L’histoire WTF du jour : flashback sur ce moment où Eric Money a marqué pour les deux équipes… dans un même match
Le 23 mars 2020 à 20:52 par Ruben Dias
C’est l’un des scénarios les plus WTF de l’histoire de la Grande Ligue. Un match interminable en 1979, qui a conduit au record le plus imbattable de tous, un joueur qui marque dans le même match pour les deux équipes. Hein ?
C’était le 23 mars 1979, les Philadelphia Sixers et les New Jersey Nets terminaient un match qui avait commencé quatre mois auparavant. Bizarre dites-vous ? On le confirme. Au milieu, la période des transferts était passée par là et… trois joueurs ont joué le match pour les deux équipes. Ouais, WTF comme vous dites. Accrochez-vous, c’est un gros morceau. Le soir du 7 février 1979, on assiste à un transfert entre les Sixers et les Nets. Ce soir-là, Harvey Catchings, Ralph Simpson quittent la cité de l’amour fraternel, en échange, c’est Eric Money et Al Skinner qui font la route inverse. Un trade comme un autre en apparence, mais celui-ci est au cœur de l’une des histoires les plus folles de la NBA.
Le 8 novembre 1978, Julius Erving et ses Sixers affrontent les Nets de Bernard King. À part les deux Hall of Famers, le match est plutôt banal, mais… tout bascule dans le troisième quart-temps. King pénètre dans la raquette pour aller défier – comme il l’a fait tant de fois – l’intérieur adverse, en l’occurrence c’était le pivot Steve Mix. Contact, un coup de sifflet retentit, faute offensive signalée. Furieux, le Roi crie et gesticule en direction de l’arbitre. Déjà sanctionné d’une faute technique, il est renvoyé aux vestiaires par l’officiel Roger McCann. Ensuite, c’est l’autre arbitre Richie Powers qui se met à distribuer les techniques devant les contestations du camp des Nets, dont trois rien que pour le coach Kevin Loughery, ce qui est illégal. Ça y est, c’est le bordel.
“Ce coup de sifflet sur Bernard a tout déclenché, puis Kevin est devenu fou et tout d’un coup le match était hors de contrôle avec toutes ces fautes techniques.”
– Harvey Catchings
Le match se poursuit. Eric Money, encore sous la tunique des Nets, marque 37 points dans cette rencontre qui se solde par une double prolongation et une victoire des Sixers 137-133. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. New Jersey proteste auprès de la NBA à cause des nombreuses techniques distribuées par l’arbitre Richie Powers. Et devinez quoi ? Match à rejouer. Enfin, pas tout le match, seulement à partir du moment où tout est parti en cacahuète, avec 5 minutes et 50 secondes à jouer dans le troisième quart-temps.
Résultat, l’opposition à rejouer est prévue pour le 23 mars 1979. Pour l’anecdote, les deux équipes vont se rencontrer deux fois de suite car elles ont déjà un match de prévu ce jour-là. Quand l’histoire décide d’être WTF, elle n’y va pas de main morte. On vous le rappelle également, la trade deadline est passée par là. Et désormais vous comprenez pourquoi on parle de scénario WTF. Ce 23 mars, Catchings et Simpson sont sous la tunique des Nets, quand Eric Money lui, évolue à Philly.
“Je n’ai jamais été dans une situation aussi étrange. J’en riais, Julius [Erving, ndlr.] en riait. C’était drôle pour tout le monde. Toutes ces années plus tard, je n’arrive toujours pas à croire que cela soit arrivé. Mais ça s’est vraiment produit, j’étais là.”
– Ralph Simpson
Eric Money – qui avait donc inscrit 37 points au premier match – s’est finalement retrouvé avec 23 points sous les couleurs des Nets, et 4 points avec les Sixers. Il est ainsi devenu le premier joueur de l’histoire, et sans doute à tout jamais, à avoir marqué pour deux équipes différentes dans le même match (Catchings et Simpson n’ont pas marqué dans le match à rejouer, et Skinner n’a pas joué). Pour la petite histoire, New Jersey a quand même perdu, avant de s’incliner une nouvelle fois face à Philadelphia, le même jour, dans le match qui était prévu initialement dans le calendrier.
“Tous les fans en ont eu pour leur argent. Deux matchs pour le prix d’un.”
– Kevin Loughery
La même année en Playoffs, les Sixers battront une nouvelle fois les Nets, histoire de bien boucler la boucle. On appelle ça une bête noire.
Source : NBA.com