Bien avant de foutre le bordel en NBA, Zion Williamson a souffert : retour sur son absence prolongée et une rééducation “horrible”
Le 29 mars 2020 à 12:54 par Nicolas Meichel
On a attendu longtemps. Des semaines, puis des mois, jusqu’à ce fameux 22 janvier 2020. Ce jour-là, Zion Williamson a fait ses grands débuts en NBA, des grands débuts retardés à cause d’une opération au ménisque suite à une blessure en pré-saison. Vu les perfs du phénomène depuis, on peut dire que ça valait le coup de patienter, mais c’était dur pour tout le monde, en particulier pour le principal intéressé.
Plus de trois mois. Pendant plus de trois mois, Zion Williamson fut écarté des terrains. Entre le 13 octobre et le 22 janvier plus exactement, deux dates qui correspondent respectivement à son dernier match de pré-saison et son tout premier de saison régulière en carrière. À chaque fois, il y avait les Spurs en face. À chaque fois, il a brillé, marquant exactement le même nombre de points (22), avec le même nombre de paniers (8) et le même nombre de tirs tentés (11). Les similitudes sont presque troublantes. C’est comme s’il n’avait jamais quitté les parquets en quelque sorte. Parce que oui, le numéro un de la Draft 2019 n’a pas vraiment eu besoin de période d’adaptation, lui qui a immédiatement impacté la Grande Ligue malgré son statut de rookie et son ancienne blessure. En l’espace de seulement une vingtaine de matchs, il a confirmé toute la hype placée en lui en tournant à 23,6 points et 6,8 rebonds à quasiment 59% de réussite au tir, le tout en même pas 30 minutes par match. Un monstre, tout simplement, qui s’est permis de bouger des vétérans avec son profil physique venu tout droit de Jupiter. Mais avant tout cela, il y a donc eu cette longue attente remplie de frustration, cette souffrance même si l’on en croit les propos du prodige de New Orleans lors d’un entretien avec ESPN début février.
“Le processus de rééducation était horrible. Il y a eu beaucoup de jours où ma seule envie était de frapper dans un mur, de mettre un coup de pied dans une chaise, parce que je voulais jouer et ils me disaient, ‘non, c’est encore trop tôt’. Quand j’avais des douleurs au genou, ça m’énervait, j’étais du genre, ‘ça fait mal, j’en ai marre de tout ça’. Et ils me disaient, ‘non, il faut le faire, ça fait partie du processus’.”
La question concernant les grands débuts de Zion Williamson fut l’une des grosses interrogations de la campagne 2019-20. Après l’énorme pré-saison réalisée par l’ancien de Duke, l’annonce de sa blessure au genou a jeté un froid non seulement sur les Pels, mais carrément sur toute la Ligue. Initialement, suite à son opération, la durée de son absence était estimée entre six et huit semaines, mais elle n’a cessé de se prolonger au fur et à mesure que la saison avançait. On a enchaîné les articles concernant les différentes étapes de la rééducation de Zion, toujours avec cette petite dose d’impatience voire même de frustration parfois. Bah oui, nous ce qu’on voulait, c’était regarder et écrire sur ses perfs, pas se coltiner 50 news sur son état de santé et sa potentielle date de retour. À un moment donné, on a même commencé à se demander s’il allait jouer la moindre minute cette saison. Avec son physique pas comme les autres (1m98, 130 kilos, un beau bébé n’est-ce pas ?), les risques de blessures qui l’accompagnent et son petit historique de bobos, les Pelicans ont tout de suite indiqué qu’ils allaient prendre les plus grosses précautions concernant leur protégé. Alors on s’est mis à envisager un scénario version Joel Embiid, Blake Griffin ou Ben Simmons, ces deux derniers remportant le titre de Rookie de l’Année lors de leur “deuxième” saison en NBA. Visiblement, cela a aussi frôlé l’esprit de Zion.
“Un petit peu, mais pas vraiment. Je ne suis pas capable d’attendre aussi longtemps pour du basket. Les personnes me questionnent par rapport au titre de Rookie de l’Année. Si je le gagne, je le gagne. Sinon, ce n’est pas grave, il y a d’autres choses que je peux essayer de remporter par la suite.”
Zion Williamson a finalement raté 44 matchs avant sa première apparition face aux Spurs ce fameux 22 janvier. Le bilan des Pelicans sur ces 44 rencontres ? 17 victoires pour 27 défaites, avec notamment un départ aussi horrible que la rééducation de Zion (bilan de 6-22 pour commencer la saison). Mais avec Williamson sur les parquets, c’est-à-dire pour un total de 19 matchs, New Orleans a remporté dix succès pour neuf revers. Auteur notamment de 13 perfs consécutives à au moins 20 points (un record NBA pour un joueur de moins de 20 ans), le phénomène a été tellement impressionnant qu’il a relancé une course au Rookie de l’Année qui semblait appartenir à Ja Morant, tout en aidant les Pels à se mêler sérieusement à la lutte pour les Playoffs avec un bilan global de 28-36 et une dixième place à l’Ouest. Alors imaginez ce que ça aurait pu donner s’il avait été en pleine santé toute la saison. D’après William Guillory de The Athletic, certains membres des Pelicans pensent que la franchise de NOLA aurait gagné sa place en Playoffs à l’Ouest, ce qui n’est pas vraiment surprenant. En même temps, ça se défend, même si c’est toujours facile de refaire l’histoire en sa faveur.
Malgré sa longue absence et toute la frustration engendrée par cette dernière, autant pour lui que pour les fans, Zion Williamson a montré en l’espace de quelques matchs seulement qu’il avait toutes les qualités pour devenir le nouveau visage de la NBA, et porter les Pelicans vers les hauteurs de la Conférence Ouest. Pour rappel, il n’a que 19 ans…