Les Spurs tapent les Clippers pour le retour de Kawhi à San Antonio : incroyable mais vrai, ils ont même défendu !

Le 30 nov. 2019 à 05:08 par Bastien Fontanieu

doc rivers gregg popovich
Source image : NBA League Pass

Ce n’était pas un comeback marqué sur les agendas de tout le monde, mais à San Antonio c’était noté depuis août dernier. En déplacement chez les Spurs, Kawhi Leonard est reparti avec la défaite (107-97), et les habitants de la cité texane sont repartis avec un large sourire.

Celle-là, fallait l’annoncer sans trembler du menton. Les Spurs ? Ces Spurs ? Dégueulasses en défense et sans trop d’âme ? Qui iraient nous taper Los Angeles alors que Paul George et Kawhi Leonard sont tous les deux présents ? Oui, le challenge semblait imprenable, inconcevable, et quel que soit le scénario on s’attendait à une probable défaite des noirs et blancs. Sauf que, pour une fois, les copains de San Antonio se sont souvenus qu’ils avaient un coeur, des jambes, qu’il existait deux côtés sur un terrain de basket et qu’il fallait parfois sortir de sa zone de confort pour obtenir de chouettes résultats. Symbole de cette prise de conscience d’un soir, même DeMar DeRozan a mis un shoot à trois-points, ce qui n’était pas arrivé depuis… janvier dernier. Ce n’est pas une blague, l’arrière des Spurs n’avait rien planté à distance depuis quasiment un an, et c’était pas trop la joie pour sa franchise. Alors forcément, quand en plein dernier quart-temps DeMar n’hésite pas et fait ficelle à distance, c’est tout un groupe qui se lève pour le féliciter. Une action isolée, mais assez symbolique de cette soirée collectivement remportée par les hôtes. DeRozan qui plante sa quinzaine de points, tout comme Derrick White et LaMarcus Aldridge (17 chacun), en comptant sur les précieux apports de Bryn Forbes et Trey Lyles également, sans oublier les flèches assassines de Patty Mills. Pas une star qui domine au milieu des autres, pas de travail fait chacun dans son coin, les Spurs ont gagné cette partie en se serrant les coudes et en respectant leurs forces. Un gros banc pour créer la distance, un vrai effort de concentration pour ne pas craquer dans le money-time, et une belle répartition du scoring pour que les menaces puissent venir de partout tout au long de la soirée.

Peut-être aussi que les Clippers étaient encore le nez planté dans la dinde, et que Thanksgiving avait été particulièrement éprouvant pour Lou Williams et ses boys. Habituellement inarrêtable, l’arrière était à côté de ses pompes et c’est tout un banc qui le suivait dans sa débâcle. Il faut dire que, pour une fois, et peut-être la première vraie fois de la saison, l’équipe d’en face voulait défendre. Oui, les Spurs ont offert une vraie partition défensive tout au long de la rencontre, et forcément ça augmente vos chances de réussite. Jugez plutôt cette statistique effarante, pour ceux qui suivent cette franchise depuis quelques temps : en limitant Los Angeles à 97 points cette nuit, l’équipe de San Antonio vient de finir sa première soirée de la saison avec un adversaire sous la barre des 100 points. Vous n’avez pas mal lu, c’est bien vrai. Les Spurs n’avaient pas encore tenu un adversaire sous la barre des 100 pions cette saison, et cela fait 20 matchs qu’on a démarré l’aventure. Comment s’étonner, lorsqu’on voit ce type de victoire, de l’importance de la défense collective ? Disciplinés sur leurs aides, préférant forcer leurs adversaires à tenter des choses difficiles plutôt que de faire semblant, les copains de Marco Belinelli ont montré que le temps d’un soir ces Spurs pouvaient redevenir ceux qui étaient pronostiqués en début de saison. Alors, évidemment, la question se pose tout de suite. Est-ce qu’il s’agit d’un one-shot, ou bien le début d’une vraie saison côté San Antonio ? Difficile à dire. Le contexte, autour de Kawhi notamment, poussait à se donner à fond. Ce qu’il faudra surveiller, c’est si ces Spurs peuvent répéter ce type d’effort plusieurs soirs de suite. Ils ont montré qu’ils en étaient capables par le passé, mais maintenant il faut le montrer à nouveau. Peut-être qu’un point de départ a été enfin trouvé.

Une victoire 107-97, à l’ancienne, avec de la défense, une ex-star mécontente qui part avec la défaite, et une chouette répartition entre les marqueurs, que demande le peuple ? Allez Pop, ne nous laisse pas nous faire de faux espoirs, et fais en sorte que cela puisse se reproduire à l’avenir.