Tony Parker : ce frenchie qui a fait danser LeBron pour tuer le Heat lors d’un Game 1 de Finales
Le 10 juin 2019 à 23:24 par Alexandre Martin
A l’heure où ces lignes s’écrivent, les fans de NBA – particulièrement ceux de France – sont tiraillés entre l’excitation du match 5 des Finales qui s’annonce dantesque avec le retour de Kevin Durant et la tristesse d’avoir appris en fin d’après-midi que Tony Parker a décidé de raccrocher les sneakers. C’est dire l’impact que Tony P. a eu sur les parquets de la Grande Ligue et sur le basket tricolore. Sa carrière est immense, pleine de titres, de performances incroyables et de moments inoubliables.
Et s’il ne fallait retenir qu’un seul moment, juste une seule action pour symboliser la carrière de joueur de Tony Parker, que choisirait-on ? Son premier match en tant que titulaire pour les Spurs ? Son titre de MVP des Finales en 2007 ? Son discours musclé et salvateur dans les vestiaires bleus à la mi-temps de France-Espagne lors de la demi-finale de l’Euro 2013 ? Autre chose ? Il est vrai que les possibilités sont nombreuses tant l’épopée basketballistique de TiPi a été fournie…
6 juin 2013. Enfin dans la nuit du 6 au 7 juin 2013 pour nous autres les fans de balle orange qui vivons la NBA depuis notre cher hexagone. Vers 5h30 en gros. Nous sommes sur la fin du premier match des Finales. Le Heat de LeBron James, Dwyane Wade et Chris Bosh – Champion en titre et détenteur du meilleur bilan de la saison régulière avec 66 victoires au compteur – reçoit les Spurs de Tim Duncan, Manu Ginobili et Tony Parker. La rencontre est très serrée. Miami menait de 3 points à la mi-temps ainsi qu’à la fin du troisième quart mais les Texans n’ont pas lâché et ont recollé dans le moneytime. Ils sont même devant de 2 points à moins de 20 secondes du gong final grâce notamment à un Tony Parker qui vient de marquer 8 des 21 points de son équipe sur la période dans un match qu’il finira avec 21 points et 6 passes décisives au compteur. 90-88 pour les Spurs après que LeBron James ait marqué deux lancers. On laisse d’abord le chrono s’écouler côté San Antonio puis vient le moment d’entrer en action, de faire ce qu’il faut pour sécuriser la victoire.
Il reste un poil plus de 17 secondes sur l’horloge du match, 10 sur celle des 24. Tony a la balle en main, il s’élance. LeBron est face à lui donc Kawhi Leonard vient lui faire un écran pour obliger un switch côté Heat. Mike Miller se retrouve devant TP mais le vieux briscard joue bien le coup et empêche le Français d’avancer dans sa zone de confort sur sa gauche, à mi-distance à environ 5 ou 6 mètres du cercle. Plus que 8 secondes avant de shooter et TiPi est encore loin derrière la ligne à 3 points. Duncan vient à son tour poser un écran, amenant ainsi Chris Bosh dans l’affaire. Tony prend. 6 secondes sur l’horloge des 24, le numéro 9 des Spurs est toujours derrière la ligne à 3 points, plein axe avec Bosh devant lui. Il drive, l’intérieur floridien reste bien sur ses positions. Tony s’est approché de la raquette mais il doit reculer et c’est à nouveau King James qui se dresse devant lui (la défense du Heat en 2013 au passage !!…). Plus que 3 secondes et 6 dixièmes avant de tirer, notre Parker national semble coincé par les 2m03 de James. Il revient vers l’intérieur. Il glisse mais ne perd pas son dribble. 2 secondes et 5 dixièmes avant la perte de balle pour violation des 24 secondes. LeBron se fait très pressant, il sait que le Français n’a plus le choix et va devoir tenter un shoot. 1,0 seconde sur l’horloge de tir, Tony s’est relevé, BronBron est collé à lui. Tony feinte, LeBron mord et sort de son short. Tony passe sous l’épaule du King, se lance en l’air, passe tout près de se faire contrer et lâche un shoot tout en déséquilibre. Une sorte de runner qui rebondit sur le plexiglas et deux fois sur le cercle avant de finir sa course au fond des filets d’une American Airlines Arena impeccablement climatisée tout à coup.
92-88. 5 secondes et 2 dixièmes au chrono du match. Le Heat va prendre un temps-mort mais c’est plié. Nous sommes en Finales NBA, des icônes comme LeBron James, Tim Duncan ou Dwyane Wade sont sur le parquet et c’est un Français qui montre les muscles, expulse sa rage de vaincre, fait bondir ses coéquipiers sur le banc. Un Français qui vient de faire gagner son équipe d’un shoot magistral, un shoot rempli de toute la maîtrise d’un futur hall of famer jouant là ses quatrièmes finales. Miami ne pourra pas changer le court de ce match et s’inclinera. La suite de cette série est connue de toutes et tous… Les événements ne vont pas sourire jusqu’au bout aux Spurs et Parker se retrouvera même très près du ballon (et de Ray Allen) sur une autre action encore plus cruciale mais c’est une autre histoire.
Surtout, cela n’enlève rien à l’aspect inoubliable de ce moment Taille Patron de TiPi à la fin de ce game 1. Le genre de moment qui tournera en boucle dans nos esprits pendant encore des années car si toutes les carrières – même celles des immenses champions – ont malheureusement toujours une fin, les mémoires de fans elles, ne s’arrêtent jamais de conter les légendes du sport. Et Tony Parker en est une.