Tensions, frustration, manque de cohésion : les Rockets version 2019-20, un beau bordel à la sauce texane
Le 12 nov. 2020 à 15:46 par Nicolas Meichel
Alors que la planète NBA vient de vivre un petit tremblement de terre avec la demande de transfert de Russell Westbrook, de nombreux détails sont en train d’émerger sur les coulisses des Rockets, et notamment les tensions internes qui ont précédé ce rebondissement au cours de l’année écoulée. Spoiler, la saison 2019-20 des Fusées, c’était un beau bordel.
C’est à travers un article de fond signé Shams Charania, Sam Amick et Kelly Iko de The Athletic qu’on a pu avoir un vrai aperçu de l’ambiance au sein des Rockets la saison dernière. Jusqu’ici, on avait surtout un regard extérieur sur la campagne de Houston, avec ses hauts et ses bas. On savait que la pression était là et il y avait comme une odeur de fin de cycle potentiel en cas de nouvelle élimination prématurée en Playoffs. Le coach Mike D’Antoni, en place depuis 2016, rentrait effectivement dans sa dernière année de contrat après l’échec des négociations concernant une prolongation, et Russell Westbrook était arrivé dans le Texas dans le cadre du transfert de Chris Paul afin d’accompagner son pote James Harden – en froid avec CP3 – dans la course à un premier titre. L’intégration de Brodie n’a pas été facile et il a fallu attendre le passage au micro-ball, avec le trade de Clint Capela en cours de saison, pour voir Russ s’épanouir à Houston. Un micro-ball qui n’a cependant pas survécu à l’épreuve des Playoffs, où Westbrook est notamment passé à côté (bien que pas à 100% physiquement) et où les Rockets ont pris cher face aux futurs champions NBA, les Lakers. Tout ça, c’était donc la partie émergée de l’iceberg. Mais désormais, on a une idée plus précise de ce qu’il s’est passé sous la surface.
D’après notre trio de The Athletic, plusieurs joueurs auraient exprimé de la frustration au cours de la campagne 2019-20, et ce pour plusieurs raisons. Le cas de P.J. Tucker a été souligné, lui qui n’a toujours pas obtenu cette extension de contrat qu’il recherche depuis bien longtemps maintenant. On connaît l’importance du bonhomme dans le collectif texan et quand on voit que son salaire tourne toujours autour des 7,9 millions de dollars, on comprend son mécontentement. Outre Tucker, d’autres joueurs n’étaient pas vraiment dans leur assiette la saison dernière, non pas à cause de leur salaire mais à cause de leur rôle au sein de l’équipe. C’était notamment le cas d’Eric Gordon, frustré par la manière dont il a été utilisé par Mike D’Antoni. Parfois titulaire, parfois remplaçant, parfois responsabilisé, parfois limité aux miettes laissées par le duo James Harden – Russell Westbrook, ce n’était pas facile pour lui, surtout qu’il a également passé du temps à l’infirmerie. Shams Charania et ses copains mentionnent aussi des joueurs comme Danuel House Jr. et Austin Rivers, également dans le clan des insatisfaits par rapport à leur utilisation et leur implication offensive. Il y aurait eu notamment plusieurs confrontations verbales entre House et le trio MDA – Harden – Westbrook en cours de saison. Ambiance, ambiance. Quand vous avez – dans une même organisation – plusieurs mecs qui arrivent au boulot avec une frustration sous-jacente, difficile d’avoir un groupe soudé qui tire dans le même sens, et des tensions peuvent très vite apparaître.
Russell Westbrook, qui vient donc de demander son transfert, a lui clairement remis en question la “culture” Rockets. On a beaucoup entendu ce terme lors des derniers Playoffs avec Miami et la fameuse Heat culture, qui recouvre un ensemble de principes inscrits dans l’ADN de la franchise floridienne. Mais la culture d’une équipe, ce n’est pas forcément toujours dans le bon sens. Par exemple, les Knicks ont une culture de la lose, et les Sixers avaient une culture du tanking il y a quelques années. Au cours de sa première campagne chez les Fusées, Westbrook n’a pas vraiment apprécié le “manque de structure, de discipline et de responsabilisation” au sein des Rockets, et on imagine qu’il pense en partie à James Harden. Russ n’aurait pas hésité à mettre son pote on the spot tout au long de la saison, jusqu’à provoquer des discussions assez tendues entre les deux. Si l’on en croit The Athletic, Westbrook a par exemple mené une réunion d’équipe en janvier dernier après une troisième défaite en quatre matchs de Houston afin de mettre sur la table les différents problèmes à résoudre, à l’échelle individuelle et collective. James Harden aurait eu du mal à accepter les critiques. Peut-être parce qu’il n’a pas l’habitude ? Chouchou de Daryl Morey et au cœur du basket de Mike D’Antoni, le Barbu est la pièce maîtresse du projet Rockets depuis son arrivée en 2012. Tout est construit autour de lui, ses qualités mais aussi ses envies. Harden a joué avec Dwight Howard, il a joué avec Chris Paul, à savoir deux stars avec lesquelles il a atteint le stade des Finales de Conférence Ouest. Mais à chaque fois, ça s’est transformé en clash et les deux ont quitté H-Town, via la Free Agency pour Dwight et un transfert (contre Russell Westbrook) pour CP3. Toujours selon The Athletic, d’anciens joueurs de Houston ont indiqué que la franchise des Rockets avait tendance à trop écouter et respecter ses stars, ce qui peut potentiellement créer des tensions supplémentaires même si d’une manière générale, le traitement spécial réservé aux grands joueurs n’est pas quelque chose de choquant dans l’univers NBA. À Houston cependant, ça serait un vrai “problème”.
Bien avant les changements de manager général et de coach, bien avant la demande de transfert de Russell Westbrook, les Rockets ont vécu une saison marquée par une ambiance assez pesante. Des frustrations individuelles, un manque global de cohésion, et même un style de jeu pas forcément au goût de tout le monde, et voilà comment les Fusées sont aujourd’hui à deux doigts d’exploser en plein vol.
C’est…
Wah.
Ça va faire mal pour Harden ça.
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— TrashTalk (@TrashTalk_fr) November 12, 2020
Source texte : The Athletic