La Free Agency 2020 des Knicks en 3 questions brûlantes : enfin l’heure des bonnes décisions à Big Apple ?
Le 29 oct. 2020 à 10:18 par Alexandre Taupin
Comme Kevin Durant, la NBA est sortie de sa zone de confort en décalant l’ensemble de son calendrier pour aller au bout de sa saison coûte que coûte. De retour de la bulle, les franchises sont encore un peu dans le flou concernant la reprise mais une chose est sûre : on ne reverra personne sur les parquets avant la Free Agency 2020 qui s’annonce… particulière en temps de pandémie. Entre la Draft prévue en plein mois de novembre et une baisse attendue du salary cap, les GM se préparent à transpirer dans les prochaines semaines. Aujourd’hui, c’est au tour des Knicks de passer sur le grill et il y a beaucoup à dire. Que Leon Rose se rassure, il ne pourra pas faire pire que ses prédécesseurs.
Le poste de meneur enfin réglé ?
D’année en année, un débat règne toujours du côté du Madison Square Garden : qui est le meneur de l’équipe ? Cette saison encore on a eu droit à Dennis Smith Jr., Elfrid Payton et même notre Frank Ntilikina national, mais inévitablement on arrive à la même conclusion, personne ne fait l’affaire. Hasard ou coïncidence, la venue d’un nouveau point guard semble être devenue la priorité du board pour cet automne. Plusieurs moyens pour y parvenir : la draft, un trade ou la Free Agency. S’agissant du pick des Knicks, le huitième rappelons-le, il est généralement associé à Killian Hayes ou Tyrese Haliburton, deux meneurs qui ont la capacité de jouer à l’arrière. Deux profils intéressants mais on parle là encore d’un rookie pour diriger le jeu de l’équipe, à une époque où le poste de meneur est plus important que jamais. Une autre solution qui plaît beaucoup à ceux qui aiment vendre du papier, c’est la voie du trade pour faire venir un joueur majeur à Gotham. Dans la catégorie meneurs pouvant bouger selon l’offre : Chris Paul et Russell Westbrook tiennent le lead. Le premier a peut-être un profil plus adéquat avec un groupe jeune tandis que le deuxième sera la garantie de voir du spectacle au Garden, un luxe que les fans ont presque oublié. D’un point de vue comptable, attention car faire venir l’un ou l’autre diminuerait également la flexibilité financière de l’équipe pour 2021, accessoirement THE FREE AGENCY. Voilà pourquoi il reste la dernière option, peut-être la plus intéressante, qui est d’investir sur un meneur talentueux mais qui ne plombera pas la masse salariale pour autant. Le profil de Fred VanVleet colle parfaitement à cette description. Les confrères de CBS Sports ont déjà fait état d’un intérêt de la franchise pour le meneur des Raptors et avec une enveloppe autour des 45-48 millions à dépenser, ils ont largement de quoi lui offrir les pépètes qu’il attend. Un meneur scoreur et capable de créer pour les autres, tout en plantant de loin (39% en carrière), de quoi verrouiller le poste 1 pour un bon moment ?
Quel poste renforcer en priorité ?
En essayant d’être un tant soit peu cool avec les copains de la Knicks Nation, il est difficile aujourd’hui d’affirmer qu’untel ou untel a lock une position dans cet effectif. Seuls R.J. Barrett et Mitchell Robinson semblent engendrer de l’espoir à New York et l’idée serait évidemment de ne pas leur mettre des mecs dans les pattes pour ruiner leurs progressions. On aurait donc un poste 2 et 5 à conserver. S’agissant du poste 4, Julius Randle défend comme un plot et a le leadership d’une huître mais puisqu’il peut encore sortir du 20/10 en faisant le minimum, autant investir ailleurs. Le meneur a été réglé dans la première section, du coup on va insister sur la nécessité de trouver un ailier sur le marché des agents libres. Barrett ayant un profil plus slasher et en attendant de connaître les skills du nouveau meneur, il apparaît indispensable de recruter un shooteur capable de rentrer du 3-pts avec régularité, un vrai manque chez les Knicks (27ème à longue distance la saison passée). Qui de dispo sur le marché ? Danilo Gallinari pourrait faire l’affaire mais malgré ses récentes déclarations sur les Knicks et Leon Rose, il se dirigerait plus vers un contender et se vend d’ailleurs actuellement comme un vulgaire tapis de sol sur E-Bay. Qui d’autre ? Joe Harris a un profil au top en 3&D mais il va falloir se montrer convaincant pour lui faire quitter les Nets. Enfin, et non des moindres, le profil d’Evan Fournier pourrait représenter une belle opportunité. Bien qu’il joue régulièrement à l’arrière, Vavane a déjà joué small forward, donc ce ne serait un grand chamboulement. A plus de 18 points de moyenne et presque 40% du parking, il sort de sa meilleure saison et serait un vrai atout pour le roster actuel. Mais encore faut-il présenter une meilleure offre que la concurrence.
Une intersaison capitale ?
Au risque de faire dans le dramatique, cette Free Agency 2020 apparaît encore plus capitale pour les Knicks qu’elle ne l’est pour beaucoup d’équipes. Pourquoi cela ? Tout simplement parce que la prochaine sera celle que tout le monde attend, celle où la moitié de la ligue peut bouger ou presque et qu’il est impératif de pouvoir vendre un projet aux gros free agents qui se présenteront à l’interview. Que vendre aujourd’hui ? Des jeunes, peu ou pas de hiérarchie, on ne parle même pas de leaders. Il manque un truc à cette équipe pour la rendre un peu attractive, un motif d’espoir. Regardez un peu les mouvements des derniers free agents. Kawhi a rejoint les Clippers parce qu’il savait que Paul George y serait, pareil pour Durant avec Irving. Seul LeBron James fait figure d’exception avec les Lakers en 2018. En bref, personne ne viendra s’il n’y a personne sur place, encore au moins aux Knicks avec Dolan. Les derniers étés l’ont prouvé et la franchise ne calcule plus les vents qu’elle a pris. Pourquoi s’entêter avec une méthode qui ne marche pas ? Tu fais venir un VanVleet en première option, histoire de montrer qu’il y a un capitaine à bord. A côté tu fais signer un autre shooteur en 3 pour offrir du spacing à Barrett et déjà c’est un peu plus emballant. Tu promets ainsi un lieutenant de qualité et un jeune qui pousse fort pour te suppléer. C’est un bon point de départ. Le fait d’investir 20-22 millions sur Freddy ne bouchera pas la marge de manœuvre de la franchise pour l’été suivant, il y aura la possibilité de faire signer un max, d’autant que le contrat de Randle n’est que partiellement garanti (à hauteur de 4 millions sur 20). On dit souvent qu’il faut savoir marcher avant de pouvoir courir et New York doit apprendre cette leçon : le lieutenant d’abord, le big boss ensuite.
Énorme chantier qui attend Léon Rose cet automne à Big Apple. Rendre glamour les Knicks ne se fera pas du jour au lendemain mais il y a de vrais motifs d’espoirs. A condition de se donner les moyens d’y croire … et d’y aller pas à pas.