La Free Agency 2020 des Raptors en 3 questions brûlantes : on prend (presque) les mêmes et on recommence ?
Le 15 nov. 2020 à 09:30 par Alexandre Taupin
Comme Kevin Durant, la NBA est sortie de sa zone de confort en décalant l’ensemble de son calendrier pour aller au bout de sa saison coûte que coûte. Et la prochaine va commencer dès le 22 décembre, ce qui promet une Free Agency 2020 bien particulière en ces temps de pandémie. Entre la Draft prévue en plein mois de novembre et des camps d’entraînement qui débutent le 1er décembre, les GM se préparent à transpirer très fort. Les Raptors ont tellement hâte… qu’ils préparent déjà 2021.
Quels choix à la draft ?
Détenteur du 29ème pick à la prochaine draft, Toronto ne s’attend pas à jouer un grand rôle dans la soirée Skype organisée par Adam Silver. A moins d’un échange improbable, c’est donc en avant dernier que les Dinos piocheront dans cinq jours. Une fois qu’on a dit ça, quel profil pourrait potentiellement intéresser Masai Ujiri et ses équipes de scouts ? Quand on regarde l’effectif, on se dit qu’avec l’avenir incertain d’un Marc Gasol, d’un Serge Ibaka ou encore de Chris Boucher, la venue d’un pivot pourrait faire sens. Parmi les noms qui circulent en fin de premier tour, Tyler Bey et Xavier Tillman ont des profils qui pourraient parfaitement s’intégrer à l’effectif. Bons rebondeurs, déjà ready physiquement, de la défense, des joueurs d’équipe. Tillman qui sort de Michigan State (beau cursus) a un profil de bulldog qui collerait bien à la mentalité col bleu des canadiens. D’un autre côté, un meneur capable de créer en relais de Kyle Lowry pourrait également être utile si on tient compte de l’âge du capitaine et de son avenir en pointillés (free agent dans un an). Malachi Flynn, régulièrement annoncé en fin de premier tour, est un joueur intéressant avec une bonne défense, du shoot mais aussi de la création. En outre, il peut jouer à côté d’un autre créateur, étant référencé comme un joueur efficace en catch and shoot. Bien sûr, on peut toujours espérer pour nos amis du nord, qu’un joueur comme Théo Maledon soit disponible mais sa cote l’emmène davantage vers le haut du top 20 que vers les derniers sièges. Dernier joueur à garder dans un coin de l’oeil tant sa cote est fluctuante : Leandro Bolmaro. Le combo guard du Barça, est annoncé à tous les numéros entre 15 et 30 ces dernières semaines et rien ne dit qu’il ne descendra pas jusqu’à la fin du premier tour, ce qui serait une affaire en or pour Nick Nurse s’il valide tout le bien qu’on dit de lui.
Comment gérer les fins de contrat ?
Avec presque la moitié de son effectif sur le marché cet automne, Toronto va devoir prendre des grosses décisions à court ou moyen terme. Quid des free agents Fred VanVleet, Serge Ibaka et Marc Gasol ? Les trois sont très appréciés chez les Raptors mais il va falloir parler gros sous et déjà la Free Agency 2021 pointe le bout de son nez avec sa liste de free agents de renom. Masai Ujiri va-t-il tenter de négocier des gros deals sur un an afin de conserver le maximum de flexibilité ? Pour les deux espagnols ce n’est pas impossible mais VanVleet a déjà annoncé son envie de récupérer son oseille, aussi il faudra miser sur plusieurs saisons. Offrir un gros chèque au combo guard n’est pas forcément faire une croix sur les stars de 2021. Selon Bobby Marks d’ESPN, une signature autour des 80 millions sur 4 ans, pourrait permettre d’aller chasser un Giannis Antetokounmpo dans un an et ça tombe bien, c’est justement une idée qui plaît bien au board canadien. Hormis les trois cités précédemment, la direction doit aussi gérer l’avenir de Chris Boucher, free agent protégé, et Rondae Hollis-Jefferson, qui ont chacun contribué en sortie de banc. Dernier larron qui va faire parler mais pas dans le bon sens : Terence Davis. Contractuellement, Toronto a la main sur le dossier puisque le joueur est sous contrat non garanti à hauteur d’un million cinq environ. A ce prix-là c’est une très bonne affaire et les Canadiens ne s’en priveront pas. D’un autre côté, les amateurs de faits divers ont pu se rendre compte que le joueur s’était mis dans une sacrée mouise en se faisant arrêter à New York avec plusieurs chefs d’accusation. Masai Ujiri aura-t-il environ de s’encombrer d’une histoire pareille ? Rien n’est moins sûr.
La stabilité pour mieux se vendre dans un an ?
Financièrement, Toronto n’est pas au plus mal, loin de là. S’ils décident de laisser partir Fred VanVleet et consorts, ils pourraient dégager jusqu’à 20M à dépenser sur le marché des free agents. Mais à quoi bon aurait-on envie de dire. Les joueurs majeurs ne courent pas les rues cet automne et il y a peu de monde pour vraiment faire passer un cap à cette équipe. Pourquoi alors, ne pas envisager de prolonger tout le groupe (grâce aux Bird Rights) et repartir jouer au contender à l’Est ? Dans l’hypothèse d’un contrat correct pour Freddy et de deals sur un an pour la plupart des autres, les Raptors auront le cap nécessaire pour viser un gros nom en 2021. Depuis le titre acquis en 2019 et grâce à une culture qui s’est vraiment créée dans le nord, on sent que les Raptors ont gagné en visibilité et en attractivité et c’est tout bénéf pour se vendre aux principaux free agents dans un an. En accrochant une nouvelle fois le podium à l’Est et en faisant bonne figure en Playoffs, il y aura un vrai projet sympa à proposer à Giannis and co.. Un coach talentueux et créatif, un effectif de joueurs de devoir qui regardent par leurs stats, du lieutenant fort avec Siakam et VanVleet voire Lowry s’il prolonge et la possibilité de jouer les premiers rôles pendant un moment ? On a vu pire comme annonce.
Les Raptors arrivent à un tournant et il va falloir jouer malin pour Masai Ujiri et ses sbires s’ils veulent concilier compétitivité et projection salariale. La tendance penche pour la stabilité mais ne vendons pas la peau du dino avant de l’avoir tué. Rien n’est jamais acquis avec un architecte de cette qualité.