Kendrick Nunn, de joueur non drafté à pépite du Heat : le centre de formation de Miami a encore frappé

Le 08 avr. 2020 à 14:03 par Nicolas Meichel

Kendrick Nunn 16 janvier 2020
Source image : NBA League Pass

L’une des belles surprises de la saison régulière, le Heat a retrouvé les premières places de la Conférence Est cette année après avoir raté les Playoffs l’an passé. Un retour à la lumière rendu possible grâce évidemment à l’arrivée de Jimmy Butler ou encore la progression de Bam Adebayo, mais aussi un noyau de jeunots performant symbolisé par Kendrick Nunn, rookie non drafté auteur d’une très belle campagne. La preuve encore une fois que le Heat possède l’un des meilleurs centres de formation de toute la NBA.

Dans la course au Rookie de l’Année cette saison, on ne s’attendait pas vraiment à voir apparaître le blaze de Kendrick Nunn. Bah oui, c’est quand même très rare de voir un mec non drafté et sponsorisé G League se mêler à la bataille pour le titre de meilleur débutant. Mais si Ja Morant a assez vite creusé l’écart sur la concurrence et que Zion Williamson a tout de suite montré que l’énorme hype placée en lui était justifiée, Nunn a toujours fait partie du paysage, lui qui est parti sur des chapeaux de roues avant de maintenir une belle production en tant que titulaire sur le backcourt du Heat. 62 matchs joués, 62 matchs dans le cinq, 29,8 minutes par soir, 15,6 points de moyenne à 44,8% au tir dont 36,2% de loin et 83,7% aux lancers francs. Pour un mec que personne ne voulait à la Draft en 2018, on peut dire que c’est plutôt pas mal. Alors certes, il s’était quand même montré à son avantage aux échelons inférieurs. Deuxième meilleur marqueur NCAA derrière Trae Young lors de sa saison senior au sein de la petite université d’Oakland dans le Michigan, il a toujours eu de grosses qualités de scoreur, qu’on a ensuite pu voir en G League avec les Santa Cruz Warriors. Et s’il n’a pas été drafté, c’est en partie à cause de dérapages en dehors du terrain. Mais tout de même, pas grand monde ne voyait en lui un mec capable de vraiment contribuer au plus haut niveau. C’est alors que le Heat, intéressé par son profil et son potentiel, a décidé de le signer en avril 2019 lors du dernier jour de la régulière, après l’avoir surveillé durant une bonne partie de la saison. La suite, c’est une grosse Summer League, une pré-saison prometteuse et donc une campagne rookie réussie.

D’après Barry Jackson du Miami Herald, une autre équipe était intéressée par les services de Nunn à la fin de la saison 2018-19, mais ce dernier a finalement opté pour Miami. Ce qui a fait la différence ? La capacité de la franchise floridienne à développer les jeunots. On peut dire qu’il a fait le bon choix car encore une fois, on a vu à quel point le Heat pouvait transformer un prospect brut en véritable joueur NBA qui contribue au succès d’une équipe. Nunn, c’est le résultat d’une structure solide, d’un centre de formation performant, d’un environnement propice à la progression des jeunes. On parle souvent de cette culture Heat, symbolisée par le big boss Pat Riley et l’excellent coach Erik Spoelstra. Cette culture où sont enseignés en priorité des aspects essentiels comme le collectif, la dureté, la défense, et où ça bosse extrêmement dur pour pouvoir atteindre les objectifs toujours élevés de cette franchise ambitieuse. Sans aucun doute, Miami fait partie des références en matière de développement, à l’image d’autres franchises comme les Raptors ou le Thunder.

“Il y a une longue lignée de joueurs du Heat non draftés qui sont passés par notre programme de développement, et il est le prochain. Il a du talent, il a une grande éthique de travail. […] Il n’est pas assommé par les attentes ou les projecteurs de cette franchise.”

– Erik Spoelstra sur Kendrick Nunn avant le début de la saison, via NBA.com.

On parle de franchise référence car Kendrick Nunn est loin d’être un cas isolé. Chaque franchise peut réaliser un bon coup sur un malentendu, par contre c’est plus difficile d’être reconnu comme un excellent centre de formation à travers toute la Ligue. Rien que cette saison, le Heat a pu cartonner grâce à une armée de jeunes joueurs performants. Outre Nunn, la progression du pivot de 22 piges Bam Adebayo – All-Star pour la première fois de sa carrière cette année – est probablement la plus spectaculaire, mais n’oublions pas Duncan Robinson, Tyler Herro et Derrick Jones Jr., voire même Chris Silva. Si le potentiel de Herro était reconnu, lui qui a été drafté en 13è choix par Miami en 2019, Robinson et DJJ n’ont jamais été sélectionnés à la Draft et sont aujourd’hui des éléments qui comptent dans la rotation de coach Spo. Le premier, passé par les Sioux Falls Skyforce en G League l’an passé, est un véritable sniper qui a gagné sa place de titulaire au Heat avec plus de 13 points par match (à 45% du parking !) en 30 minutes de jeu. Quant au second, qui est aussi passé par la ligue de développement à Phoenix puis Miami, il s’est fait un nom à South Beach en rapportant un trophée de meilleur dunkeur mais aussi en contribuant sur les parquets, le plus souvent en sortie de banc (8,9 points et 4,2 rebonds à 51,4% au tir, en 24,5 minutes). Ces petiots, ils suivent la fameuse lignée mentionnée par Spoelstra. Une lignée incarnée par le héros local Udonis Haslem, non drafté en 2002, et d’autres joueurs comme Tyler Johnson ou encore Rodney McGruder.

Si Pat Riley n’a jamais été du genre à reconstruire via la Draft ou à mettre en place un plan sur le long terme pour espérer retrouver les sommets, le Heat est sans conteste l’une des meilleures franchises de la NBA en matière de développement de jeunes joueurs. La saison 2019-20, avec Kendrick Nunn et les autres, est là pour en témoigner. Et puis bon, on parle quand même d’une organisation qui a révélé un mec comme Hassan Whiteside aux yeux du monde entier. Fallait le faire.


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