A Detroit… Christian Wood est sorti du bois : officiel, le rédacteur responsable de cette vanne est désormais au chômage
Le 21 mars 2020 à 14:57 par Giovanni Marriette
Pour trouver des raisons de sourire en 2020 quand on est fan de Detroit ? Mieux vaut avoir l’esprit très large. Des titulaires qui se blessent, des remplaçants qui se blessent, un pseudo franchise player dont le départ ne fut pas un pseudo-départ, et finalement une fin de saison absolument dégueulasse à enchainer les défaites. Au milieu de tout ça ? Esprit large on vous dit, et un homme notamment a mis le nez à la fenêtre ou plutôt hors du bois : Christian Wood. Zoom sur un mec qui a mis un peu de temps à arriver mais qui s’est imposé cette année comme l’un des joueurs à suivre quand Jean-Michel Corona aura fini de nous briser la vie.
Si vous êtes fan de NBA “de loin”, peut-être bien que le nom de Christian Wood ne vous dit pas grand chose. Signé l’été dernier en provenance de New Orleans pour jouer les doublures, voire les triplures ou les quadriplures d’Andre Drummond, Blake Griffin, Thon Maker et Markieff Morris, le poste 4 de 2m08 et 24 ans n’avait pas forcément prévu de devenir… la seule raison printanière de sourire dans le Michigan. Les chemins de traverse furent nombreux, et ainsi les blessures de Blake Griffin, la nullité (prévisible) de Thon Maker et les départs successifs de Dede Drummond et Markieff Morris auront finalement catapulté Woodie dans la peau de l’ailier fort titulaire et même du… leader de son équipe, car dans le même temps l’hécatombe concernait également les extérieurs de Dwane Casey. Plus de Reggie Jackson, un Derrick Rose assez fantastique mais qui aura raté quinze matchs, un Bruce Brown en valeureux capitaine, mais derrière c’est morne plaine et très rapidement les responsabilités du joueur non-drafté se verront accrues. Si bien qu’aujourd’hui on parle de l’un des… meilleurs joueurs de la fin de saison, statistiquement et dans l’intensité dégagée, si bien que Cricri d’amour s’annonce comme une cible à surveiller lors de la prochaine Free Agency…
Ses faits d’armes ? Ils sont nombreux. Mais tout d’abord le profil du gars. Un profil de poste 4 typique… d’il y a quelques années. 2m08 en 2020 ? Disons que c’est la taille d’un poste 7 à Houston mais du haut de ses quasi sept pieds Christian Wood n’est absolument pas un pivot mais bien un intérieur/slasher, faisant de son explosivité sa principale force, en attaque comme en défense. Les nombreux posters offerts à de courageux défenseurs et les quelques crêpes majestueuses qui tournent déjà sur YouTube en attestent : on a affaire à un espèce de mélange entre le corps d’Anthony Davis et la violence d’un DeMarcus Cousins dans son prime, comparaison évidemment lâchée après un douzième verre de gnôle à 9h30 du matin. Plus sérieusement ? Un vrai grand, vraiment mobile, avec de petites mimines pas dégueu. Pas Hakeem Olajuwon hein, mais pas Rudy Gobert non plus, avec tout le respect qu’on a pour le meilleur ami des pangolins.
Ses faits d’armes ? On y revient. Heureux (non) résident du Loft des joueurs dont tout le monde se fout depuis le début de sa carrière (allers-retours entre la G League et les garbage plays à Philly, Charlotte ou Milwaukee, Chris accélère une première fois en fin de saison dernière avec les Pels, dans une fin de saison lâchée dans les grandes largeurs par la franchise de Louisiane pour tenter de récupérer un gros pick qui deviendra par la suite un énooooorme pick. 23, 25 et 26 pions face à Atlanta, Sacramento et Golden State, le no name s’est transformé en “tiens c’est qui lui ?”. Suite à ce nez passé à la fenêtre les Pistons lui offriront une gâche au fond de leur roster et on peut le dire aujourd’hui : ce fut une belle idée. Car rapidement Christian va se muer en remplaçant pratique et pas cher (une phalange de Batum à peu près) et profiter de l’absence fréquente de Blake Griffin pour produire. 19 points et 12 rebonds à 8/10 dans une victoire contre les Pacers en octobre, un mois de novembre assez calme, puis de nouveau quelques perfs notables à l’approche des fêtes. 28 points à 11/14 face aux Spurs, 22 points face aux Wizards, qu’est-ce que c’est bon d’affronter des équipes qui ne connaissent pas le mot défense. Quelques gros matchs plus tard c’est finalement suite au trade de Drummond en février que Wood basculera pour de bon dans le cosmos, avec une place de titulaire désormais bien établie et une confiance décuplée à quelques mois de la Free Agency. Chrissou enchaine alors les cartons et désosse successivement le Thunder, le Magic, les Blazers, le Jazz, les Sixers ou les Knicks, terminant sa saison en alignant les énormes matchs et en alimentant au passage les Top 10 matinaux. Vraie bête de foire, agressif au possible des deux cotés du terrain, le jeune intérieur emmène avec lui une bande de despérados qui enchainent les défaites mais qui ne renoncent jamais, faisant des matchs de Detroit des moments agréables malgré le manque de logique à chaque possession des hommes en bleu. Résultat des courses ? 19 points de moyenne en février, 26 (!) en mars, avec la quasi dizaine de rebonds qui va bien et une adresse énorme vu que le mec apprécie particulièrement tout ce qui ressemble à un tomar.
Voilà comment on passe de marchandise qui s’échange à gros coup à faire cet été, voilà comment on peut raisonnablement espérer décupler son salaire, et voilà comment les Knicks par exemple – qui d’autre ? – se sont déjà mis sur le dossier pour cet été. C’était eut-être un bordel sans nom cette saison à Detroit, mais on a – peut-être – assisté à la naissance d’un joueur qui pourrait peser dans un futur proche, dans le Michigan ou ailleurs.