L’Équipe de France termine sur une note magnifique : victoire face à l’Australie, médaille de bronze, le sourire est revenu
Le 15 sept. 2019 à 12:31 par Giovanni Marriette
Il le fallait. Après une demi-finale tellement difficile à jouer et à digérer, il le fallait, et les Bleus ont donc réagi de la meilleure des manières en allant chercher une superbe médaille de bronze. Troisième meilleure nation au monde, une win historique face à Team USA et une qualification aux Jeux, on appelle ça une quinzaine réussie.
On connaît tous la difficulté de jouer ce genre de match, ce genre de match qui peut vous offrir une médaille mais tellement dur à jouer 48h après – souvent – une immense déception. Dans le cas de l’Équipe de France le mot déception était d’ailleurs bien faible après la défaite face à l’Argentine, et il fallait donc se remettre très vite la tête à l’endroit pour terminer le boulot sur une note positive, comme en 2014 lorsque les Bleus étaient allés chercher une troisième place au forceps face à la Lituanie. Pour ce faire ? Il fallait se défaire de l’Australie, attention, une équipe qui avait tapé la France en phase de poules et qui, comme les Bleus, restait sur un sentiment amer après leur défaite en demi face à l’Espagne. Allez, décor planté, mais qu’est-ce qui a bien pu se passer ce matin pendant notre petit déjeuner.
Une entame compliquée, c’est le moins que l’on puisse dire. Dans les têtes françaises semble encore résonner les tam-tams argentins, et ce foutu ballon n’a apparemment pas envie de nous aider non plus. La malice australienne fait son effet, la fatigue mentale française aussi, et rapidement les Boomers prennent le lead, puis un peu d’avance, puis… le large. Rudy Gobert n’y est toujours pas, Evan rate tout ce qu’il tente, on est donc bien sur une troisième mi-temps franco-argentine. Manque de bol en face, Joe Ingles a pour sa part bien retenu les leçons de son match chié face à la Roja, Aron Baynes et Matthew Dellavedova sont des petites hyènes que l’on adorerait avoir dans notre équipe, et plus le chrono s’égrène plus les chances de voir la France ramener une médaille à la maison se perdent en même temps que les chances de voir nos Bleus… jouer au basket. 40-25, 43-28, l’écart est abyssal compte tenu du niveau de jeu de la bande à Collet, vivement la fin, on a trop donné.
Mais tout à coup… une lueur d’espoir.
Tony Parker est dans la salle et on se dit que, menés 21-35 après vingt minutes et 28-43 à l’approche de la fin du troisième quart… l’aura du patron fera peut-être son effet. Bingo, comme la vie est belle, c’est Nicolas Batum qui ferme alors quelques bouches enragées en montrant qu’il est toujours capable d’être le guide dont la France a aujourd’hui besoin. Deux gros tirs, deux rebonds, deux caviars et deux fautes offensives provoquées plus loin les Bleus sont de retour à quatre tous petits points, et comme par hasard le reste de la troupe suit à l’unisson son chef improvisé. Evan Fournier retrouves des cheveux sa verve en attaque, Nando De Colo se met à rentrer des gros tirs… à la Nando De Colo, Andrew Albicy s’en mêle du parking et même Vincent Poirier comprend que c’est dans la raquette qu’on a besoin de ses pions et pas au poste. La France revient, la France revit, et la France passe même devant sur deux lancers du moniteur De Colo, pendant qu’Andrew Albicy continue à se prendre pour Steph Curry et pendant que Rudy Gobert se rappelle de la localisation exacte du cercle. Le vent a tourné, les stops défensifs sont faits, tout est plus facile en attaque et le banc comme les fans français l’ont compris : la France va aller chercher une médaille de bronze – ô combien – méritée. Alors oui cette défaite en demi restera amère pour tout le monde, oui on se dira toujours qu’on aurait pu faire mieux, en témoignent le seum et les larmes d’Evan Fournier lors de la remise des médailles, mais, putain, la France est sur un podium mondial, la France est qualifiée pour les Jeux et la France a mis fin à treize ans de règne américain. Mais askip Nicolas Batum est trop payé et Rudy Gobert ne sait pas post-up, ça donne sans doute le droit de passer ses jours et ses nuits à critiquer ceux qui mouillent le maillot chaque été pour représenter au mieux le basket français.
On termine donc sur une bonne note, victoire 67-59 après avoir longtemps cru que ce match pour la troisième place serait un affreux supplice. Il l’aura été pendant 25 minutes, avant que nos Bleus nous (re)montrent de quoi ils étaient capables pour aller chercher cette médaille. Des regrets oui, mais de la satisfaction également. Beaucoup de satisfaction, alors à dans un an messieurs, et merci pour tout.