Don’t underestimate the heart of a champion : Toronto égalise à 2-2, les Raptors confirment leur retour des enfers !
Le 06 sept. 2020 à 03:51 par Bastien Fontanieu
Ils ont réussi. Non, les Raptors ne se sont pas qualifiés pour la finale de la Conférence Est, mais ils ont réussi ce qui semblait impensable il y a encore deux jours : nouvelle victoire de Toronto cette nuit (100-93), le champion en titre remet la balle au centre et la pression est désormais sur les épaules des Celtics.
Quoi que cela demande, quels que soient les efforts recommandés, quelles que soient les rotations à imposer. Menés 2-0 dans la série et à un shoot miraculeux près d’Anunoby d’être menés 3-0, les hommes de Nick Nurse ont fait exactement ce qu’on attendait d’eux ce samedi. Il fallait impérativement remporter ce match, pour ne pas faire de l’exploit d’OG un acte isolé, et surtout pour enfoncer une vraie écharde dans le mental des joueurs de Boston. Tous les joueurs de Toronto se sont retroussés les manches, afin de remplir cette mission. La soirée démarrait idéalement avec une vraie surprise, des tirs à trois points rentrés par les Canadiens. Si cela peut paraître chelou pour certains, il faut savoir que la bande à Gasol ne plantait quasiment aucun shoot extérieur sur ce début de série. Un vrai miracle donc, de voir Lowry et compagnie prendre leur rythme offensif, de quoi mener avec confiance au bout d’un quart-temps (31-27). Cependant, ces débuts festifs vont ensuite laisser place à un bon match de la Conférence Est, c’est-à-dire physique, intense, avec des paniers à arracher sous les arceaux, et des arbitres qui tentent tant bien que mal d’équilibrer les fautes. Le genre de setup dans lequel Jayson Tatum n’est pas effrayé, lui qui faisait le boulot en première période avec Semi Ojeleye et Kemba Walker. Cette bataille au sein des tranchées (40 points au total dans le second quart) remettait les équipes à égalité, personne n’arrivant vraiment à prendre le dessus dans la partie. Puis, dans le troisième quart, c’est en fin de période que les Raptors ont pris l’avantage, profitant pleinement des mauvais ajustements de Brad Stevens dans ses rotations et une certaine flemme défensive de la part des Celtics pour creuser un mini-écart. La marque de l’expérience, la marque du champion aussi, qui attend dans l’ombre avant de sauter à la gorge au meilleur moment. Pris par surprise, Boston se retrouvait à quasiment dix points de retard et c’est donc un money-time compliqué qui s’annonçait côté maison verte. Un quart-temps qui, à l’inverse du Game 2, ne verra pas Jaylen Brown et compagnie renverser la vapeur, bien au contraire.
Brown, parlons-en, aura vécu un cauchemar dans cette rencontre, enchaînant problèmes de fautes avec mauvais choix en attaque (4/18 au tir, 2/11 à trois-points en ayant commencé à 0/8). Brillant jusqu’ici, Jaylen a échangé sa place avec… Pascal Siakam, qui lui a démarré sa série cette nuit ! Trop hésitant jusque là, trop axé sur l’extérieur, le All-Star de Toronto a rendu la feuille qu’on attendait (23 points et 11 rebonds) en se rapprochant de l’arceau. Son cri de rage, sur un trois-points rentré en seconde mi-temps, ne faisait que souligner le soulagement que ressentait Pascal et son équipe à ce moment précis de la série. Le momentum basculait sous les yeux de Stevens et les siens, obligé de rendre leurs armes face à une défense de Toronto redoutable et un clair manque d’exécution comme de dureté mentale. L’effet d’un soir ? On l’espère, car certains se sont mis à chuchoter que le tir d’Anunoby traînait encore dans pas mal de têtes. Ce qui est sûr, c’est que l’ailier des Raptors a été le premier à taper sur l’épaule de Siakam, de retour, ainsi que sur celles d’Ibaka, splendide en sortie de banc (18 points, 7 rebonds et 1 gros contre en 22 minutes). Les patrons canadiens présents dans un match où les patrons étaient attendus, qui pourrait-il bien manquer…? Et bien Monsieur Kyle Lowry, forcément. Déjà exceptionnel lors du Game 3 avec son leadership, son agressivité et son mental, le meneur des Raptors a remis ça en ne lâchant pas une seule seconde le steak. Dès le début de la partie, c’est lui qui provoquait les lancers-francs et installait les siens dans la rencontre. En toute fin de soirée, c’est lui qui provoquait un de ses 180 passages en force du match, pour le plus grand désarroi des fans de Boston. 22 points, 11 rebonds, 7 passes, 13 flops, 2 interceptions, 2 contres, 44 minutes de jeu, un match à absolument gagner ? Toujours là pour carburer, l’ami Lowry. C’est donc la mission la plus importante qui a été validée par Toronto cette nuit, c’est-à-dire revenir des enfers à quasiment 3-0 et égaliser à 2-2 dans la série. Tout a changé, l’heure est aux ajustements. Brad Stevens va devoir répondre à Nick Nurse, et les Raptors vont devoir confirmer au Game 5.
Que ceux qui voyaient cette série se terminer rapidement rangent leurs armes. Toronto veut que cette opposition dure, et Boston ne va pas se laisser faire aussi facilement. Deux zéro puis deux-deux, un Game 5 qui s’annonce immanquable et des joueurs d’expérience qui vont devoir élever leur niveau de jeu : cette série prend des allures de classique en devenir.