Zach LaVine, hashtag point d’interrogation : scorer c’est bien, gagner c’est mieux, mais peut-il faire les deux… en même temps ?
Le 23 mars 2020 à 15:06 par Giovanni Marriette
Si l’on devait ressortir une satisfaction de la saison des Bulls, ce serait évidemment Zach LaVine. Satisfaction en pointillé cependant puisque la grosse saison statistique de l’ancien Loup n’a pas été doublée du leadership attendu. Alors de deux choses l’une : 1) on ne peut pas reprocher grand chose à Zach cette saison et… 2) on attend tout de même une évolution rapide dans l’approche de sa carrière. C’est maintenant que ça se décide, c’est maintenant que l’on va savoir si Zach peut être autre chose qu’un fabuleux électron libre mais dans un océan de boue.
Avant toute chose, toute espèce de tentative d’analyse… revenons sur les faits : la saison de Zach LaVine est complètement folle. Des coups de folie offensifs de badass, des actions clutchs en veux-tu en voilà, le mec était tout simplement po-ssé-dé, d’octobre à mars. 25,5 points par match (12ème NBA), 184 tirs inscrits du parking (à 38% y’a pire), et globalement un rôle de leader offensif jamais renié. Des stats en hausse dans quasiment tous les compartiments du jeu sauf le nombre de victoires, et surtout quelques soirées mémorables, car quand Zach LaVine entre dans la matrice… et beh c’est quelque chose.
- 26 octobre @ Grizzlies : 37 points à 13/23 au tir dont 4/8 du parking et aux 7/10 aux lancers, 6 rebonds, 4 passes et 3 steals
- 17 novembre vs Nets : 36 points à 11/24 au tir dont 3/10 du parking et 11/12 aux lancers
- 24 novembre @ Hornets : 49 points à 17/28 au tir dont 13/17 du parking et 2/2 au lancer (+ le game winner)
- 28 novembre @ Warriors : 36 points à 13/24 au tir dont 4/9 du parking et 6/6 aux lancers, 5 rebonds, 5 passes, 2 steals et 2 contres
- 12 décembre vs Hawks : 35 points à 12/16 au tir dont 7/7 du parking et 4/4 aux lancers
- 17 décembre @ Thunder : 39 points à 15/25 au tir dont 3/11 du parking et 6/6 aux lancers
- 5 janvier vs Celtics : 35 points à 11/21 au tir dont 5/9 du parking et 8/14 aux lancers
- 11 janvier vs Pacers : 43 points à 14/23 au tir dont 8/13 du parking et 7/7 ax lancers
- 19 janvier vs Cavs : 42 points à 19/31 au tir dont 2/6 du parking et 2/4 aux lancers, 6 rebonds, 3 passes, 2 contres et 5 steals
- 26 janvier vs Cavs : 44 points à 16/30 au tir dont 5/12 du parking et 7/10 aux lancers, 10 rebonds et 8 passes
- 12 février @ Wizards : 41 points à 15/21 au tir dont 8/11 du parking et 3/4 aux lancers
- 26 février vs Thunder : 41 points à 19/358 au tir dont 3/13 du parking
Ça ira comme ça ?
Si vous avez comme nous saigné le League Pass cette saison, bien souvent donc vous aurez pu apercevoir Zachounet on fire. En tête de liste des grosses soirées maison ? On peut évidemment citer ce match fantastique en début de saison à Charlotte où les Bulls reviendront finalement de moins 1000 pour l’emporter au buzzer sur le… treizième tir du parking de leur arrière volant, ou alors ce match de décembre face aux Hawks lors duquel LaVine ne ratera quasiment rien. Voilà pour la saison du gonze, des soirs passés dans la zone, où le cercle semblait ressembler pour lui à un océan. Incandescent derrière la ligne, toujours aussi vif et agressif lorsqu’il s’agit d’aller chercher des fautes et même changer deux ou trois ampoules au plafond, l’ancien espoir déchu du Minnesota a mis cette saison un peu de variation dans son jeu et commence à ressembler à une espèce d’attaquant ultime sur les lignes arrières, du genre de ceux dont on en sait plus si on doit leur coller aux basques ou bien leur laisser un demi-mètre. Le genre de joueur – également – qui mérite clairement ses quasi 20 millions par an (pour deux saisons encore), parce qu’on ne voit pas ce qu’il pourrait faire de plus d’un point de vue individuel. Le genre de joueur qui aurait même pu (du ?) être invité pour son All-Star Game maison, dans le délire d’un Brandon Ingram ou d’un Devin Booker à l’Ouest, eux aussi énormes individuellement mais dont le bilan n’a finalement pas été un assez gros frein. On imagine par exemple que le Heat n’avait pas forcément besoin d’envoyer deux joueurs au match des étoiles, on imagine aussi que la NBA aurait pu faire le forcing afin d’inviter Zachoune pour le Slam Dunk Contest, mais on se dit au bout du compte que ce n’était finalement pas plus mal de ne pas assister à un 360 rider de la ligne des lancers et les yeux bandés… héritant d’un 9 par Dwyane Wade.
Le seul souci pour Zach LaVine cette saison ? Le seul “vrai” souci ? Les douze perfs précédemment citées furent ponctuées de… sept défaites, sept parmi les 45 de sa franchise, et c’est bien là tout le problème.
Car voici le principal problème pour Zach, voici la principale question que l’on se pose aujourd’hui : Zach LaVine peut-il continuer à être ce merveilleux joueur mais dans une équipe qui gagne ? Ne profite-t-il finalement pas des balbutiements de sa franchise pour tirer la couverture à lui ? Peut-il être le leader d’une vraie équipe avec de vraies ambitions ? Et était-il le vrai vainqueur du Slam Dunk Contest 2016 ? Ces questions méritent d’être posées alors tentons d’y répondre. Tout d’abord et par tous temps, Zach LaVine n’a jamais vraiment été ce que l’on appelle un meneur de jeu. Sa carte nous rappelle qu’il est un combo mais si vous avez vu jouer ne serait-ce qu’une seule fois Zach LaVine, vous avez sans doute remarqué qu’il aime avoir le ballon dans les mains et que c’est rarement pour le filer à un copain. Première chose donc : merci d’offrir la chance à ce jeune homme de jouer avec un vrai point guard, ce qui aura au moins le don de lui enlever quelques responsabilités bien lourdes à porter. Il aura de ce fait moins de possessions à jouer ? Ses stats en prendront donc un coup dans la gueule ? Demandez donc à Klay Thompson comment on s’en sort. Lui ôter ces responsabilités “à la mène” donc, mais ne pas en faire un catch and shooteur exclusif non plus. Et c’est là que le rôle du… coach intervient, lol. Lol car en six ans de NBA, Zach LaVine n’a finalement jamais été… coaché. Flip Saunders, Tom Thibodeau, Fred Hoiberg et Jim Boylen, carré d’as qui n’a jamais réussi à faire de Zach LaVine le joueur qu’il pourrait être.
A voir désormais quelle direction prendra la franchise de Chicago cet été (départs de Boylen ? De Forman ? De Paxson ?) mais il apparait aujourd’hui assez net que Zach LaVine ne progressera pas sans un vrai supporting cast, terrain et front office inclus. Si l’avenir de l’arrière de 25 ans s’écrit dans l’Illinois ? Espérons que les jeunes Coby White, Wendell Carter Jr., Daniel Gafford, pick 2020 voire Lauri Markkanen sauront capables de step up eux-aussi, et espérons que la mythique franchise saura attirer dans ses filets un ou deux gros joueurs capables de délester LaVine de ses obligations. Pas forcément pour en faire un espèce de Lou Williams version taureau hein, quoique, mais au moins car il apparait que, seul, l’ancien sniper de UCLA n’arrivera pas à grand chose…
Pour conclure ? Pour que Zach LaVine devienne un joueur qui compte… c’est aux Bulls de faire le taf, dans un premier temps. A voir ensuite les choix du bonhomme, car on en connait plus d’un qui ont passé quinze ans de leur vie à se poser des questions avant de se rendre compte qu’ils étaient peut-être rentrés dans le Top 3 des meilleurs scoreurs de l’histoire de leur franchise mais qu’ils n’avait surtout… jamais joué un match de Playoffs de leur vie. Il est l’heure de se bouger à Chicago, et il sera bientôt l’heure des choix pour Zach LaVine.