Joel Embiid lâche son pire match en carrière : 0 points à 0/11 au tir en 32 minutes, 0 blabla autorisé car attitude 0 pointé
Le 26 nov. 2019 à 05:28 par Bastien Fontanieu
C’était un des matchs les plus attendus de la soirée, car c’était un remake des Playoffs 2019. Cela s’est finalement transformé en une véritable séance de torture, Joel Embiid réalisant, sans véritable débat, le pire match de sa jeune carrière dans la défaite des Sixers chez les Raptors.
On va faire ça bien, car on va faire ça dans l’ordre. Déjà ? Rendons à César ce qui lui appartient, donc aux fans de Toronto leur victoire. Celle-ci fût arrachée, avec les tripes, avec le coeur, avec un énorme Pascal Siakam qui nous a chuchoté à l’oreille qu’en fait c’était lui le meilleur Camerounais en NBA actuellement (25 points). Clutch, et des deux côtés du terrain, Siakam a été au coeur d’un énorme comeback alors que les Raptors étaient sacrément mal barrés. Avec 6 points de retard à 5 minutes de la fin de la rencontre (94-88 Sixers), les hôtes tiraient la gueule doucement mais sûrement. Puis, à l’aide d’un énorme effort défensif collectif, tout basculait sous les yeux de fans de Philly apeurés. Et le miracle prenait place, dans une ScotiaBank Arena chaude comme une marmite. Il faut dire cela en premier, car Toronto est allé chercher cette victoire, en apposant aussi un plan de jeu défensif qui a totalement anéanti le pivot d’en face. C’est simple, pour un gars qui l’ouvre régulièrement devant tout le monde, Embiid n’a – encore une fois – rien pu dire ou faire face à ce bon vieux Marc Gasol, qui posait du ciment seconde après seconde entre les deux oreilles de Joel. On ne va pas se mentir, si le pivot des Sixers pense avoir un immeuble dans le crâne d’Andre Drummond, c’est un véritable département avec préfecture et sous-préfecture que Gasol possède dans la tête d’Embiid. Trop patient, orientant parfaitement Joel vers l’aide, l’ami Gasol rappelait le temps d’un soir qu’il peut être une arme fatale face à certains mastodontes.
Mais alors, merde, comment Joel a-t-il pu réaliser ce que de nombreux observateurs considèrent comme la pire rencontre de sa jeune carrière ? Avant le match de cette nuit, jamais le phénomène avait terminé sous la barre des 5 points dans un match. Soit parce qu’il trouve toujours des lancers, soit parce qu’il est bien nourri, soit parce qu’il chauffe à un moment ou l’autre. Cette nuit, toutes les options et opérations étaient bloquées, en mode Société Générale à 14h le samedi. Trop timide, pas assez impliqué, trop nonchalant, traînant des pieds, Embiid a eu l’air d’un type totalement démotivé, à l’extrême opposé d’un leader, laissant le buzzer final arriver plutôt que de montrer un minimum d’envie de se battre. Pour celles et ceux qui ont eu la chance de regarder Space Jam au moins une fois dans leur vie, vous comprendrez le script. C’est comme si Embiid découvrait le basket chez les pros, qu’il craquait sous la pression et qu’on lui avait péta tous ses pouvoirs. Chris Boucher ? Oulah, terrifiant. Marc Gasol ? Pardon papa, tu me dis si je te dérange. Parfaitement ciblé par les Raptors, Joel n’a pas trouvé un seul moment de répit et c’est donc la plus triste des lignes qui lui a été imposée. La bulle générale, la hantise de tout basketteur, surtout quand on l’ouvre H24 et qu’on affronte l’équipe qui vous a sortie aux derniers Playoffs.
0 points, 0/11 au tir, 0/4 à trois-points, 0/3 aux lancers francs, 4 balles perdues, 32 minutes de jeu.
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Drake qui envoie des « MVP » à Embiid alors qu’il finit son match à 0 points en 32 minutes…
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— TrashTalk (@TrashTalk_fr) November 26, 2019
Comment ne pas faire comme Drake, assis au premier rang, qui se délectait de chaque loupé d’Embiid en lui envoyant des ‘MVP, MVP‘ à la figure alors que Joel vivait un véritable cauchemar sur les terrains ? L’idée ici n’est pas de prendre parti et donc de tabasser le pivot pour le tabasser uniquement. Après tout, on est aussi en droit, chez les fans des Sixers, de se dire qu’un match aussi horrible de la part de son leader résulte en une défaite au finish, alors que la victoire était là, notamment grâce à Josh Richardson ou Tobias Harris. Le problème, et ce qui pousse beaucoup de monde à apprécier ce type de contre-performance, c’est que Joel Embiid a passé un temps fou à promouvoir sa future saison… pour au final nous lâcher des soirées comme celle-ci. Les Sixers, après un début de saison XXL, sont à l’équilibre avec 6 défaites sur les 12 derniers matchs. Ce n’est pas bien, ce n’est pas assez. Pas après avoir jacté en permanence autour de la 1ère place à choper à l’Est, d’Embiid à Brett Brown en passant par d’autres membres de l’équipes. Et Joel, justement ? On a tout entendu, de MVP à Défenseur de l’année en passant par les deux, avec un sourire habituel et la confiance qui va avec. Si certains soirs le monstre peut nous rappeler qu’il a tout a fait une place potentielle dans ces deux discussions de trophées, il n’y en a pour le moment clairement pas assez pour effacer les bavures (fight contre Towns), et il y a justement ce type de match affreux où on a juste envie de soupirer. Tout ce blabla, toutes ces déclarations, ces affirmations, pour quoi ? Pour pas grand chose au bout d’un mois de compétition, si ce n’est la hausse du niveau de jeu des adversaires d’Embiid, qui veulent le faire sous-performer. Toronto a réussi, et repart avec le torse bombé aujourd’hui. Peut-être que Joel changera cela dès demain, ou prochainement, parce qu’il y a d’abord une teuf à apprécier avec Drake après la défaite. Qu’est-ce qui est le plus important pour Embiid ? On a envie de dire le basket et la compétition, on veut bien obtenir des éléments rassurants en ce sens dans les prochains jours car le doute existe après ce genre de flemme face à un rival de l’Est.
Pas de deux poids deux mesures par ici, Andre Drummond et Karl-Anthony Towns auraient été pointés du doigt en premier pour ce genre de sale performance. Joel Embiid, ne tournons pas autour du pot, a été horrible cette nuit. Et les Sixers ont perdu, encore une fois, pour le plus grand désarroi des fans. Comment va réagir la bête ? On espère avec sérieux et domination sur les parquets, mais surtout en silence. Car jusqu’ici, la saison du pivot ne mérite pas de volume maximal, loin de là.