James Harden avait marqué les esprits dès son arrivée à Houston : un premier carton pour le Barbu, annonciateur des choses à venir

Le 25 déc. 2019 à 11:02 par Nicolas Meichel

Aujourd’hui au sommet de son art et sur une autre planète niveau scoring, James Harden n’a cessé de repousser ses limites depuis son arrivée à Houston en 2012. Mais dès ses débuts sous le maillot des Fusées, le Barbu avait montré qu’il n’était pas venu dans le Texas pour faire du rodéo. Retour sur son transfert à H-Town et son tout premier match avec les Rockets. Le premier chef-d’œuvre d’une longue, très longue liste.

C’était le 31 octobre 2012, dans le fameux Palace d’Auburn Hills. Mais avant de se plonger dans cette rencontre entre les Rockets et les Pistons, il faut évidemment revenir aux événements qui ont précédé cette rencontre. Durant l’intersaison 2012, après les Finales NBA perdues par Oklahoma City face à Miami, le Thunder a proposé une prolongation de contrat à James Harden, Sixième Homme de l’Année au terme de la campagne 2011-12 et troisième membre de l’exceptionnel trio avec Kevin Durant et Russell Westbrook. Le montant de cette extension ? Dans les 55 millions sur quatre ans. Pour rappel, Harden était sur le point d’entrer dans la dernière année de son contrat avant de devenir agent libre restrictif à l’été 2013. OKC voulait évidemment garder son barbu, mais pas à n’importe quel prix. Car le Thunder avait déjà mis une blinde sur KD et Russ West, sans oublier l’intérieur Serge Ibaka. 86 millions sur cinq ans pour Durant, 80 millions sur cinq ans pour Westbrook, 48 millions sur quatre ans pour l’ami Serge. Pour un petit marché comme Oklahoma City, ça faisait beaucoup d’argent et du coup, Harden n’a pas eu les billets verts qu’il souhaitait et a refusé la prolongation proposée par le Thunder. Faire un sacrifice pour sortir du banc, no problem. Mais faire en plus des sacrifices financiers, non merci. Du coup, pour éviter de le perdre contre nada en 2013, OKC a décidé de le transférer le 27 octobre 2012. Boum, échange Thunder – Rockets. Direction Houston pour James Harden (avec Daequan Cook, Cole Aldrich et Lazar Hayward, mais on s’en tape), direction l’Oklahoma pour Kevin Martin et Jeremy Lamb, avec deux choix de premier tour de draft et un choix de deuxième tour. Un gros gros trade à seulement quelques jours du début de la saison, qui a limite choqué le monde de la NBA.

Ça y est, James Harden avait son équipe. Il était passé du rôle de sixième homme à celui de franchise player des Rockets. Directement prolongé par Houston pour quatre ans et 80 millions de dollars, le Barbu possédait les commandes de la Fusée. À l’époque, tout le monde connaissait le talent énorme du joueur, mais on était quand même intrigués à l’idée de le voir dans le costume de numéro un. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a rapidement montré qu’il avait les épaules pour porter une équipe. On en revient donc à ce 31 octobre 2012, et ce premier match d’Harden sous ses nouvelles couleurs face à Detroit. Très vite, les fans des Pistons ont découvert la nouvelle version de la barbe, celle qui va affoler les compteurs pendant les années futures. Attention les yeux. 37 points, 14/25 au tir, 4/10 du parking, seulement 5/6 aux lancers francs (oui oui), le tout avec 6 rebonds, 12 passes décisives et 4 interceptions. Bonjour le festival. Ce soir-là, Harden avait tout fait à ses adversaires. De la pénétration, du shoot mi-distance, du catch-and-shoot à trois points, des lay-ups en transition, des passes inspirées pour faire briller ses coéquipiers… bref, bienvenue à Houston. Portés par leur nouvelle star, les Rockets avaient remporté le match 105-96. Des débuts quasiment parfaits donc, difficile de demander mieux. Mais surtout, difficile de faire plus clair comme message. Au revoir au rôle de sixième homme, au rôle de booster en sortie de banc. Place à la nouvelle dimension, la 13è Dimension. Et comme si ça ne suffisait pas, Harden a surenchéri deux jours plus tard en plantant 45 pions sur la tronche des Hawks, histoire de bien montrer que le match à Detroit n’était pas juste un coup de chaud.

Les débuts sensationnels de James Harden à Houston ont annoncé de grandes choses pour la franchise texane. Et depuis 2012, le Barbu n’a cessé d’affoler les compteurs, jusqu’à sortir des saisons all-time au scoring. Si beaucoup ragent à son sujet aujourd’hui par rapport à son style de jeu, son nombre élevé de lancers francs et ses step-backs à huit pas, on parle incontestablement d’un mec qui s’est affirmé comme l’un des meilleurs scoreurs de l’histoire du jeu, qui reste sur une saison à plus de 36 points de moyenne et qui tourne cette année à… 38,6. Des chiffres d’une autre époque, mais des chiffres bien réels. Chez les Rockets, Harden est d’abord devenu All-Star, puis MVP et meilleur marqueur de la Ligue. Il est devenu l’un des grands visages de la NBA, et il ne lui manque plus qu’un titre NBA pour véritablement valider tout ça. “Plus qu’un”, ce n’est peut-être pas le bon terme vu les échecs répétés en Playoffs, car ça aussi ça fait partie de la période Harden à Houston. Année après année, malgré de grandes ambitions, les Rockets sont tombés en postseason, souvent face à ces maudits Warriors, avec un Barbu qui a connu quelques gros trous d’air. On ne peut pas ignorer ça, et la superstar de Houston a une réputation à changer à ce niveau-là. Mais globalement, James Harden a atteint un niveau de folie qui était difficile à prévoir. Quand il est arrivé à Houston il y a sept ans, on attendait une grosse évolution de sa part, dans son rôle et les stats évidemment, mais pas forcément une telle explosion. Le style de jeu actuel de la NBA associé au fait qu’Harden joue sous les ordres d’un certain Mike D’Antoni – coach offensif réputé pour faire grimper les chiffres de ses joueurs – favorisent les statistiques de mutant du Barbu, c’est indéniable. Cela n’enlève cependant rien aux performances de James, qui dépoussière régulièrement le livre des records, celui des Rockets comme celui de la Grande Ligue.

Joueur marquant de la décennie à Houston, James Harden avait commencé très fort chez les Rockets et est aujourd’hui en plein prime. Une évolution exceptionnelle pour celui qui avait démarré sa carrière en tant que sixième homme à Oklahoma City. On attend désormais la bagouze pour véritablement atteindre un statut all-time. 


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