L’Espagne écrase l’Argentine et redevient championne du monde : bravo, quelle équipe, y’a des classiques qui ne bougent pas

Le 15 sept. 2019 à 16:28 par Giovanni Marriette

Ce n’était pas forcément la finale qu’on attendait, mais un constat s’imposait néanmoins avant cet Argentine – Espagne : on avait bien là les deux meilleures équipes de cette Coupe du Monde 2019. Un autre constat, deux heures plus tard ? Cette Roja semble éternelle et elle est donc montée plus que logiquement sur la plus haute marche du basket mondial, treize ans après Saitama, treize ans après avoir posé les premières briques d’une domination qui dure, qui dure et qui dure toujours…

On commence à connaître le refrain, et on ne peut que s’incliner devant ce genre de grandeur. Depuis 2006, le palmarès de cette Roja ne tient même plus dans une armoire à trophées, jugez plutôt : champions du monde (2006), finalistes de l’Euro 2007 (défaite au buzzer), finalistes des JO 2008, deux fois champions d’Europe 2009, 2011), finalistes des JO 2012, médaille de bronze à l’Euro 2013 (fierté), champions d’Europe 2015 (blurp), médaille de bronze aux JO 2016, médaille de bronze à l’Euro 2017. Avec ça vous me mettrez six tranches de chorizo et trois bouteilles de vinaigre de Xeres.

Increvables, souvent imbattables, parfois imblairables, mais toujours là.

Plus de Pau Gasol ? Envoyez Marc Gasol. Plus de Juanca Navarro ? Balancez-moi un air de Llull. Ricky Rubio ? Encore là et pas qu’un peu. Rudy Fernandez ? Joker. Victor Claver ? Disons que sa carrière internationale est inversement proportionnelle à celle de son ancien partenaire Nicolas Batum. Les frères Hernangomez ? Les frères, toujours les frères. Rajoutez la goutte d’eau qui fait déborder notre vase de seum : le premier marqueur de ce match pour l’Espagne se sera appelé… Pierre (Oriola), merci pour le message subliminal. Mais sortons de ce carcan égocentré et parlons plutôt de cette finale, cette finale face à l’équipe qui avait justement sorti la… non, on a dit qu’on arrêtait.

Un départ canon, comme pour signifier à l’ennemi argentin que de match il n’y aurait pas, comme pour signifier à la légende Luis Scola qu’il avait bel et bien 39 ans et tous les inconvénients que cela comporte. Un pauvre Luis Scola qui aura du attendre le milieu du… dernier quart-temps pour marquer son premier panier, la bise à notre bon roi Gobert. Un écart salissime dès l’entame donc, derrière ça revient bien, mais les Espagnols sont trop expérimentés (et trop forts) et remettront rapidement l’église au centre du village. Les leaders offensifs argentins ? Nicola Laprovittola, Gabriel Deck ou Nicolas Brussino, bravo les gars mais ça veut dire quelque chose. En face c’est tout le collectif rouge et jaune qui déroule, Rudy qui se recoiffe après chaque ficelle, et la connexion Rubio/Gasol qui finit par se mettre en route. Un Scola dans le rouge, un Campazzo qui n’arrive pas à peser du haut de ses soixante kilos, et malgré un retour aux alentours de la dizaine, les Espagnols ne seront jamais vraiment inquiétés. Sergio Llull et Shooteur Hernangomez se chargent d’épauler les leaders habituels (que des leaders dans cette équipe, envie de chialer), et sous les yeux divins de Kobe Bryant, Tony Parker ou manu Ginobili les Espagnols s’envoleront tranquillement vers leur deuxième titre de champions du monde. Le score final ?  95-75 après un money time qui n’en sera évidemment pas un, et rien de nouveau sous le soleil finalement avec cette huitième victoire en huit matchs pour le terrible squad de Sergio Scariolo, emmené cette année par le MVP Ricky Rubio, ça rajeunit pas.

Enhorabuena la Roja, une fois de plus, qui s’assoit sur le toit du monde treize ans après leur sacre japonais. Un et un font deux, le feu ça brûle, l’eau ça mouille, Rudy Gobert se sent mieux en NBA qu’en FIBA et l’Espagne est une merveilleuse nation de basket. Rideau, on ferme la boutique après quinze jours d’émotions internationales, des bonnes, des moins bonnes, mais globalement une quinzaine chinoise haute en couleur. NBA is back messieurs dames, on se retrouve dans un an pour causer Roja, Albiceleste ou Bleus. Et viva Espana. Ça fait mal au cul, mais viva Espana.

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