Le divorce entre John Wall et les Wizards est acté, et le “club des 10” est plus que jamais en péril : Steph, Udonis, on compte sur vous ?

Le 03 déc. 2020 à 14:04 par Matis Rapacioli

John Wall highlights 17 octobre 2020
Source image : YouTube

C’est l’annonce XXL de la nuit. L’échange Westbrook-Wall a secoué la planète basket. Épicentre du séisme ? Washington. Après dix années passées dans la capitale, John Wall franchit enfin le pas et rejoint le Texas. Si D.C. n’est pas à plaindre dans l’échange, les Wizards perdent tout de même là leur âme, qui restait l’un des derniers représentants d’un club qui voit ses membres disparaître les uns après les autres… Celui des joueurs (en activité) étant depuis au moins dix ans dans leur franchise d’origine.

Le basket a ses raisons que la fidélité ignore. Il est à peine deux heures du matin quand Adrian Wojnarowski lâche sa bombe :

Houston has agreed to trade Russell Westbrook to Washington for John Wall and a first-round pick, sources tell ESPN.

— Adrian Wojnarowski (@wojespn) December 3, 2020

Russell Westbrook quitte Houston et James Harden pour Washington et Bradley Beal, quand John Wall fait le chemin inverse. Soulevant bon nombre de questions, de projections et d’attentes, le trade a fait trembler le sol : Washington devient-il un candidat crédible aux Playoffs ? L’association Wall-Harden est-elle possible ? Quel John Wall débarque au Texas ? Russell Westbrook va-t-il mettre un tir à 3-points cette saison ? Autant d’incertitudes peinant à masquer un fait bien réel : Après dix ans et sa première place à la Draft 2010 chez les Wizards, John Wall quitte la capitale, tirant un trait sur une décennie de relation composée de (très) hauts et de (très) bas et qui n’aura pas résister au plus creux de cette vague, son faramineux contrat, qui aura abouti au point de non retour.

Sans rentrer dans le pourquoi du comment de cette rupture anticipable, cet échange vient, néanmoins, confirmer une tendance montante. Désormais, rester plus de dix ans dans sa franchise d’origine relève de l’exception. Le fameux club des 10. Un club qui flaire le romantisme et qui, se réduisant inéluctablement, va se voir devenir une simple conversion entre les deux derniers représentants en activité : Stephen Curry, Warrior depuis 2009, et l’inévitable Udonis Haslem, qui part pour sa part pour une 18ème saison avec sa franchise du Heat. Pas plus tard que cette intersaison, Tristan Thompson aura d’ailleurs refusé l’accès à ce club, trop honorifique comparé à l’aventure Celtics qui lui était proposé, tandis que l’an passé c’est un certain… Russell Westbrook qui avait déchiré sa toute fraîche carte de membre, lassé d’une relation trop intense avec le Thunder.

Si Klay Thompson remet le pied sur un terrain ? Il fêtera en 2021 ses dix ans chez les Warriors, confirmant une autre donnée évidente mais toujours cruciale : tomber dans la bonne franchise est un coup de pouce non-négligeable… Donnée évidente, on avait prévenu. Si on pensait un temps que la confiance transmise par un squad qui mise sur toi en te prenant, par exemple, comme numéro 1 de Draft et en réussissant ton développement comme on avait pu le voir avec John Wall donc, mais aussi Blake Griffin qui aura passé neuf ans chez les Clippers, cela ne suffit plus. L’impatience est devenue mot d’ordre. Impatience des joueurs comme Westbrook, dont on ne peut pourtant pas reprocher la passion et l’implication mise avec le Thunder ou l’impatience des franchises qui ont une rentabilité à exercer. Un Karl-Anthony Towns, drafté en 2015 et clairement au cœur du projet Wolves, n’aura peut-être pas encore cinq ans devant lui, Minnesota pouvant se réinventer encore une fois avec Anthony Edwards, par exemple.

Personne donc n’est à blâmer et les joueurs ne deviennent pas des saints parce qu’ils restent dans une seule et même franchise. On peut comprendre le besoin de gagner, on suggère juste que le faire à la manière d’un Dirk Nowitzki est juste sublime et qu’en partant, on perd toute aura identitaire et on s’inflige une pression supplémentaire. Si forcément il est plus facile d’être fidèle quand ça gagne, comme Kobe et ses 5 titres en 20 saisons, Tim Duncan et ses 5 titres en 19 saisons, Manu Ginobili, David Robinson, Larry Bird, Magic Johnson, John Havlicek ou encore Bill Russell…, il faut aussi noter que sur les huit noms donnés, on ne retrouve que trois franchises, les Spurs, les Lakers et les Celtics, pas vraiment les pires. Immense pensée alors pour John Stockton ou Reggie Miller qui avec respectivement 19 et 18 saisons dans l’Utah et l’Indiana sont les non-bagués les plus fidèles.

John Wall était donc le 48ème joueur à plus de dix saisons à n’avoir joué que dans une seule franchise. En partance pour les Rockets, il quitte ce club et celui encore plus fermé des joueurs en activité dans ce même cas, laissant Stephen Curry et Udonis Haslem comme seuls représentants. On voit mal, pour des raisons différentes, ces deux-là quitter leur franchise… mais, qui sait, car en 2020 tout est possible.

 


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