Chris Paul et le Thunder font craquer Houston en prolongation : victoire à l’usure mais ô combien importante
Le 23 août 2020 à 04:11 par Alexandre Taupin
Chris Paul et James Harden avaient de nouveau rendez-vous cette nuit pour le Game 3 de la série entre les Rockets et le Thunder. Une opposition de choix qui a donné un finish à la hauteur même si tout n’a pas été parfait, loin de là.
Ecrire un récap de match NBA c’est se faire une impression globale de la rencontre, de la première à la quarante-huitième minute. Et s’il avait fallu faire ce constat à deux, trois minutes du terme, on aurait probablement lâché un bon pavé pour décrire la déception de cette rencontre. Pourquoi cela ? James Harden n’est-il pas toujours aussi injouable avec une feuille de match qui ferait rougir n’importe qui (38/8/7) ? Le Thunder n’a-t-il pas de nouveau démontré que son trio de guards de la mort pouvait retourner chaque match (les trois joueurs en 20/5/5 et plus, 78 points réunis) ? Voilà, on vous a donné une bonne grosse ligne de stats, les amoureux des nombres pourront ainsi se palucher au réveil avec le sentiment du devoir accompli. Mais derrière tout ça que voit-on ? Un match avec peu de saveur pendant les 3/4 du temps. De l’iso, de l’iso et encore de l’iso, des attaques qui forcent et qui s’en remettent à des exploits individuels pour rester dans la partie. Les deux équipes cumulent 34 passes décisives en 53 minutes sur le parquet : c’est 17 de moins que Milwaukee-Orlando, 12 de moins que Indiana-Miami, deux matchs qui ne sont pas allés en overtime.
Que retenir alors ? Et pourquoi pas des choses simples comme l’abattage monstre d’un Luguentz Dort en mode chien de garde de la barbe texane. L’ancien d’Arizona State a encore imposé une présence physique de tous les instants à l’ancien MVP, obligé de switcher pour aller défier un Steven Adams ou un Danilo Gallinari, moins mobiles et durs sur l’homme que le rookie. Et Jeff Green alors ? Très régulier depuis la reprise, l’ancien Celtic notamment a encore frappé là où ça fait mal et il n’a pas fait dans le sentiment pour ses premières amours. En première mi-temps, c’est simple, il rentre ce qu’il veut du parking, avec ou sans défenseur. Son taf des deux côtés du terrain donne quand même à réfléchir : comment un mec comme lui peut se retrouver à signer des contrats de dix jours ? Bien joué à Daryl Morey pour le nez fin, Jean-François Vert se sent comme un poisson dans l’eau dans le système de Mike D’Antoni et ça promet pour les prochaines échéances. On finira par celui qui est le mieux payé mais pas le moins important : Monsieur Chris – Benjamin Button – Paul. Si nous avons changé notre fusil d’épaule après 45 minutes sur ce match c’est aussi parce que c’était la période nécessaire pour voir le vrai CP3. Après l’auto-critique du Game 3, le Point God nous a offert du vintage au meilleur des moments, dans le money time. C’est tout d’abord lui qui enrhume deux défenseurs sur un drive pour servir Shai Gilgeous-Alexander tout seul dans le corner afin de prendre l’avantage à quelques secondes du terme. S’il rate la balle de match avant l’overtime, il se rattrapera bien en plantant deux énormes bombes du parking pour enfoncer ses anciens partenaires. James Harden s’est fait sortir pour six fautes, CP3 vient de mettre Houston à dix points, le body language a parlé, c’en est fini des Rockets. Victoire importantissime pour le Thunder qui peut encore se permettre d’y croire dans cette série.
Le Thunder revient à 2-1 dans la série et peut dire merci à Chris Paul notamment. La star d’OKC, bien secondée par ses lieutenants, a géré les affaires courantes et sa clutchitude reste la même malgré les années qui passent. Rendez-vous dans deux jours pour la suite des réjouissances.