Terry Rozier va être la clé de l’attaque des Hornets : prendre le spot de Kemba Walker, en voilà un de beau challenge

Le 30 juil. 2019 à 15:53 par Bastien Fontanieu

terry rozier
Source image : NBA League Pass

C’est une des signatures les plus marquantes de l’été, pour plusieurs raisons. Déjà, prendre la place de Kemba Walker à Charlotte n’est pas une tâche aisée. Ensuite, sur un salaire qui a fait douter de nombreux observateurs. Mais que dire si Terry Rozier ferme des bouches à tour de bras l’an prochain ?

Le pari a été pris par les Hornets, dans un mois particulièrement violent pour la franchise. Déjà, début-juin, c’est Tony Parker qui annonçait sa retraite et mettait l’équipe de James Borrego sur des rails assez glissants. La suite ? On la connaît, et elle a fait mal sur plusieurs points. Bim, Kemba Walker qui annonce son départ vers Boston. Bam, Jeremy Lamb qui file dans l’Indiana. Boum ? Frank Kaminsky change de conférence. En l’espace de quelques jours, plus de 50 points de moyenne s’en vont et Charlotte se retrouve dans un mal offensif et identitaire puissant, n’ayant pas assez de marge pour signer au moins un gros nouveau joueur. Il faut faire avec les moyens du bord, et c’est donc Terry Rozier qui va devenir la cible principale de Mitck Kupchak ainsi que ses sbires. Le jeune meneur, qui a méchamment souffert dans le dysfonctionnement global des Celtics la saison dernière, voit le projet d’un oeil attentif et se dit qu’il s’agit peut-être ici d’une bête d’opportunité. Le speech est on ne peut plus simple : les clés de la franchise ont été laissées sur la table, on croit en toi, donc si tu veux les prendre elles sont dispo. Après réflexion, Rozier accepte de changer d’écurie et déménage donc en Caroline du Nord pour un contrat de 3 ans et 57 millions. Scandale, hurlent certains devant le montant. Mais en même temps, qui sommes-nous pour tabasser Terry avant qu’il ait pu prouver quoi que ce soit ? Auteur de superbes Playoffs 2018, catapulté dans ce nouveau siège de leader d’une jeune franchise, le scoreur a beaucoup de bouches à fermer. Il le sait. Mais son coach aussi le sait. Et James Borrego, qui doit préparer son équipe pour la saison prochaine, sait exactement quel plan suivre. Si Kemba Walker a pu réaliser une aussi belle saison 2018-19, pourquoi ne pas poser Rozier dans le même système…?

Kemba avait plus d’expérience que Terry. C’était un joueur qu’on utilisait énormément sur pick and roll, avec un usage rate très important. On avait une équipe qui espaçait beaucoup le jeu, et qui jouait vite, mais on faisait ça avant tout pour Kemba. Il avait ces espaces pour créer, pour prendre de la vitesse, on jouait avec des coéquipiers très espacés et c’est dans ce modèle-là qu’il est le meilleur. Maintenant, je vais mettre Terry Rozier dans ce siège. Je vais attendre beaucoup de création de sa part, mais ce ne sera pas parfait, car il n’est pas le joueur qu’est Kemba aujourd’hui en ce qui concerne les prises de décisions sur le terrain. Kemba a cependant eu la possibilité de se tester, et Terry non. Donc cette attaque va être générée avant tout pour lui et par lui. Il va devoir faire la différence, pénétrer, prendre en vitesse. Quand vous perdez des gars comme Tony Parker et Kemba Walker qui mettent cette pression sur la défense adverse… Dans cette Ligue, il vous faut des joueurs qui agressent vers l’arceau, et Terry va devoir faire ça. Il ne l’a pas fait à Boston, c’est une équipe qui attaquait aussi à distance comme à mi-distance, donc Terry va devoir créer pour lui comme pour les autres.

Plutôt cool, comme niveau de responsabilisation de son jeune leader. Si on prend les propos de Borrego et qu’on les traduit avec des chiffres, on peut affirmer les choses suivantes. Kemba tournait à plus de 35 minutes par match, Rozier n’a jamais claqué plus de 26 de moyenne sur une saison, donc il pourrait avoir l’équivalent d’un quart-temps en plus sur le parquet pour s’exprimer. Kemba tournait à plus de 20 tirs tentés par soir, Rozier n’a jamais dépassé les 10 donc sa ration offensive sera au moins multipliée par deux. Certes, c’est assez simple de fonctionner ainsi, peut-être un peu trop, mais les faits sont bien là. Charlotte a perdu la moitié de son attaque en un été, il y a des jeunes intéressants à développer (Bridges, Bacon), il faut que Terry capte rapidement qu’il a carte blanche dans l’attaque de sa nouvelle franchise. La bonne nouvelle ? C’est que Rozier n’est pas du genre timide. Donc s’il faut prendre des shoots, oser, parfois réussir et souvent échouer, tant pis. Les Hornets ne sont pas là pour jouer le Top 4 à l’Est, ni même le Top 8, il faut faire progresser les pépites sur place et voir qui sort du lot. Quand on voit le contrat de Terry, mélangé à la symbolique du poste qu’il prend, et maintenant le discours de son entraîneur, il y a de quoi être rassuré dans le camp Rozier. Il y a, aussi, de quoi prévenir les mauvaises langues qui auraient déjà enterré l’ex-meneur de Boston. Oui, peut-être que Terry va croquer à mort dans une équipe sans véritable résultat, et qu’il fera des stats dans le vide. Mais s’il tape la vingtaine de points par matchs tout en progressant semaine après semaine, devra-t-on encore considérer son contrat comme une erreur…? Pas sûr.

Le système est là, et il a prouvé qu’il pouvait permettre à un meneur dynamique de s’éclater. Sans être du même niveau que Kemba Walker, Terry Rozier débarque à Charlotte avec un beau paysage devant lui. Les Hornets vont perdre, beaucoup, c’est sûr, mais individuellement le joueur peut atteindre un niveau surprenant dès sa première saison. Vous êtes prévenus. 

Source : Sirius XM Radio


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