Kawhi Leonard a tout donné dans le Game 3 : 52 minutes sur une jambe et demi, et 36 points please
Le 20 mai 2019 à 05:45 par Bastien Fontanieu
Il n’avait pas le choix. Malgré une douleur vive qui l’animait tout au long de la partie, Kawhi Leonard ne pouvait pas baisser les bras. Et tel le cyborg qu’il est, le patron des Raptors a tout donné jusqu’à l’obtention de la victoire.
Différents types de patrons et de leaders existent en NBA. Il y a ceux qui le font à l’oral, qui gueulent et se tapent sur les pecs en permanence. Il y a ceux qui le font dans la régularité, en étant là chaque matin et sans louper la moindre séance. Il y a ceux qui se jettent sur les ballons qui traînent, ceux qui vont donner leur corps à la science, et ceux qui lâchent de grosses performances. On le sait depuis longtemps maintenant, Kawhi n’est pas du genre à prendre ses coéquipiers sous ses bras et hurler qu’il est l’heure de la mise à mort. Lead by example, voilà ce qui motive Leonard. Agir, et laisser ses actions parler d’elles-mêmes. Un peu comme ce Game 3 finalement, qui sans avoir demandé d’acte héroïque type Game 7 versus Sixers a tout de même testé les qualités de leader de Kawhi. Dès le début de la rencontre, le franchise player de Toronto provoquait l’anxiété de ses fans en boitillant après une contre-attaque. Et merde, la jambe qui lâche, aussi tôt dans la partie voilà qui est contrariant. Le problème, c’est que cette douleur va suivre Leonard jusqu’au bout du match, ce qui ne l’empêchera pas de claquer quelques exploits physiques sur pure dose d’adrénaline. Mais tant de fois voyait-on le numéro 2 grincer des dents, même sur un dunk tonitruant en prolongation l’atterrissage se faisait dans la douleur. Et pour un cyborg montrant autant d’expression qu’un poireau dans un bac à légumes, c’était notable. Immanquable même.
Au rayon des félicitations, il y a évidemment Marc Gasol, Pascal Siakam ou Norman Powell à chérir, aux côtés de Leonard. Mais la règle reste la même pour ces rendez-vous titanesques, et pour ces patrons qui élèvent leur niveau de jeu puis dépassent leurs limites physiques dans les grands moments. Kawhi était à bout, mais Kawhi n’a jamais dit stop. Les tirs de la victoire, qui auraient déclenché une nouvelle soirée de célébrations dans le Canada tout entier, furent certes loupés, mais ce n’était pas à lui qu’on allait la faire. Lui qui a connu les Finales NBA avec les Spurs, la pression qui monte, les jambes qui lâchent. Une interception par-ci, quand tout le monde tousse ses dernières forces, un gros rebond offensif par-là, quand en face on pose les mains sur les genoux, c’est en ce sens que Kawhi agissait en tant que grand patron. La performance globale ne sera pas inoubliable, même avec 36 points, 9 rebonds et 5 passes sur ce Game 3. La manière, cependant, va rester dans la tête de certains. Toronto ne pouvait pas perdre, pas dans un set-up où Giannis est à côté de ses pompes, Bledsoe passe au travers, Middleton est maladroit et les Raptors sont menés 2-0 dans la série. Perdre ce match aurait été le trampoline idéal pour les observateurs qui veulent voir Kawhi partir à Los Angeles cet été. Au lieu de ça, c’est lui-même, Leonard, qui a défendu sur le Freak et l’a notamment forcé à réaliser un match moyen. C’est lui-même, Leonard, qui a bouclé la soirée en plantant les derniers points, en faisant le dernier effort, celui de plus que tout le monde. Et c’est lui-même, Leonard, qui va donner rendez-vous à Giannis pour un nouveau test ce mardi. Sur une jambe ou deux, tant pis.
Kawhi (36 PTS) and Siakam (25 PTS) get it done on both ends late for the @Raptors!
Final in Game 3:#WeTheNorth 118#FearTheDeer 112 pic.twitter.com/K7CJny4yhG
— NBA (@NBA) 20 mai 2019
On ne sait pas encore quelle est la sévérité de la blessure de Kawhi Leonard, mais on sait ceci. Du moment qu’il peut se rendre à la salle pour le Game 4 demain soir, et qu’il peut tenir sur ses cannes, les Raptors pourront compter sur un effort à 2000% de leur leader. Peut-être assez pour que ses coéquipiers l’aident à égaliser dans cette folle série.