Les Hornets ont déjà fait taire les médisants : début de saison canon, joueurs frissons, Charlotte a tout bon

Le 18 nov. 2019 à 09:45 par Giovanni Marriette

Devonte' Graham 6 novembre
Source image : NBA League Pass

Flashback quelques semaines en arrière. Nous sommes aux alentours du quelque chose septembre et les previews sur la saison à venir vont bon train, des trains toujours à l’heure pas comme où vous savez. Parmi les trente franchises décortiquées comme chaque année à l’aube de la reprise, les Hornets… ne trouvent pas leur public. Recrutement quasi-inexistant, une pelle de départ et une passoire d’arrivées, et globalement un roster qui inquiète. La dernière place à l’Est semble promise aux Hornets, si ça finit douzième on sort le champagne. On évoque même la nightmare season de 2012 (7-59) comme un potentiel et cohérent objectif à dépasser, ça risque d’être bien long tout ça…

18 novembre 2019, l’heure de faire le point sur le premier mois de compétition en Caroline du Nord. Première information ? Les Hornets 2020 ne feront pas pire que les Bobcats 2012, car ils comptent aujourd’hui… six victoires en treize matchs, ce qui les situe pour le moment – ça ne veut pas dire grand chose – à la huitième place de la faiblarde Conférence Est. Six victoires, quelques unes pleines de panache on y revient, et surtout de vraies raisons d’être satisfaits, même si l’on n’est évidemment pas à l’abri d’un gros coup de moins bien par la suite. Mais aujourd’hui et quoiqu’il arrive désormais, les Hornets ont au moins réussi leur début de saison, c’est déjà ça, et on veut bien demander aux Bulls, aux Knicks, aux Pistons, aux Warriors ou aux Spurs ce qu’ils en pensent. Les défaites de Lolotte cette saison ? Au Staples Center face aux Lakers et aux Clippers, puis en Pennsylvanie face aux Sixers. No disrespect hein, mais ces sorties n’étaient pas vraiment prévues au planning des victoires. A domicile ? Faux-pas face à des Wolves on faya sur la première semaine, contre des C’s alors en pleine série de neuf victoires de suite, face aux Grizzlies d’un Ja Morant exceptionnel et aux Pelicans d’un gros Brandon Ingram. Rien d’infamant, on ne parle quand même pas d’une franchise dont l’objectif initial était d’aller taper le record des Warriors. Rien d’infamant non, car à côté de ça les hommes de James Borrego nous ont également offert quelques bons moments de basket depuis trente jours. Une victoire inaugurale face aux Bulls grâce notamment à un énorme P.J. Washington, on y reviendra, une autre autoritaire contre des Kings malades grâce à un magnifique… P.J. Washington puis un combo Warriors / Pacers avec l’émergence de Dwayne Bacon et – surtout-  de Devonte’ Graham, et deux wins pour finir face à Detroit et New York, deux wins glanées au buzzer, preuve de plus de la confiance régnant actuellement dans le vestiaire du coach laqué comme un canard un soir de Nouvel An chinois.

Treize matchs et sept victoires donc, la plupart ne soufflant d’aucune contestation, et certains noms qu’il va vite falloir à écrire correctement. En premier lieu ? Comment ne pas parler de Devonte’ Graham. 34ème de la Draft 2018, le meneur sophomore a déboulé dans nos vies sans demander la permission et le choc fut brutal. Premier back-up de Terry Rozier à la mène, l’homme à l’apostrophe aussi inutile que la main droite de James Harden a commencé son récital en envoyant un petit 12/16 du parking sur ses deux premiers matchs, ah ok, avant de prouver très vite que ce double coup de chaud n’était pas du à un virus qui traînait. Quatre matchs un peu plus timides par la suite, parce qu’il faut bien que les copains aussi se mettent en confiance, et depuis deux semaines le gamin joue tout simplement comme un vrai patron. 35 pions (career high) et le shoot de la gagne face aux Pacers, 19 points de moyenne sur la série de quatre défaites de son équipe histoire de ne pas perdre le rythme d’un point de vue individuel, 18 points et 10 passes face à Detroit (déjà quatre doubles-doubles points / passes cette saison) et enfin 29 points et le game winner avant-hier dans un Madison en feu, allez hop vous me signez ça en bas de la feuille. Un vrai rôle de patron de l’équipe malgré son statut de remplaçant qui nous rappelle un peu le Lou Williams des dernières saisons, ce genre de mec qui rentre pour shooter et qui shoote pour que ça rentre. Avec le bonus clutch dans la besace s’il vous plait, et ça, ça promet quand même des lendemains qui chantent à Charlotte, ou du moins, minimum, des lendemains qui sifflotent.

Mais Devonte’ Graham n’est évidemment pas le seul motif de satisfaction sur ce début de saison des Hornets. Payés grassement par leur franchise pour un rendement pas toujours attendu, Cody Zeller et Bismack Biyombo jouent cette saison à merveille leur rôle de vétérans éboueurs. Meilleures moyennes en carrière au scoring pour les deux postes 5, celle-là aussi il fallait là voir venir. On rajoute d’ailleurs le tâcheron de base Marvin Williams et vous obtenez un tiercé de vieux loups de mer parfaits pour entourer la jeune garde de Borrego. Et la jeune garde parlons-en tiens. On a beaucoup parlé de Terry Rozier cette saison, de ce costume de franchise player peut-être un peu trop grand / trop vite pour lui, mais pour le moment l’épineux meneur de jeu prend son rôle au sérieux. Deux énormes trous d’air face à Chicago en opening et contre Boston dix jours plus tard mais globalement Scary Terry fait le taf et profite de l’émergence de Graham pour laisser un peu de responsabilités aux copains, parfait pour ce genre de personnage à qui il faut éviter de filer un statut trop important tout de suite. Dans le genre jeune joueur plein de promesse on citera également Malik Monk, qui commence à montrer le bout de son nez après un début de saison poussif. Un game winner de cochon face aux Pistons, 16 puntos de moyennas sur les quatre derniers matchs et voilà le petit moustachu bien lancé, dans un rôle de facteur X qui semble lui convenir à merveille. Big up également à un Miles Bridges qui prouve soir après soir qu’il n’est pas un simple dunkeur mais plutôt un two-way player solide capable de ne pas rater grand chose en attaque (7/11 contre les Kings, 8/10 face aux Pacers et… 0/8 à New York), à un P.J. Washington qui s’impose comme l’une des merveilleuses surprises de la cuvée de Draft 2019 (27 points à Chicago avec un 6/6 du parking en première mi-temps, 23 points à Sacramento, 19 à New York et globalement une place actée et méritée dans le starting five), et à un Dwayne Bacon sur courant alternatif  mais qui apprend tranquillement à embrasser son nouveau rôle autour des éléments cités juste ci-dessus.

Beaucoup de points positifs donc, et même une belle… marge de manœuvre pour ces Frelons, car tout le monde à Charlotte n’a pas encore démarré sa saison. On pense évidemment à Nicolas Batum, très rapidement blessé et à peine revenu aux affaires, un Nico qui a cherché son shoot toute la soirée au Madison mais qui a compensé en participant activement au jeu et ce des deux côtés du terrain. Du Nicolas Batum quoi. Il sera en tout cas intéressant de voir quel rôle le français pourra avoir cette saison dans un groupe qui ne manque pas de gamins avides de responsabilités en attaque. Au rayon des déceptions et/ou des absences sur ce début de saison on peut aussi noter que Willy Hernangomez galère à devenir autre chose qu’un agitateur de serviettes sur le banc mais que ça ne nous dérange pas car on adore voir un Espagnol en chier. Dernier point yolo, on a aperçu plusieurs fois les jumeaux Cody et Caleb Martin ensemble sur le terrain et ça, c’est quand même de bonnes tranches, même si ça n’a rien à voir avec Dwayne Bacon.

Pour résumer ? Charlotte est peut-être LA belle surprise à l’Est cette saison, à l’instar des Suns de l’autre côté des Stazounis. Les prochaines échéances ? Des voyages à Toronto, Milwaukee, Brooklyn, Washington et Miami, la réception des Bulls et une double-confrontation avec les Pistons. Moralité, si les Hornets sont à 50% de wins en décembre, on va vraiment devoir commencer à causer. Allez, on lâche rien les tite zabeilles.