Carmelo Anthony a trouvé une équipe qui a vraiment besoin de lui : get buckets, c’est tout ce qu’on va lui demander aux Blazers
Le 15 nov. 2019 à 16:59 par Nicolas Meichel
De retour en NBA après une absence d’un an, Carmelo Anthony a eu l’opportunité qu’il recherchait tant. Aux Blazers, il aura l’occasion de soigner sa fin de carrière, à condition qu’il trouve bien sa place dans l’effectif de Portland. Justement, c’est l’heure de se poser pour discuter un peu de l’intégration de Melo dans sa nouvelle équipe.
C’était évidemment la grande nouvelle de la nuit. Carmelo Anthony, boudé par toute la ligue depuis des mois, a enfin trouvé une équipe qui voulait bien de lui. Une news plutôt cool pour ce grand nom du basket, qui faisait à vrai dire un peu de peine. Mais maintenant que l’aspect émotionnel est plus ou moins passé, on peut se pencher sur l’aspect technico-tactique cher à notre DD national. Parce que si les Blazers ont décidé de signer l’ancienne star des Knicks, ce n’est pas pour la belle histoire ou pour vendre des maillots (ça se vend encore des maillots de Melo ?). Un peu à l’image du joueur pendant de longs mois, la franchise de Portland cherche désespérément des solutions pour redresser la barre après un début de saison en carton. Finalistes de conférence l’an passé, Damian Lillard et ses copains abordaient la saison avec la volonté affirmée de franchir encore un cap supplémentaire et ainsi remporter l’Ouest. Aujourd’hui, on peut dire que ce n’est plus du tout le même délire puisque les Blazers possèdent à l’heure de ces lignes un bilan de quatre victoires pour huit défaites. Ouch, ça pique. Les raisons de ce naufrage ? On peut pointer du doigt un C.J. McCollum vraiment décevant, on a aussi un collectif qui tarde à tourner suite aux nombreux mouvements de l’été et puis il y a des blessures qui font mal, en particulier celle de Zach Collins sur le poste d’ailier fort, véritable point faible de l’équipe aujourd’hui. C’est donc dans ce contexte-là que Carmelo Anthony débarque dans l’Oregon.
Revenons justement sur ce poste 4, car c’est bien sur celui-ci que Melo jouera un rôle. Depuis la blessure de Collins, Anthony Tolliver et Mario Hezonja ont successivement pris la place de titulaire, pour un résultat catastrophique sur le plan offensif. On ne va pas sortir les chiffres car sinon, y’a moyen que vous fassiez une crise d’épilepsie. Limite il y a des moments où on avait l’impression que les Blazers jouaient à quatre contre cinq dans le camp adverse, et ce n’est pas grâce à Skal Labissière que Portland pouvait s’en sortir. Si l’on excepte le bon apport de Rodney Hood, les ailes ont beaucoup souffert en attaque jusqu’ici. La signature de Carmelo s’explique donc assez facilement car s’il y a bien une chose qu’Anthony sait encore faire à 35 balais, c’est mettre ce foutu ballon orange dans le panier. Anthony est l’un des meilleurs scoreurs all-time et même s’il était en mode briquasse lors de ses passages au Thunder et aux Rockets, on connaît tous le talent offensif du bonhomme, qui est environ 25 fois supérieur à celui de Tolliver et Hezonja en combiné. Il peut marquer en isolation, il peut marquer en catch & shoot, il peut poster… bref, il possède de nombreuses armes dans son arsenal. Donc clairement, Melo est aujourd’hui à Portland pour apporter ce boost offensif à une équipe en galère sur le frontcourt.
On attend désormais de voir la manière avec laquelle Terry Stotts utilisera sa nouvelle recrue. Dans le cinq ? Plutôt en sortie de banc ? On aura une réponse assez vite mais il paraît plus probable de voir Anthony au sein de la second unit, afin de répartir un peu le scoring. Quand vous commencez le match avec Damian Lillard et le vrai C.J. McCollum dans le backcourt, ainsi que Rodney Hood à l’aile, vous avez en effet déjà pas mal d’options offensives pour tenir la distance. Alors oui, au vu du début de saison, ça ferait le plus grand bien au cinq majeur d’avoir un mec capable de sanctionner sur le poste 4 en profitant de l’attention générée par Dame et McCollum, largement visés par les défenses adverses. Mais au niveau de l’équilibre global, c’est peut-être pas la meilleure des solutions. Ça reste donc à voir. En tout cas, peu importe son rôle, il devra l’accepter car cette arrivée à Portland sonne un peu comme la signature de la dernière chance pour Anthony. À l’image de Dwight Howard aux Lakers, Carmelo a été signé avec un contrat non garanti et devra donc prouver son apport à sa nouvelle équipe. Avec les échecs consécutifs à Oklahoma City et surtout Houston, Anthony s’est forgé une réputation peu flatteuse de vétéran incapable de s’adapter et d’accepter un rôle réduit. Avec son absence d’une année, une période difficile pour lui, l’ancienne superstar a forcément conscience de ça aujourd’hui, et il peut d’ailleurs prendre exemple sur Dwight à Los Angeles, vraiment précieux en sortie de banc.
Carmelo Anthony aux Blazers, l’expérience va bientôt commencer. Si la défense de Portland ne va évidemment pas s’améliorer avec l’addition de Melo (bonjour la cohabitation avec Hassan Whiteside), ce dernier sera là pour apporter un soutien offensif sur les ailes, que ce soit en tant que titulaire ou remplaçant. Il a enfin sa chance, dans une équipe qui a vraiment besoin de lui. C’est désormais à lui de la saisir.