Irréels Raptors face à Dallas : trente points de retard effacés, un Kyle Lowry héroïque et une victoire his-to-rique pour les Dinos
Le 23 déc. 2019 à 00:53 par Giovanni Marriette
Comme dirait presque Sonic : oups, on a failli s’emmerder. Comme souvent ce match du dimanche soir s’annonçait bien chiant après quelques minutes, comme souvent on a décidé tant bien que mal de tenir jusqu’au bout, et cette fois-ci le choix était clairement le bon. Comeback monumental des Raptors dans une ambiance de feu, on vous avait pourtant dis de ne jamais sous-estimer le cœur d’un champion.
Pas de Luka Doncix côté Mavs à l’entre-deux, mais de Pascal Siakam ni de Marc Gasol ni de Norman Powell côté Raptors, la bise au FC Infirmerie mais ce n’est pas ça qui nous freinait au moment d’allumer BeIN ou le League Pass. De la NBA le dimanche soir à 21h30 youplaboum, une douche après manger et on s’installe. Malheureusement le début de match ne récompensera pas notre joie intense car les six premières minutes seront semblables à un horrible bouillon. Du saucisson de près, des saucissons de loin , énormément de saucissons et de chaque côté, c’est pas un match de basket c’est un vrai plateau de charcuterie bon marché. Les Mavericks mettront plus de cinq minutes à inscrire… leur premier point, un lancer-franc, et globalement les Raptors sont un peu nuls mais beaucoup moins que les snipers bourrés du Texas. Dallas qui reviendra tout de même en fin de premier quart grâce à… Ryan Broekhoff, allons bon, histoire de recoller à trois petits points après une séance de torture de douze minutes. Fort heureusement le match se lancera enfin… mais pas vraiment, puisque si les joueurs de Rick Carlisle trouvaient enfin la mire, ce sont cette fois-ci ceux de Nick Nurse qui semblaient avoir croisé les Monstars sur le banc entre les deux quarts et ainsi s’être fait piquer leur talent. Par chance, en face ce n’est la Dream Team non plus, de quoi rejoindre les vestiaires avec un débours de neuf points seulement à la pause (42-51).
Conclusion de cette première mi-temps ? Probablement la plus moche depuis le début de la saison. Ce que l’on ne sait pas encore ? C’est que la deuxième en sera sans doute la plus folle. Youpi, parce qu’on était très clairement à deux doigts de switcher sur France 3.
Et on le sera d’ailleurs encore plus à la fin du troisième quart, les Mavericks ayant accéléré très vite alors que côté Toronto le mot renoncement semblait être à l’ordre du jour. Quinze points, puis vingt, puis vingt-cinq et même trente points d’écart à 2,32 minutes de la fin du quart-temps, n’en jetez plus la coupe est pleine et c’est bien parce que les remplaçants jouent déjà que Nick Nurse ne peut même pas faire rentrer ses remplaçants. On sent alors cruellement le manque de leadership dans l’équipe d’un Kyle Lowry valeureux mais maladroit, alors que Fred VanVleet est maladroit également, mais qu’il n’arrive même pas à être valeureux. 85-55 Mavericks et ce match du dimanche aura finalement été comme on le redoutait : chiant à mourir.
Et c’est là que la magie s’opère, concentrez-vous car ça va aller très vite…
Temps faible des Mavs à un retour de temps-mort, logique à plus trente, et Rondae Hollis-Jefferson-Guerrier empile quelques lancers, à un moment où l’on en a tous encore relativement rien à secouer. Reprise du dernier quart, Rondae encore lui puis Terence Davis ramènent Toronto à 18 points. RHJ flex à mort en rejoignant son banc, mais doucement garçon t’as encore du chemin. Le héros suivant ? Terence Davis, qui pousse tout un pays en enchainant un tir du parking de l’espoir et trois lancers après que Dorian Finney-Smith eut poursuivit son immaculé parcours en buckettant du parking et en redonnant 18 points d’avance à Dallas. Huit minutes à jouer, encore 13 points de retard pour les Raptors, et c’est désormais l’heure du show… Kyle Lowry. Le trappu meneur All-Star avait jusque-là scoré… douze points à un faible pourcentage ? Il va en ajouter 20 de plus et sans ne rien rater ou presque. Une zone incroyable du meneur des Raptors pour aller avec une press tout terrain commandée par Nick Nurse et rendant complétement fous les joueurs de Dallas, espèce de karma s’il en est pour avoir joué avec des jerseys dignes de Baskup sur M6. Les Mavs ne passent plus le milieu de terrain, Kyle Lowry est une torche humaine, Chris Boucher est phénoménal d’intensité et peu à peu les Raptors grappillent jusqu’à passer devant dans le money time, pas dérangés apparemment par l’odeur de merde émanant de la couche de leurs adversaires. L’histoire sera évidemment belle jusqu’au bout puisqu’après un magnifique couvercle mis sur la viande par Boucher, les Raptors valideront donc le troisième plus gros comeback de toute l’histoire de la NBA en saison régulière. C’était beau, c’était fou, c’était même plus que ça.
Revenir de moins trente pour remporter un match de basket, voilà le genre de performance qui doit rester sur la to-do-list d’à peur près 99,9% des basketteurs de la planète. Messieurs Lowry, VanVleet, Ibaka, Miller, Davis, Boucher, Hollis-Jefferson, McCaw, Anunoby, ce qui est fait n’est plus à faire, et merci de nous avoir empêché de finir sur France 3, merci du fond du cœur.