci, qui fera le bonheur de votre Top 10 du matin. LeBron ,sort de ce corps.
🚫H. MY.
Ce block de Derrick Jones Jr. #RipCity #MLKDay pic.twitter.com/xSjujrlZ70
— NBA France (@NBAFRANCE) January 18, 2021
Une adresse insolente, un ballon qui tourne bien et dont on prend soin, des responsabilités partagées et un money time géré comme il se doit, tels sont les ingrédients de la victoire Spurs de ce soir. On les annonçait en transition voire en mode tanking et Gregg Popovich est en train de nous sortir une des belles histoires de la saison. Pourvu que ça continue.