Tyrese Maxey est déjà spécial : on comprend mieux pourquoi Daryl Morey ne l’a pas tradé pour James Harden
Le 16 janv. 2021 à 09:43 par Elias Lemercier
Les Sixers ont peut-être réalisé le steal de la Draft 2021. En sélectionnant l’arrière Tyrese Maxey en 21ème position, Philadelphie ne s’attendait surement pas à récupérer un jeune capable de scorer 39 points au bout de dix rencontres chez les pros. Daryl Morey n’était d’ailleurs pas chaud du tout à l’idée de l’inclure dans un possible package contre James Harden, une preuve irrévocable et flatteuse de son importance dans l’effectif de Doc Rivers.
Les Sixers ont décidément le nez fin à la draft. Après la bonne pioche Matisse Thybulle, sélectionné en 20ème position l’année dernière, le management de Philadelphie, cette fois-ci sous la tutelle de Daryl Morey, a remis le couvert en sélectionnant le meneur Tyrese Maxey en provenance de Kentucky avec le 21ème pick. Un choix qui au bout de treize rencontres seulement semble être des plus réussis puisque Maxey est l’une des darling de ce début de saison, cumulant 11,3 points et 2,5 assists de moyenne par match à 48% d’adresse au tir en 21 minutes de temps de jeu. Le combo d’1m88 s’est notamment fait remarquer dans une rencontre face aux Denver Nuggets où quasi tous les joueurs starters de Philly étaient absents à cause du protocole sanitaire. Seul meneur disponible, l’ancien Wildcats a alors été introduit pour la première fois de sa carrière dans le cinq majeur. Maxey a pris ses responsabilités tel qu’un vétéran l’aurait fait, montrant de l’agressivité de la première à la dernière minute. Portant sur ses épaules une équipe dépourvue de ses stars tout au long de la rencontre, Maxey a même réussi à faire douter des Nuggets qui pensaient passer une soirée tranquille face à une équipe C. Sa ligne statistique ce soir là résume parfaitement le talent du garçon : 39 points, 7 rebonds, 6 assists, 2 interceptions, 18 sur 33 au tir dont 3 sur 8 du parking.
Encore plus intéressant et surtout la stat la plus encourageante de cette soirée : Maxey n’a rendu la balle à l’adversaire qu’à deux reprises dans un match où il a tout de même joué 44 minutes. Une perte de balle toutes les 22 minutes, c’est du ressort de Chris Paul et cette capacité à protéger son ballon est un thème récurrent du début de saison de Maxey puisqu’il ne réalise que 0,9 turnover en moyenne par match. Une performance qui a eu le mérite de séduire son entraîneur Doc Rivers puisque Tyrese Maxey n’a plus quitté le starting five depuis, débutant les trois rencontres qui ont suivi pour des résultats tout aussi satisfaisants. Maxey est sur une série de cinq matchs consécutifs à plus de 15 points, la plus longue réalisé par un rookie cette saison, chose que ses homologues Anthony Edwards et Lamelo Ball, sélectionnés pourtant beaucoup plus haut n’ont jamais été proche d’accomplir. Car oui, Maxey est en train de montrer un certain talent à être régulier. Ainsi, malgré le retour à la compétition de Joel Embiid puis Ben Simmons, Maxouille a continué à gratter sa quinzaine de points, à des pourcentages très sérieux puisqu’il tourne à 52% d’adresse au tir sur les cinq derniers matchs. Sa régularité et le peu de déchet dans son jeu lui permettent donc de faire son trou dans la rotation des Sixers. Depuis son entrée dans le cinq majeur, l’ancien de Kentucky a toujours joué minimum 20 minutes et cette tendance devrait se confirmer dans les semaines à venir, et le gosse pourrait même décrocher un rôle essentiel lors des Playoffs en mai si il continue à performer à ce niveau.
Le shoot et la création extérieure est un problème récurrent des Sixers depuis quelques années, un peu moins cette saison, et l’une des raisons principales pour lesquelles Philadelphie avait coulé en attaque l’année dernière. Les Sixers en ont toujours autant besoin et depuis le début de la saison Tyrese Maxey se mobilise autant qu’il le peut dans ce secteur offensif. Même lorsque l’équipe est au complet et qu’il n’a plus la possibilité de tirer à foison comme lors de son match face à Denver, Philly a tout de même et va avoir besoin de ses compétences dans un rôle moindre. Ses capacités de création sont impressionnantes pour un joueur qui n’a pas encore joué quinze matchs en NBA. Son accélération, son toucher de balle, ses pénétrations dynamiques et sa capacité de finition au panier sont ce qui le distingue des autres porteurs de balle de l’effectif et lui permettent de se démarquer autant dans un effectif pourtant fourni. Son explosion de 39 points a notamment mis en évidence toute cette palette offensive qu’il possède dans son arsenal. Lay-ups contestés, tir à mi distance et de derrière la ligne à 3-points et flotteurs aussi propre que précis ont ainsi rythmé l’attaque de Doc Rivers ces dernières rencontres. Inimaginable lorsqu’il a été drafté fin novembre, Tyrese Maxey possède à un point près la même moyenne de points que Ben Simmons, pourtant un multiple All-Star et un joueur All-NBA. D’ailleurs le très moyen début de saison en attaque de Ben Simmons est relativement camouflé par les performances offensives du rookie. Si Maxey continue sur cette lancée, il risque fortement de rentrer dans la discussion pour le trophée du rookie de l’année. LaMelo Ball, par exemple, a toujours l’avantage de par ses performances elles aussi très sérieuses, mais si Maxey finit la saison proche de la quinzaine de points par match en tant que titulaire d’une équipe Top 3 de l’Est… le CV sera très très sérieux.
Daryl Morey ne voulait pas lâcher Maxey dans un trade contre Harden car il voit en l’arrière de Kentucky une belle pièce pour son effectif, qui remplit parfaitement les cases la où les Sixers en ont le plus besoin. À seulement 20 ans, Maxey est déjà NBA-ready et il risque d’endosser des responsabilités assez unique pour un rookie dans une équipe qui joue le titre.