Profil Draft 2019 : Rui Hachimura, le meilleur espoir japonais depuis… toujours ?
Le 06 juin 2019 à 12:18 par Benoît Carlier
On poursuit notre petit tour des nouvelles têtes que l’on devrait pouvoir apercevoir en NBA dès la prochaine rentrée. Aujourd’hui, focus sur l’espoir de tout un pays. Le Japonais, Rui Hachimura, a traversé l’Océan Pacifique après le lycée pour venir se confronter aux meilleurs. Après trois saisons en NCAA, il est prêt à passer au niveau supérieur. Hadjime !
Profil
# Âge : 21 ans. Ça boit déjà du saké après les matchs.
# Position : Ailier-fort. Ou ailier, on ne sait pas trop en fait.
# Équipe : Gonzaga. Un bro de Killian Tillie qui ne s’appelle pas Kim ou Kevin.
# Taille : 206 centimètres. Ça toise tout le monde dans le métro tokyoïte.
# Poids : 106 kilos. Va falloir manger encore un peu pour devenir sumo.
# Envergure : 218 centimètres. Pratique pour se tenir à la barre du haut dans ledit métro.
# Statistiques 2018 : 19,7 points, 6,5 rebonds, 1,5 assist et 0,9 interception à 59,1% au tir et 41,7% de loin en 30,2 minutes.
# Comparaison : Entre Aaron Gordon et Paul Millsap.
# Prévision TrashTalk : Fin des Lottery picks.
Qualités principales
- Beau bébé athlétique
- Progrès constants au scoring, surtout dans la raquette
- Ethique de travail irréprochable, Japanese style
Légèrement plus petit que la moyenne des ailiers-forts dans la Grande Ligue, il compense largement par sa puissance athlétique. Contrairement à certains gringalets qui se pointent à la Draft sans connaître le développé couché – on ne va pas balancer de nom, hein Brandon Ingram ! – notre prospect possède déjà la carrure nécessaire pour ne pas se faire abîmer dès ses premières rencontres chez les professionnels. C’est déjà un bon début et ça ne s’arrête pas là puisque, malgré son gros coffre, on est loin de parler de charrette dès qu’il s’agit de revenir aider en défense sur une contre-attaque adverse. Hachimura est mobile et agile ce qui lui permet aussi de se faire plaisir sur jeu en transition. Quelques cercles ont soufferts… Défensivement, ses longs bras et sa corpulence lui permettent de box out des joueurs plus grands que lui pour sécuriser le rebond même s’il n’a encore jamais été confronté à des aspirateurs comme Andre Drummond ou Rudy Gobert. On peut compter sur sa persévérance pour ne jamais abandonner, lui qui a déjà démontré son goût pour l’effort et le travail durant son passage universitaire. Il est plus costaud qu’à son arrivée aux States et n’a pas arrêté de progresser au fur et à mesure des années. Si bien que durant son année junior, il est devenu l’un des meilleurs scoreurs du circuit. Profitant d’une Conférence moins réputée que la ACC pour ne citer qu’elle, il a réussi à développer un tir intéressant à mi-distance pour compléter ses skills sous le panier. Rui est déjà très à l’aise au poste et parvient bien à se servir de ses qualités athlétiques pour prendre le dessus sur son vis-à-vis sur jeu posé. Vous ne verrez pas beaucoup de tirs primés dans ses highlights à Gonzaga mais il a de bonnes mains et peut sanctionner du parking si son défenseur est un peu trop lent (41,7% de réussite à raison d’une tentative par match). Avec un peu de travail, il pourrait devenir le parfait stretch-four moderne recherché par toutes les franchises NBA.
Défauts majeurs
- Bloqué entre deux postes, tant que c’est pas entre deux dimensions ça passe
- Du progrès à faire au niveau du tir
- Bientôt à son plafond ?
On aurait pu le lister en poste 3,5 pour être plus précis. Rui Hachimura, c’est ce genre de profil un peu bâtard qui se trouve pile entre deux positions. Heureusement, le basket moderne nous a prouvé qu’il n’y avait plus vraiment de poste et que tout le monde pouvait jouer meneur ou pivot, surtout si ce Monsieur Tout le Monde s’appelle Ben Simmons, Giannis Antetokounmpo ou LeBron James. Le problème, c’est que le Japonais a plutôt la carrure d’un poste 3 carré mais sans le handle ni le volume de shoots suffisant derrière l’arc. Le point positif, c’est que ce sont deux points qui se travaillent et qu’il pourrait tout à fait coller en 4 aussi, dans un style de jeu un peu small-ball. On lui souhaite quand même d’avoir un grand big man à ses côtés pour nettoyer la peinture lorsque tout le monde tente d’arracher le rebond. Pour faire de lui un vrai poste 3 comme Frank Vogel n’a pas réussi à le faire avec Aaron Gordon, il va falloir continuer à développer son game de duel en un contre un et sa qualité de dribble en général. C’est aussi à ce prix qu’il pourra offrir une triple menace plus convaincante et ainsi disposer de plus d’espace pour se lancer à trois points et se créer des petits pull-ups. La distance NBA ne devrait pas trop être un problème pour lui quand on voit la rapidité avec laquelle les intérieurs modernes s’adaptent mais il lui faut réussir à se séparer un peu plus de son défenseur qu’il ne le fait actuellement où il part trop souvent en drive de manière très directe vers le cercle. Enfin, Rui a déjà 21 ans ce qui fait encore de lui un beau jeune homme mais qui ne se trouve évidemment pas au même niveau que certains de ses collègues de promo dans sa courbe de progression. Fraîchement arrivé du Japon lors de son année de freshman, il a progressé de manière constante tout au long de ses trois années en NCAA mais on peut se demander s’il n’arrive pas tout doucement à son plafond.
Conclusion
Longtemps annoncé Top 10 de cette cuvée 2019 dans les mock draft, Rui Hachimura a légèrement reculé récemment. Il n’empêche qu’avec son aisance près du cercle et son profil de futur 4 moderne, il devrait intéresser de nombreuses franchises déjà dotées en taille et qui cherchent à s’offrir une option supplémentaire qui peut leur permettre de jouer small-ball. Il ne faut pas non plus négliger sa nationalité avec un nouveau marché à aller conquérir pour l’équipe qui lui fera confiance. Le garçon est déjà un phénomène dans son pays et ça peut vite devenir la folie s’il commence à régaler en NBA. En tout cas, ça vaut le gamble pour une équipe qui n’attend pas le messi lors de cette Draft.
Source texte : NBA Draft, Basketball Reference, Draft Express