Victoire de Donovan Mitchell 51-50 face à Jamal Murray : le duel fut une nouvelle fois épique, et le Jazz mène 3-1
Le 24 août 2020 à 06:50 par Giovanni Marriette
Ding-dong, la série entre les Mavs et les Clippers vient de trouver une sacrée concurrente dans la course à la match-up la plus folle de ce premier tour. Après un Game 1 sensationnel remporté par les Nuggets et deux gifles de darons infligées par un Jazz dominateur ? On a eu droit au remake du premier match mais cette fois-ci c’est bien l’équipe de Quin Snyder qui valide la trois à la suite et qu fait un grand pas vers les demi-finales de conférence. Ah oui, et Donovan Mitchell is a bad man.
Il suffit parfois de peu pour faire la différence en Playoffs. Moins de talent mais plus d’abnégation, moins de hype mais plus de concentration, moins d’armes en attaque mais une vraie assise défensive. Ce Jazz-là ? Il ne partait peut-être pas favori dans cette série, mais force est de constater au bout de quatre matchs que le delta entre la jeunesse dorée des Nuggets et le groupe soudé de Salt Lake est plus large que ce à quoi on pouvait s’attendre. Alors oui, ça se joue à peu, un shoot qui rentre ou qui ressort, on parle tout de même d’un match qui se joue à une petite possession au final. Mais si Jamal Murray a une fois de plus été étincelant en tapant au passage son record en carrière avec 50 pions au compteur et si Nikola Jokic parait avoir dominé au vu de sa feuille de stats (spoiler pour les feinteurs, cette feuille est parfois trompeuse), c’est bien une nouvelle fois – la troisième fois de suite donc – le Jazz qui se réveillera dans quelques heures avec le sentiment du devoir accompli. Merci Donovan Mitchell évidemment, encore une fois exceptionnel avec une perf à 51 points, la deuxième à 50 dans cette série, exploit qui le situe dans une catégorie où seuls Michael Jordan et Allen Iverson squattaient jusque-là. Un match fabuleux de Spida pour répondre aux assauts de la moumoute d’en face, mais également une nouvelle sortie plus que convaincante du revenant Mike Conley (26 points à 8/13), qui confirme que la paternité donne décidément des ailes et qui donne du coup des idées à pas mal de mecs en manque de sensations. Un duo d’arrières en pleine bourre, un Jordan Clarkson une nouvelle fois au diapason en sortie de banc (24 points à 9/13) donc mais également un Rudy Gobert qui domine cette série dans la raquette et qui répond de manière magistrale au supposé meilleur pivot de la Ligue, en faisant ce qu’il peut en défense et surtout en mettant à jour les affreuses lacunes de son vis-à-vis en défense. Ah bon ? Allez hop, paragraphe suivant, Bac + 5 en transition.
Les lacunes des Nuggets parlons-en. Une équipe qui débarquait il y a peu en Playoffs avec quelques certitudes tout de même, bien que gênée par les absences longue durée de Gary Harris et Will Barton, facteurs X offensifs et/ou défensifs de Mike Malone. Le premier match de la série sera alors un avertissement, on gagne au talent mais attention, puis ça se gâte par la suite. Deux énormes baffes et donc une troisième défaite cette nuit, avec pour cause principale des efforts défensifs quasi-inexistants, mis à part les exceptions Paul Millsap et Torrey Craig. Le premier dans la ligne de mire ? Nikola Jokic himself, pas forcément connu pour être le plus gros taffeur de l’histoire mais très clairement fautif depuis une semaine. Sur courant alternatif en attaque, le Joker se transforme en mauvaise blague géante dès lors que l’équipe adverse a le ballon et fait notamment passer Rudy Gobert pour Hakeem Olajuwon depuis quatre matchs. Carton jaune. Body language à chier, aucune réaction semble-t-il, carton orange. Même constat pour Michael Porter Jr., incandescent en attaque depuis son arrivée dans la bulle mais honteusement absent sur les phases défensives, à tel point que son coach décidera même de le faire débuter sur le banc lors de ce Game 4. Dilettantisme, on attend l’exploit du copain en attaque et on se regarde en défense, “performances” de All-Star Game mais sûrement pas de Playoffs, et voilà comment on se retrouve mené 3-1 face à une équipe rompue à ce genre de joutes et beaucoup plus prête mentalement. Et si Mike Malone avait décidé cette nuit de réduire sa rotation au strict minimum (sept joueurs plus un morceau de Plumlee), la bataille semble déjà avoir choisi son futur vainqueur…
Victoire 129-127 du Jazz, une victoire qui s’apparente comme un énorme coup de couteau dans la glotte de Denver. La suite ? Le Game 5, demain soir, avec l’objectif pour Utah d’asséner le coup fatal à des Nuggets… qui n’attendent apparemment que ça.