Le jour où Purvis Short a conclu une folle semaine par un pic à 59 points : rainbow jumper et bouffées de chaleur
Le 17 nov. 2019 à 09:50 par Alexandre Martin
Le 11 novembre de l’année 1984 était un dimanche. Un jour férié pour beaucoup. Pour Purvis Short, c’était le premier jour d’une folle semaine. Une semaine pleine de défaites comme souvent pour les Warriors de cette époque mais aussi pleine de grosses performances pour Purvis. Une semaine qui s’est achevée il y a 25 ans jour pour jour avec un carton à 59 points pour cet ailier aussi peu connu que bon scoreur.
Purvis Short a été drafté en cinquième position en 1978 par les Warriors, derrière Mychal Thompson le père de Klay (1er choix) et le fameux Micheal Ray Richardson (4ème) mais surtout devant un certain Larry Bird. Disons que sur le poste 3, il y avait peut-être autre chose à faire côté Warriors. Car l’ami Purvis est un ailier. Et s’il n’est pas de la même classe la légende des Celtics, il a réalisé une carrière tout à fait honorable en NBA. Il y a sévi de 1978 à 1990 et plus particulièrement au milieu des années 80, période durant laquelle il nous a gratifié de plusieurs saisons très lourdes au niveau scoring. Du haut de ses 2m01, Short était un slasher inspiré et un scientifique du shoot mid-range dont il abusait tant il était efficace entre 4 et 6 mètres du cercle. Un shoot façon rainbow jumper qui montait très haut avant de retomber, le plus souvent, dans le filet sans effleurer l’anneau.
C’est ainsi, à coup de rainbow jumpers, que Purvis Short va monter en régime tranquillement lors de ses quatre premières saisons. Il va ensuite poser deux saisons (1982-83 et 1983-84) à 21 et 23 points de moyenne accompagnés de plus de 5 rebonds et 3 passes décisives. Et quand il démarre son exercice 84-85, Short continue sur sa lancée. Il veut devenir All-Star et sait que ça passera par encore plus de scoring. Après 7 matchs sur la fin octobre et le début du mois de novembre 1984, Purvis se pointe un dimanche à Portland avec ses coéquipiers des Warriors. Une folle semaine va alors démarrer :
11 novembre
- Contre qui : les Blazers
- Où : à Portland.
- La perf’ : 48 points à 19/34 au tir, 0/3 de loin et 10/11 au lancer. Avec 3 rebonds, 2 passes décisives et 2 interceptions, histoire d’assaisonner cette grosse perf’ de saison. Une bonne défaite de 12 points d’écart sera au bout quand même car les Warriors sont très faibles autour de Purvis Short, qui se retrouve dans un rôle de soliste sans avoir réellement de coéquipier sur qui s’appuyer.
13 novembre
- Contre qui : les SuperSonics.
- Où : Seattle
- La perf’ : seulement 17 points à 4/18 au tir. Une défaite de 7 points, un match à oublier. Mais c’était clairement pour mieux préparer les deux suivants.
15 novembre
- Contre qui : les Mavericks
- Où : à la maison, Oakland.
- La perf’ : 40 points à 18/30 avec 6 rebonds, 3 offrandes et 2 vols. Victoire de 5 points face aux Mavs de Jay Vincent, Rolando Blackman et Mark Aguirre contre lequel le duel du soir entre ailiers scoreurs fut sanglant (33 points à 13/22 pour Aguirre).
17 novembre
- Contre qui : les Nets.
- Où : à la maison
- La perf’ : quitte à faire une grosse semaine (individuelle), autant la terminer en fanfare avec une belle défaite de 17 unités mais une énorme prestation solo de Purvis la machine à scorer. 59 points à 20/28 au tir (!!), dont un 4/6 de loin et 15 lancers rentrés sur 16 tentés. 5 rebonds dans le lot mais c’est pour l’anecdote. Ok collectivement, ces Warriors ne sont pas beaux. Il n’empêche qu’à l’époque, seuls 9 joueurs ont fait au moins aussi bien que les 59 unités de Short sur un match.
Cette saison-là, l’ami Purvis va atteindre ou dépasser la barre des 40 points à 8 reprises en tout. En plus de cette folle semaine, il y a aura aussi ces 46 points sur la bouche des Bullets de Jeff Malone, Rick Mahorn et Cliff Robinson ou ses 44 points contre les Suns de Walter Davis et Alvan Adams. Ces cartons auront lieu dans des victoires pour changer. Short finira la saison à 28 points de moyenne, quatrième scoreur de cet exercice 1984-85 derrière les trois inconnus que sont Bernard King (32,9), Larry Bird (28,9) et le rookie Michael Jordan (28,1).
Pour autant, il reste un joueur tombé dans l’oubli car il n’a rien gagné, il n’a jamais été All-Star et n’a participé qu’à trois campagnes de Playoffs en 13 saisons dans la grande ligue. Ce genre de joueur dont on adore entendre parler mais dont on ne se rappelle jamais…
La définition de rainbow jumper