Gregg Popovich laisse planer le doute sur son avenir : d’un coup, on commence tous un peu à bégayer

Le 29 avr. 2019 à 13:35 par Gianni Mancini

Gregg Popovich
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On connait Pop taquin et amateur de petits calembours en conférence de presse. Sauf que, après l’élimination des ses Spurs à l’issue du Game 7 face à Denver, on n’avait pas trop l’esprit à plaisanter. Si bien qu’il laissa même en suspens son retour la saison prochaine… On sait pas vous, mais nous on n’est pas trop prêt.

Et bah, on n’avait pas forcément prévu cette angoisse. Il y a certaines choses que l’on prend pour acquis, même en NBA, et après 22 ans, des titres à la pelle, un nombre incalculable de victoires, un statut légendaire cimenté depuis longtemps, bref, la totale quoi, on s’attend à voir Gregg Popovich à la tête des Spurs éternellement. Sauf que ce n’est pas comme ça que ça marche, malheureusement, et après deux éliminations consécutives au premier tour des Playoffs, ce qui constitue tout simplement une première sous son ère, on a bien de quoi se poser quelques questions. Les deux dernières saisons ont été pas mal mouvementées pour le head coach emblématique, il faut le reconnaître. Rien que cet été, Pop dut gérer les départs successifs de Tony Parker aux Hornets, et de Manu Ginobili à l’hospice de retraités fringants. A ça, vous pouvez ajouter l’épineux dossier Kawhi Leonard, qui, s’il n’avait pas atteint le statut des membres du feu Big Three texan, était quand même un rouage essentiel dans l’obtention du dernier titre des Spurs, en 2014, en atteste son titre de MVP des Finales. Mais l’idylle a tourné court, et le divorce avec pertes et fracas entre The Klaw et la franchise, suivi de son départ à Toronto, a dû s’avérer particulièrement usant pour Popovich qui, même s’il en a vu d’autres et a tout d’un solide gaillard, est tout de même habitué à un cadre où l’unité et le professionnalisme ont toujours prédominé.

Ici, on reste simplement dans le domaine du sportif, et bien entendu, on peut aussi tristement mentionner la mort de sa compagne de toujours, Erin, en cours de saison passée. Pop a le spleen, on on l’a avec lui. Après le départ de Tim Duncan il y a trois ans, et tous ceux cités plus haut, on sait que la prochaine étape logique sont les adieux du mythique entraîneur. Gros coup de blues en ce temps pluvieux, puisque cette équipe des Spurs version 2000’s/début 2010’s occupe un spot irremplaçable dans le cœur d’à peu près tous les fans de la balle orange. Alors, quand Popovich laisse planer le doute sur son avenir, quelques instants après la défaite face aux Nuggets lors du match décisif, on ne peut s’empêcher d’être pris d’une étrange sentiment, à mi-chemin entre le sourire et la mélancolie. Le sourire, parce qu’on se dit qu’il s’agit encore d’une bonne intox comme il sait bien les faire, surtout qu’une source proche des Spurs aurait affirmée n’avoir aucun doute quant au retour du coach pour la saison prochaine. La mélancolie car, tout d’abord l’intéressé était dans la dernière année de son contrat, lui qui sera à la tête de Team USA cet été pour le Mondial, et une situation sportive qui ressemble a priori à une fin de cycle à San Antonio serait un contexte propice à un départ. Mais aussi, parce que, même s’il venait bien à rempiler, cette déclaration est la preuve qu’il y pense, à ces fameux adieux. Et ça ne manque pas de venir nous rappeler que, malgré ce qu’on aime se dire, le temps passe, inlassablement.

“Je suis un head coach en NBA. Je ne pense pas à ce que ça signifie pour le futur [l’élimination face à Denver, ndlr].”

Des propos assez énigmatiques, même si, encore une fois, il se dit que l’on pourrait se montrer relativement confiant quant à sa présence en 2019-20. Mais forcément, quand il est question de “Gregg Popovich” et “possible départ” dans la même phrase, on peut rapidement avoir la gorge nouée.

Source texte : NBA