LeBron James, 36 ans et toujours au top : GOAT ou pas, le maître de la longévité c’est lui et personne d’autre
Le 30 déc. 2020 à 16:36 par Nicolas Meichel
LeBron James. Son nom fait la une depuis quasiment deux décennies et il est toujours sur le devant de la scène. Fêtant aujourd’hui ses 36 ans, le King est champion NBA en titre, a remporté le dernier MVP des Finales et semble avoir tout ce qu’il faut pour conserver son trône. Une longévité exceptionnelle pour celui qui vient de démarrer sa 18e saison NBA. Y’a qu’à comparer le niveau du King avec celui des plus grands joueurs de l’histoire au même âge pour s’en rendre compte.
Que faisaient-ils à 36 balais ?
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Michael Jordan
36 ans le 17 février 1999
Au même âge, Michael Jordan était probablement en train de jouer au golf entre deux parties de blackjack, avec un cigare à la bouche et des lunettes de soleil sur le nez. En effet, un mois avant son 36e anniversaire, MJ a quitté la scène en annonçant officiellement sa deuxième retraite alors que la NBA était encore bloquée par un lock-out. Comme LeBron, Jordan restait sur un titre NBA avec le MVP des Finales en prime, mais les Bulls ont explosé après leur dernière danse en 1998. MJ est finalement retourné sur les parquets en 2001 après avoir montré ses talents de manager occupé le poste de président des opérations basket aux Wizards.
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Kareem Abdul-Jabbar
36 ans le 16 avril 1983
Kareem Abdul-Jabbar a fêté ses 36 ans juste avant les Playoffs 1983. Il restait sur une régulière en 21,8 points, 7,5 rebonds et 2,2 contres. En postseason ? Ses stats sont montées à plus de 27 points de moyenne, avec quasiment 8 rebonds et 4 contres. Autrement dit, KAJ était loin d’être cramé et il est clairement dans la discussion pour le titre de meilleur joueur de 36 ans de l’histoire avec LeBron. La différence, c’est qu’il n’était “que” dans sa 14e saison NBA à l’époque, contrairement à LBJ, qui entame sa 18e et qui possède donc bien plus de matchs au compteur (1 216 pour KAJ, 1 529 pour LBJ, régulière + Playoffs à l’âge de 36 ans). Pour la petite histoire, sachez que Kareem et les Lakers – champions en titre – sont tombés brutalement en Finales NBA cette année-là face aux Sixers, se faisant dominer par un Moses Malone énorme dans les raquettes.
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Magic Johnson
36 ans le 14 août 1995
Après une expérience ratée en tant que coach des Lakers et quatre saisons sans jouer suite à l’annonce de sa séropositivité en novembre 1991, Magic a tenté de retrouver les parquets à l’âge de 36 ans. Lors de la saison 1995-96, il a porté les couleurs de sa franchise de cœur à 32 reprises pour neuf titularisations, proposant des moyennes de 14,6 points, 5,7 rebonds et 6,9 caviars dans le costume d’ailier fort, tout ça en lâchant des bras roulés main gauche dans un physique beaucoup plus robuste qu’avant. Un retour très honorable donc vu le contexte, d’autant plus que les Lakers ont terminé la régulière avec 53 succès au compteur avant de se faire jarter au premier tour des Playoffs face à Houston, malgré deux matchs à au moins 20 pions de Magic. La légende des Lakers prendra définitivement sa retraite en 1996.
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Wilt Chamberlain
36 ans le 21 août 1972
Wilt Chamberlain est peut-être le joueur le plus dominant de l’histoire du basket. Mais à 36 ans, son prime était clairement derrière lui. Il venait certes de remporter son deuxième titre NBA sous le maillot des Lakers, avec un titre de MVP des Finales en bonus, mais Wilt restait sur la plus faible saison statistique de sa carrière (14,8 points, 19,2 rebonds) et était sur le point d’entamer sa dernière avant de quitter la NBA en 1973. Cette année-là, il a rejoint les… San Diego Conquistadors en ABA, où il a occupé la fonction de coach sans vraiment se fouler, tout en sortant son bouquin.
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Tim Duncan
36 ans le 25 avril 2012.
Reconnu pour ses fondamentaux parfaits, Tim Duncan bottait encore des fesses à 36 ans. Après une saison 2011-12 à 15,4 points et 9 rebonds, il a sorti une campagne calibre All-Star à 18 points – 10 rebonds – 2,7 contres au sein d’une équipe des Spurs terminant avec 58 succès au compteur. Résultat, il a figuré dans la All-NBA First Team en 2013, ainsi que dans la deuxième meilleure équipe défensive de la saison. Et si Ray Allen n’avait pas été là, cette magnifique saison aurait même pu se terminer avec un titre NBA. Pas grave, Timmy prendra sa revanche en 2014.
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Kobe Bryant
36 ans le 23 août 2014
Quand Kobe Bryant avait 36 ans, son corps ne tenait plus vraiment la route. Il y a eu le tendon d’Achille évidemment, mais aussi le genou, l’épaule et d’autres bobos qui ont gâché la fin de sa carrière, tout ça dans une équipe des Lakers qui enchaînait les défaites. En 2014-15, Bryant tournait cependant encore à plus de 22 points de moyenne avec plus de 5 rebonds et 5 passes, mais en tirant à des pourcentages assez catastrophiques (37,3% au tir cette saison-là, 29,3% du parking). Le Mamba tirera sa révérence après la campagne 2015-16 – la pire de toute l’histoire des Lakers (17 victoires pour 65 défaites) – en sortant une dernière perf légendaire avec ses 60 pions face au Jazz. Mamba out.
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Bill Russell
36 ans le 12 février 1970
Le plus grand winner de l’histoire avait déjà raccroché les sneakers à cet âge-là. En même temps, à quoi bon continuer à jouer quand on possède déjà 11 bagues de champion NBA. Pour rappel, Russell fut entraîneur-joueur des Celtics entre 1966 et 1969, succédant au légendaire Red Auerbach à la tête de l’équipe pour remporter deux titres dans ce rôle-là, avant de couper les ponts avec la franchise de Boston. Lors de sa dernière saison NBA, il a tourné à 10 points et 19 rebonds, ses plus faibles stats en carrière, lui qui n’avait pas toujours la tête au basket entre ses problèmes familiaux et certains événements marquants de l’époque, comme l’assassinat de Martin Luther King par exemple.
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Larry Bird
36 ans le 7 décembre 1992
Quelques mois avant de souffler ses 36 bougies, Larry Bird avait annoncé sa retraite des parquets, terminant sa carrière en beauté avec une médaille d’or olympique sous le maillot de la Dream Team à Barcelone, mais aussi avec un dos en compote. Clairement, ça ne pouvait plus continuer pour Larry Legend, auteur certes d’une saison 1991-92 à 20 points – 10 rebonds – 7 passes mais avec seulement 45 matchs au compteur, et plusieurs forfaits en Playoffs. En 1992, il a rejoint le front office des Celtics, où il est resté plusieurs années avant de se lancer dans une carrière de coach.
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Shaquille O’Neal
36 ans le 6 mars 2008
Shaquille O’Neal n’a jamais été réputé pour son hygiène de vie ou son professionnalisme, et on préfère ne pas connaître le poids qu’il possédait quand il a quitté la NBA en 2011. Mais en 2008, à 36 ans, Shaq a profité d’un départ vers Phoenix pour relancer une carrière clairement sur le déclin. En effet, une fois l’aventure à Miami terminée, O’Neal s’est plutôt fait plaisir dans l’Arizona : 17,8 points, 8,4 rebonds et 1,4 contre de moyenne sous le maillot des Suns en 2008-09, tout ça en jouant 30 minutes par soir, avec 75 matchs de saison régulière au total. Pas mal non ? Il a même été invité pour le All-Star Game 2009 de… Phoenix, son dernier en carrière, avec en prime le titre de co-MVP de la rencontre avec son ancien coéquipier Kobe Bryant. La belle histoire. Enfin, il a également été nommé dans la All-NBA Third Team en 2009.
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Karl Malone
36 ans le 24 juillet 1999
Si Karl Malone ne possède pas le même standing dans la hiérarchie all-time que les autres joueurs cités ci-dessus, impossible de ne pas le mentionner quand on parle de longévité. Car à 36 ans, il était toujours l’un des joueurs les plus dominants en NBA. MVP de la Ligue en 1999, All-Star et membre de la All-NBA Second Team en 2000 avec des moyennes de 25,5 points, 9,5 rebonds, 3,7 passes en 36 minutes de moyenne, et avec 82 matchs au compteur en plus, bonjour la durabilité. Cependant, malgré sa solidité, le Mailman n’a jamais réussi à porter le Jazz plus loin que les demi-finales de Conférence Ouest après les deux Finales NBA perdues en 1997 et 1998 contre Jojo et les Bulls.
Voilà ce que faisaient les plus grands joueurs de l’histoire à 36 ans. Être au top de la planète basket à cet âge-là, comme l’est aujourd’hui LeBron, c’est extrêmement rare voire même jamais vu. Mis à part Kareem Abdul-Jabbar et Karl Malone, personne ne peut vraiment contester la suprématie du King dans la catégorie longévité/excellence en NBA. Et s’il venait à remporter une cinquième bagouze en 2021, c’est dans la conversation du GOAT qu’il aurait un argument de poids en plus.