Khris Middleton, aux portes du club 50-40-90 : bienvenue dans un groupe ultra-select de chez ultra-select
Le 15 avr. 2020 à 13:56 par Bastien Fontanieu
Dans une NBA de plus en plus portée sur le tir extérieur, on pourrait voir de plus en plus de joueurs rejoindre le club du 50-40-90. Khris Middleton pourrait y arriver cette saison, en toute discrétion, ce qui irait parfaitement avec son image de joueur.
On parle rarement de lui, et de manière assez logique d’un point de vue extérieur. Quand on est coéquipier de Giannis Antetokounmpo, pas facile de se faire une place médiatique. On entend dire que c’est Giannis qui a gagné et pas les Bucks, lors de victoires collectives. On entend dire que Giannis doit aller en Finales NBA et pas les Bucks, alors que c’est un travail de groupe. Prenez ce premier élément, celui qu’absorbe un talent all-time comme celui du Grec, et ajoutez-y les qualités intrinsèques de Khris Middleton, vous aurez pile ce qu’il faut pour qu’on ne parle pas de vous. Joueur peu spectaculaire, efficace dans les aspects fondamentaux du jeu, avec une voix monotone et un tempérament introverti, l’ailier des Bucks est le complément parfait d’Antetokounmpo. C’est aussi, un joueur qui après avoir apprécié sa première sélection au All-Star Game l’an dernier, a été gentiment hué pour sa prolongation contractuelle. Oulala, 177 millions de dollars sur 5 ans, c’est beaucoup trop pour lui. Les Bucks vont regretter. Jamais il ne va faire le taf à ce tarif là. Well…
Si on peut débattre du montant en lui-même du deal, sans prendre en compte l’importance stratégique à court et long-terme, on peut difficilement discuter de la production de Middleton cette saison. Au scoring, au rebond, dans la création et en réduisant son temps de jeu, Khris a tout simplement été meilleur que la saison dernière. Et alors au shoot, no comment. Avant que cette saison soit soudainement interrompue, l’ailier était sur le point de rejoindre le fameux club du 50-40-90 : 50% de réussite au tir, 40% de réussite de loin et 90% de réussite aux lancer francs, minimum.
- 424 / 850 au tir (49,9%)
- 133 / 318 à trois points (41,8%)
- 178 / 196 aux lancers francs (90,8%)
Trois petits shoots rentrés en plus, et on dépasse les 50% de réussite au shoot pour squatter l’histoire. Pour rappel, ils ne sont que 8 à siroter dans le club 180 : Larry Bird, Steve Nash, Dirk Nowitzki, Mark Price, Reggie Miller, Kevin Durant, Stephen Curry et Malcolm Brogdon, ancien des Bucks justement. Ce n’est donc qu’une question de temps, et d’application au poste, avant que Middleton ne pose une neuvième chaise à table. Mais l’important n’est pas vraiment là. Il n’est pas dans l’accès individuel à un groupe de snipers, aussi plaisant que ce soit à observer. L’été dernier, Milwaukee avait pris un risque en verrouillant Khris à un prix fort. C’est ce qui avait créé de nombreuses discussions sur la planète basket. Mais ce risque est aujourd’hui payant, en année 1 de ce nouveau contrat, car Middleton répond aux promesses et cela se voit dans les résultats des Bucks : Giannis a de bonnes chances d’être back-to-back MVP, la franchise aurait pu taper les 70 victoires en saison régulière sans un récent coup de mou, et l’équipe de Mike Budenholzer a imposé des écarts records à ses adversaires tout au long de la saison. S’il fallait donc rassurer Antetokounmpo pour qu’il prolonge dans le Wisconsin, difficile de faire mieux jusqu’ici. Et cela passait, notamment, par une élévation du jeu et de la production de son bras-droit principal, Monsieur Middleton. Un joueur qui, sans faire de bruit, sans marcher sur les orteils de son leader, s’est assuré de faire de son contrat un non-sujet, tout en augmentant son niveau individuel dans une augmentation de niveau collectif.
Peut-être que Khris Middleton rejoindra le club 50-40-90, peut-être pas. On le saura si la NBA revient et ses punitions dos au panier prennent place. Une chose est sûre, quelques mois après une prolongation salée, l’ailier des Bucks prouve à tout le monde que c’était plutôt mérité.