Les Knicks écœurent les Pacers et enchainent sur leur mode montagnes russes : attention, ce manège pourrait en étonner plus d’un cette saison
Le 03 janv. 2021 à 04:57 par Matis Rapacioli
Les Knicks continuent de jouer les trouble-fêtes à l’Est. Sur courant alternatif depuis le début de la saison, les hommes de Tom Thibodeau ont montré leur meilleur visage cette nuit pour venir à bout d’Indiana qui connait là sa deuxième défaite de la saison (102-106). Avec une hargne défensive à toute épreuve, les New-yorkais font en ce début de saison preuve de cohésion et d’implication… mais vont surtout chercher les victoires et la vraie nouveauté, elle est peut-être ici.
Dans la famille adages tout faits, je voudrais “le groupe vit bien“. Soudés et affamés, les Knicks ont triomphé de Pacers qui n’avaient connu la défaite qu’une seule fois cette saison, face à Boston. Mais d’entrée de jeu, on a pu sentir que la soirée ne serait pas si facile que ça pour la troupe de Domantas Sabonis. Devant faire face au répondant des Knicks et d’un Mitchell Robinson qui jouait les éboueurs de services en récupérant tous les tirs gâchés de ses coéquipiers et les transformant en subtiles claquettes, Indiana résistait alors au travers de ce bougre de Malcolm Brogdon, imperturbable et auteur d’un premier quart-temps proche de la perfection faisant virer son équipe en tête, avec ses 17 points à 6/6 lors des douze premières minutes. Mais alors que le chassé-croisé continuait durant le deuxième et troisième quart et que l’on s’attendait à voir les Pacers jouer les patrons pour conclure le match, ce sont bien les joueurs de la grosse pomme qui ont pris les choses en main, avec une maturité surprenante.
Lancés en tête par un improbable Austin Rivers qui bouclait la troisième reprise avec cinq points consécutifs de toute beauté (relisez si vous voulez, promis c’est la vérité), les Knicks reprenaient leur travail de sape et écœuraient les attaques adverses. Les statistiques les plus éloquentes sont d’ailleurs celles des perdants du soir, qui sont véritablement tombés dans un piège. Domantas Sabonis par exemple, qui roulait sur la NBA depuis la reprise, fut littéralement bloqué au cœur du jeu dans une guerre de tranchée où, s’il a pris 13 rebonds, il fut limité à 13 points. Forçant ainsi les fermiers à arroser un peu la plantation à coups de 3-points, les Knicks étaient tout contents de voir Aaron Holiday à 0/5 dans l’exercice, Myles Turner – qui s’est pris pour Stephen Curry – à 3/9, Victor Oladipo à 2/9, tout comme Doug McDermott. Au final, seul Malcolm Brogdon aura surnagé avec ses 33 points à 7/10 du parking et ses 7 passes, dans cette équipe où l’on a peut-être senti cette nuit l’absence de T.J. Warren. Au delà de la vaillance et du courage new-yorkais, qui seraient réducteurs, nous pouvons surtout féliciter l’approche tactique de Coach Thibodeau qui semble avoir trouvé comment sortir les doigts du fond de la statue de la liberté. A l’image d’un Julius Randle un peu plus maladroit avec 4 ballons perdus mais toujours aussi altruiste cette saison en frôlant le triple-double (12 points, 11 rebonds, 8 passes), New-York poursuit sa mue et sa prise de confiance en étant très complet, combinant la vitesse d’Elfrid Payton, le sang froid de R.J. Barrett (25 points à un superbe 4/5 derrière l’arc ce soir) ou le volume de Reggie Bullock. Le puit à vannes sans fond qu’étaient les Knicks se referme tranquillement malgré des soirs sans comme contre les Pelicans, qui nous font hésiter à croire à un NY nouveau, mais si tout n’est pas parfait, l’esprit y est et c’est déjà une belle victoire. La suite au prochain épisode, et avec cette équipe, on peut s’attendre à tout.
Après avoir mis 20 pions dans la tête des Bucks puis battu d’accrocheurs Cavaliers, New-York décroche une troisième victoire face à un bon outsider de l’Est et voit ainsi son bilan porté à l’équilibre. Rien d’étonnant en somme au vu du contenu des matchs des Knicks qui, s’ils mettent toute l’implication nécessaire, vont être très pénible à bouger cette saison.
Source : ESPN