Bilan de saison 2019, version Pelicans : un mono-sourcil a voulu prendre son envol, mais il n’a su briser ses chaînes

Le 18 avr. 2019 à 13:16 par Matthieu Angosto

Anthony Davis
Source image : NBA League Pass

Les Pelicans voulaient confirmer leur belle saison 2017-18, ponctuée d’une sixième place à l’Ouest et d’une demi-finale de conférence. Pas de bol, 2018-19 a terminé en eau de boudin, après l’annonce des envies d’ailleurs d’Anthony Davis. Petit coup d’œil dans le rétro.

Ce que TrashTalk avait annoncé :

Sixièmes de la Conférence Ouest en 2017-18, les Pelicans avaient été la belle surprise de la saison. Sauf que l’été avait été rude, avec les pertes de DeMarcus Cousins et de Rajon Rondo, remplacés par Julius Randle et Elfrid Payton, qui n’apparaissaient pas comme des assurances tout risque. Mais comme Anthony Davis était toujours là, toujours aussi fort, certains gardaient espoir de voir NOLA poursuivre sur sa lancée et atteindre à nouveau les Playoffs, voire mieux, la finale de conférence. On prédisait un bilan final de 42-40.

Ce qu’il s’est vraiment passé :

Anthony Davis a décidé qu’il voulait se barrer. Voilà ce qu’il s’est passé, et cette simple annonce a suffi à transformer le festif carnaval d’Alvin Gentry en véritable cirque. Entre les rumeurs qui envoyaient déjà AD aux Lakers, l’ambiance pourrie dans le vestiaire, et une deuxième partie de saison où la superstar a alterné les matchs en restriction de minutes et les DNP, les Pelicans ont dansé la zumba. Ajoutez à cela des blessures à la pelle, et vous obtenez un bilan médiocre de 33-49. Julius Randle et Jrue Holiday ont tenu la baraque lorsque Davis était absent, Elfrid Payton a enchaîné quelques triple-doubles, et E’Twaun Moore est resté un joueur solide. Mais alors que tout le monde s’attendait à un transfert d’Unibrow, c’est Nikola Mirotic qui a fait ses bagages, direction Milwaukee, dans un deal en triangle qui a vu Stanley Johnson débarquer dans le bayou. Au rythme des états d’âmes de sa superstar, New Orleans n’a jamais vraiment pu croire aux Playoffs. Un constat terrible pour de nombreux joueurs, notamment Jrue Holiday, qui a évolué à un très haut niveau toute la saison, et qui a souffert du syndrome Mike Conley. Le meneur a été individuellement excellent, mais la concurrence à son poste et le bilan médiocre de son équipe l’ont empêché d’obtenir une reconnaissance bien méritée. On espère mieux pour l’ancien Sixer…

L’image de la saison :

That's all folks Anthony Davis Pelicans

Ces trois mots, Anthony Davis les a portés au grand jour, devant les fans des Pelicans, pour le dernier match de la régulière, auquel il n’a pas évidemment pas participé. Comme une manière d’assurer qu’il ne serait plus en Louisiane l’an prochain. Un coup de comm’ qui n’est pas très bien passé auprès des supporters ou des médias. On imagine que ses coéquipiers n’ont pas tellement apprécié non plus.

On ne l’attendait pas, il a cartonné : Julius Randle

En progression constante à Los Angeles, Randle débarquait à NOLA avec la lourde tâche de faire oublier DeMarcus Cousins. On espérait de grandes choses pour l’ancien de Kentucky, qui remplaçait un autre ex-Wildcat aux côtés d’un troisième ex-Wildcat dans la peinture d’une équipe qui ne s’appelle pas les Wildcats. Et le 7ème choix de la Draft 2014 a parfaitement répondu aux attentes, en réalisant sa meilleure saison en carrière : 21,4 points, 8,7 rebonds, 3,1 passes décisives en 30,6 minutes par matchs. Avec son contrat de 8,6 millions de dollars cette saison, et une player option a 9 millions pour la saison prochaine, il y a de bonnes chances pour voir Randle tester à nouveau le marché. Une grosse augmentation est à prévoir, reste à savoir si ce sera avec les Pelicans ou sous d’autres cieux.

On l’attendait au taquet, et il a abusé : Anthony Davis

Évidemment, ce n’est pas sur son apport chiffré que le Brow a abusé. 25,9 points, 12 rebonds, 3,9 passes décisives, 1,6 interception et 2,4 contres, c’est le genre de ligne de stats pour laquelle 99% des joueurs seraient prêts à tuer. Mais malgré tout son talent, Davis a ruiné la saison de son équipe. Sa demande publique de transfert a complètement déstabilisé le vestiaire. Pire, New Orleans ne l’ayant pas tradé avant la deadline, la seconde partie de saison des Pelicans a été rythmé par les allers-retours de l’intérieur sur le parquet. Entre restrictions de minutes, load management et t-shirt de mauvais goût, Davis a eu tout faux, sur toute la ligne. Non pas qu’une superstar de son calibre n’ait pas le droit de demander son transfert, on a déjà vu cette situation à de nombreuses reprises. Mais la manière dont AD a gâché la saison de toute une franchise est clairement indigne du leader qu’il est supposé être.

La vidéo de la saison :

Dans le jargon, on appelle ça “une grosse connerie”, mais elle résume bien la saison des Pelicans. En fin de prolongation face aux Suns, alors que tout le monde est à égalité 136-136, Alvin Gentry oublie qu’il n’a plus de temps morts, mais en demande un quand même. Faute technique, lancer-franc gratuit pour Phoenix, défaite pour NOLA. On n’avait pas toute sa tête au jeu en Louisiane.

Ce qui va bientôt se passer :

Un nouveau GM est arrivé, David Griffin, et il va devoir se charger du merdier Anthony Davis. Au vu de la manière dont s’est déroulée la saison, l’intérieur devrait être échangé dès cet été, mais… le Brow comme l’ancien boss des Cavaliers laissent entendre qu’une année de plus dans le bayou est aussi une solution envisageable. Pour le bien du vestiaire, mieux vaudrait s’abstenir, mais l’intérieur a encore une année de contrat garantie. En revanche, Julius Randle devrait lui tester le marché, pour aller chercher un meilleur salaire que les 9 millions de dollars de sa player option. Vu son importance dans le système d’Alvin Gentry, les Pelicans seraient bien avisés de le prolonger, même au prix fort. Belle surprise de la saison, Jahlil Okafor devrait voir sa team option de 1,7 million activée. Le bayou verra aussi arriver un lottery pick à la Draft, possiblement un arrière ou un ailier. Stanley Johnson, Elfrid Payton, Darius Miller, Ian Clark et Cheick Diallo sont tous free agents. Au rayon des arrivées, certaines rumeurs prêtent au front office de Louisiane un intérêt pour Danny Green, Marcus Morris, Terrence Ross ou encore Brook Lopez. Avec le cas Davis toujours en suspens, il sera difficile d’aller chercher une superstar. Mais ces joueurs sont de solides contributeurs dans la Ligue depuis plusieurs saisons, et renforceraient n’importe quel effectif.

Tant qu’Anthony Davis fera partie du roster de New Orleans, la franchise sera engluée dans les rumeurs de trade. Avec le risque de perdre sa superstar sans contrepartie l’été prochain, David Griffin a tout intérêt à s’entendre avec un de ses collègues GM dès cet été. En attendant, dans la jungle de la Conférence Ouest, difficile de prédire l’avenir des Pelicans. Tout ce qu’on peut espérer pour l’instant, c’est une situation un peu plus saine pour que Jrue Holiday (et Julius Randle, s’il re-signe) puisse exprimer tout son talent.


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