Nicolas Batum s’est ouvert sur sa situation aux Hornets : “Je m’excuse, car tous ces gens ont eu confiance en moi, et ça n’a pas marché”
Le 05 mars 2020 à 16:51 par Nicolas Meichel
Ce n’est un secret pour personne, Nicolas Batum ne rentre plus dans les plans des Hornets et du coach James Borrego. Et ce n’est un secret pour personne non plus, Nicolas Batum est l’un des joueurs dont le salaire fait le plus causer en NBA. L’expérience Nico à Charlotte s’est transformée en flop, un flop si lourd à porter que le joueur a estimé nécessaire de présenter ses excuses.
Retour à l’été 2016. Un an après son transfert des Blazers aux Hornets, Nicolas Batum a signé cette année-là un contrat bien épais de cinq ans pour 120 millions de dollars. Rappelez-vous, c’était l’été où le salary cap de la NBA avait tout simplement explosé grâce à la signature de nouveaux droits TV, le cap passant de 70 à 94 millions de dollars en deux temps trois mouvements. Cette explosion avait notamment permis aux Warriors de recruter Kevin Durant pour former leur superteam, et surtout à des joueurs dits “middle” de décrocher un gros paquet de billets verts. De son côté, Batum sortait alors d’une saison à 14,9 points, 6,1 rebonds et 5,8 passes décisives avec les Frelons, une campagne plutôt correcte durant laquelle il avait aidé Kemba Walker et Charlotte à participer aux Playoffs malgré quelques petits bobos. Retour à l’an 2020. Aujourd’hui, Nico est dans la quatrième année de son contrat, pour un salaire de 25 millions de dollars. De plus, il possède une player option pour la saison 2020-21 d’une valeur de 27 millions. Assez énorme pour un joueur passé en l’espace de quelques années du rôle de couteau suisse à celui de véritable chauffeur de banc chez les Hornets. Parce que oui, Nico ne joue plus du tout depuis plusieurs semaines. La dernière fois qu’on l’a vu sur un parquet NBA ? C’était en fait celui de… l’AccorHotels Arena à Paname fin-janvier. Ça remonte hein. Ses stats parlent d’elles-mêmes, ou plutôt ne parlent plus du tout : 3,6 points, 4,5 rebonds et 3,0 passes décisives par match, à 34,6% au tir. Assez dramatique, et le principal intéressé en est conscient. Voici ce qu’il a donc déclaré au Charlotte Observer.
“Je m’excuse, car tous ces gens ont eu confiance en moi, et ça n’a pas marché. Mais qu’est-ce que je dois faire ? Car je suis toujours là.”
Toujours là, pour essayer d’aider les jeunots qui forment aujourd’hui la colonne vertébrale de l’équipe, Nicolas Batum sait qu’il ne fait plus partie du projet Hornets mais il va tenter de rester le plus pro possible, en encourageant ses copains.
“Je ne veux pas être un trou du c*l. Je ne veux pas être égoïste. Je ne veux pas être ce gars qui est du genre, ‘OK, on sort ce soir. Le coach craint. Pas besoin de faire les efforts. Tu peux shooter 25 fois par match, pas besoin d’écouter le coach’. Je ne vais pas faire ça. Je n’ai pas besoin de ça. Ils n’ont pas besoin de ça.”
Si Nico prend cette voie-là, c’est de manière assez naturelle, mais c’est aussi parce qu’il a connu cette situation dans la peau des jeunes, à Portland. Entouré de vétérans qui lui apportaient conseils et soutien, Batum se souvient de ces années et souhaite aider la jeunesse de Charlotte. Alors on entend déjà les fans des Hornets lui dire, “si tu ne veux pas être égoïste, lâche ta player option l’an prochain”, et on peut les comprendre en ce sens. Mais dans le business NBA, on ne s’assoit pas comme ça sur 27 millions de dollars, même quand on est payé à applaudir en survêtement. Nico ne touchera plus jamais un tel salaire une fois son contrat actuel terminé, il y a donc une logique et de bonnes chances pour qu’il empoche les billets verts qui lui ont été promis sur son contrat signé il y a quatre ans. Ceci étant dit, c’est assez rare de voir un joueur s’excuser publiquement pour son manque d’impact dans une équipe. Batum sait très bien qu’il est largement surpayé par rapport à sa production dans la NBA actuelle, et il ne s’en cache pas.
“Je n’ai pas répondu aux attentes lors des deux-trois dernières années. J’ai conscience de ça.”
Rester pro jusqu’au bout, voilà le nouveau slogan de Nicolas Batum. Et après tout, c’est tout ce qu’il peut faire, car il ne devrait pas beaucoup revoir les parquets à Charlotte vu la direction prise par la franchise. Le mariage entre Batman et les Hornets sera bientôt terminé, et il n’est pas sûr qu’on s’en souvienne positivement au fil du temps.
Source texte : The Charlotte Observer