Doc Rivers n’a jamais été aussi fier d’une équipe : les Clippers 2019 n’ont rien à envier aux Celtics de 2008
Le 27 avr. 2019 à 13:23 par Benoît Carlier
Alors que certaines rumeurs l’envoyaient déjà aux Lakers avant la fin de la saison, le head coach de l’autre équipe de la ville a donné la plus belle preuve d’amour qui soit aux Clippers en sortie d’élimination hier soir. Doc Rivers a kiffé entraîner ce groupe et n’a qu’une seule hâte : remettre ça l’année prochaine.
Lou Williams et ses potes peuvent partir en vacances l’esprit tranquille. Ils ont donné du fil à retordre aux Warriors en allant gratter deux matchs à l’Oracle Arena dont un comeback de 31 points totalement historique lors du Game 2. Les Clippers n’ont jamais rien lâché et même s’ils auraient rêvé de poursuivre leur route un peu plus loin, ils n’ont pas grand-chose à regretter de cette saison. Annoncés hors du Top 8 par de nombreux observateurs au début de la saison, tout le monde pensait ensuite que le trade de Tobias Harris à Philadelphie allait les forcer à sortir le tank du garage après un très beau début de régulière. Raté, cette équipe a prouvé qu’elle avait du cœur, plus que la plupart de leurs adversaires rencontrés tout au long de l’année. Plus que les Clippers de l’époque Lob City aussi et au moins autant que les Celtics de 2008 avec qui Doc Rivers avait remporté le titre il y a plus de dix ans. Le coach était très élogieux au sujet de ses joueurs après l’élimination la nuit dernière et n’a pas hésité à faire le rapprochement avec son équipe de Boston au micro de Baxter Holmes d’ESPN.
“Je n’ai jamais été aussi fier d’un groupe de joueurs depuis que j’ai commencé ce métier il y a vingt ans. Ils ont été exceptionnels et toujours très agréables. Comme je l’ai déjà dit, je n’avais jamais eu un groupe comme celui-ci où vous avez juste envie de monter dans la voiture et de foncer à l’entraînement le matin car vous avez trop envie d’être entouré de ces gens-là. C’était un plaisir de les coacher.
C’était comme les Celtics de 2008 mais sans Garnett, Ray Allen, Rondo et Paul. C’était vraiment ça, le même cœur et la même volonté de jouer dur tous les soirs. C’est pour ça que ça a pris. Je pense que vous pouvez prendre cette équipe et la mettre dans n’importe quelle ville qui abrite une franchise, et toutes les villes où ils passeraient les aimeraient. Parce que les gens qui viennent aux matchs travaillent toute la journée et ils adorent voir des joueurs qui jouent comme ils travaillent. Je pense que c’est ce que la ville a vu dans cette équipe, comme moi. Peu importe que vous soyez un col bleu ou un col blanc, les gens aiment les bosseurs.”
Huitièmes à l’Ouest avec 48 victoires pour 34 défaites, les Voiliers peuvent en effet se retourner avec fierté sur leur parcours en 2018-19. Lou Williams est devenu le plus grand scoreur de l’histoire de la NBA en sortie de banc tandis que Montrezl Harrell aurait été bien positionné pour le titre de meilleur sixième homme de l’année si son coéquipier n’était pas là. Arrivé en cours de saison dans le cadre du trade avec les Sixers, Landry Shamet a réalisé une saison rookie extrêmement solide et s’est parfaitement intégré à sa nouvelle équipe. Shai Gilgeous-Alexander a aussi montré qu’il était promis à un bel avenir et les deux first years étaient d’ailleurs bien titulaires tout au long de la série face aux Warriors. Enfin, JaMychal Green et Ivica Zubac pour ne citer qu’eux ont été de bons cols bleus pour aider dans toutes les tâches nécessaires sur le parquet. Le GM, Michael Winger, a donc une très bonne base sur laquelle bâtir son projet et il aurait tort de trop chambouler ce groupe pendant l’été avec tous les changements déjà opérés durant la saison. Néanmoins, les Clippers auront au moins l’argent pour s’offrir un agent-libre de calibre All-Star pendant l’été et on n’ose imaginer ce qu’ils donneraient avec l’adition d’un Kawhi Leonard (au hasard). Mais il ne faudra pas seulement regarder le talent mais aussi la compatibilité du joueur avec le reste de l’effectif. L’osmose est difficile à trouver et l’arrivée d’un élément perturbateur ou qui n’est pas dans le même état d’esprit que les autres peut ruiner tout le travail effectué cette année. De ce point de vue-là, même s’il semble favorable à rejoindre L.A., le silencieux et parfois mal conseillé joueur des Raptors représente un vrai risque pour Doc Rivers et ses troupes.
Quelques heures après leur élimination, laissons déjà souffler un peu les Clippers. La saison a été belle et en tout point réussie. Doc Rivers, qui n’occupe plus de poste dans le front office, et ses joueurs ont fait leur part du boulot et vont pouvoir prendre quelques jours de repos bien mérité. A l’année prochaine !
Source texte : ESPN