Preview des Pelicans 2018-19 : sur la lancée de la saison dernière ?

Le 28 sept. 2018 à 10:57 par Alexandre Martin

Pelicans
Source image : NBA League Pass

Après la blessure de DeMarcus Cousins en janvier dernier, on ne donnait pas très cher de leur peau dans la course au Playoffs à l’Ouest. Pourtant, dans le sillage d’un Anthony Davis monstrueux et d’un Jrue Holiday magnifique, les Pelicans ont effectué une deuxième partie de saison de très haut niveau et se sont même payés le luxe de sweeper les Blazers au premier tour de la postseason. 

Résumé des transferts de l’été

  • Ils sont arrivés : Julius Randle, Elfrid Payton, Kenrich Williams, Carlon Green, Darius Morris, Tony Carr, Jahlil Okafor, Jarret Jack, Troy Williams.
  • Ils ont prolongé : Ian Clark.
  • Ils sont partis : DeMarcus Cousins, Rajon Rondo, DeAndre Liggins, Emeka Okafor.

Bien évidemment les pertes de Rajon Rondo et de DeMarcus Cousins ne seront pas comblés intrinsèquement par les arrivées d’Elfrid Payton et de Julius Randle, deux joueurs moins forts et moins expérimentés. En revanche, ces mouvements ouvrent d’autres perspectives tactiques et collectives autour d’Anthony Davis. Sans compter que les paris Jahlil Okafor ou Jarrett Jack peuvent – pour des raisons différentes – se révéler assez malins alors que les risques sont quasiment inexistants. Même chose pour les signatures de Troy et Kenrich Williams ou encore du meneur Darius Morris.

Effectif pour la saison 2018-19

  • Meneurs : Jrue Holiday, Elfrid Payton, Frank Jackson, Darius Morris, Jarrett Jack
  • Arrières : E’Tauwn Moore, Ian Clark, Kenrich Williams
  • Ailiers : Solomon Hill, Darius Miller, Garlon Green, Troy Williams
  • Ailiers-forts : Julius Randle, Nikola Mirotic, Cheikh Diallo
  • Pivots : Anthony Davis, Alexis Ajinça, Jahlil Okafor

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

Outre le fait qu’Anthony Davis va passer le plus clair de son temps au poste 5 à terroriser les attaquants, les défenseurs, les enfants, les femmes, les arbitres, les coachs et tous les dirigeants tant il est injouable en pivot, Jrue Holiday va récupérer son spot. Car Jrue est bel et bien un meneur à la base même s’il peut jouer arrière. Associé à des gars comme Ian Clark ou plus sûrement E’Twaun Moore, Holiday va pouvoir peser des deux côtés du terrain et avoir plusieurs joueurs à servir : quelques bons shooteurs et bien évidemment, son mono-sourcil préféré. Les pertes de l’été sont assez lourdes mais des choix ont été faits. Un vrai équilibre se dessine, malgré la relative faiblesse sur les postes 2 et 3. Car l’arrivée de Julius Randle donne à Alvin Gentry un choix de plus en 4 pour accompagner AD : un sniper hispano-monténégrin ou un energizer talentueux.

Question  de la saison : possible de faire mieux ?

Car c’est ce qu’il va falloir aux Pelicans : faire mieux ! Faire mieux pour continuer à progresser, pour passer un nouveau cap après être allé en demi-finale de Conférence la saison dernière. Faire mieux pour prouver à Anthony Davis que sa fidélité va finir par être récompensée. Mais cela ne va pas être simple aussi bien en ce qui concerne le nombre de victoires en régulière que la campagne de Playoffs, si tant est qu’il y en ait une. Le groupe a perdu en talent pur donc mais a gagné en équilibre et Gentry va pouvoir repositionner ses deux meilleurs joueurs à des postes qui leur conviennent parfaitement comme précisé dans le paragraphe ci-dessus. Sera-ce suffisant ? Que faudra-t-il en plus ? Un Mirotic qui explose enfin ? Un Randle en double-double et qui forme avec Davis une paire à l’activité et à la technique cauchemardesque pour leurs adversaires ? Il faudra bien ça et surtout éviter les blessures mais, comme on dit dans le Bayou : “impossible n’est pas Davis”.

Candidat sérieux au transfert : Alexis Ajinça

Alexis Ajinca

Malheureusement pour notre pivot tricolore – membre clé de nos héros de l’EuroBasket 2013 – la situation et l’équilibre du roster des Pelicans ne lui semblent pas favorable. Alexis Ajinça n’a plus qu’un an de contrat (pour un peu plus de 5 millions de dollars) et le fait qu’Anthony Davis va glisser au poste 5 avec deux ailiers-forts autour de lui en guise rotation principale pour bouffer la plupart des minutes ne va pas lui faciliter la tâche. D’autant plus que l’énergie du tout jeune Diallo ou l’envie de voir ce que peut donner le talent de Jahlil Okafor peuvent pousser Gentry à ne plus trop utiliser le Français. Dell Demps pourrait alors décider de l’échanger…

Candidat sérieux à la surprise : Elfrid Payton

Elfrid Payton

Déjà, il a changé de coiffure et coupé cette masse de cheveux qui pouvait parfois l’empêcher de voir la balle, l’adversaire, le cercle ou les trois en même temps. Ensuite, il ne faut pas oublier que ce bon Elfrid est capable de participer dans tous les secteurs du jeu depuis le poste 1. Il peut scorer (en pénétration plutôt), passer évidemment mais aussi prendre des rebonds ou voler des ballons. Il sortira du banc mais qu’il soit aligné aux côtés de Jrue Holiday (qui glisserait en 2) ou d’un vrai arrière, Payton trouvera le moyen de contribuer. Il pourrait bien avoir 25 minutes par match et devenir, par exemple avec Mirotic, un des hommes de base de la second unit de Gentry. 12 points, 4 rebonds et 5 ou 6 offrandes en 24 minutes ? Pourquoi pas ! Elfrid peut trouver son rôle chez les Pelicans, voire gratter un spot de titulaire certains soirs.

Meilleur et pire scénario possible

  • Le cinq majeur Holiday – Moore – Solomon Hill – Randle – Davis fonctionne à merveille d’entrée de saison et fait d’énormes dégâts. Anthony Davis tient parole et est bel et bien le joueur le plus dominant de la Ligue. Il tourne à 31 points de moyenne accompagnés de 11 rebonds, 3 passes décisives, 1,5 interception, 2,5 contres, 1 sourcil et beaucoup de victoires sont acquises sur son dos. Mais aussi grâce à un Jrue Holiday complètement retrouvé depuis les derniers Playoffs. Julius Randle s’éclate dans ce groupe et Mirotic est d’une efficacité impressionnante à chaque fois qu’il est sur le parquet, tout comme E’twaun Moore. Payton et Hill font le sale boulot avec sourire et détermination. Les Pels enfilent 50 victoires en régulière et terminent quatrièmes de l’Ouest. Ils font la leçon aux Spurs au premier tour avant de s’incliner encore une fois mais de justesse ce coup-ci (4-2) contre les Warriors en demi-finale de Conférence. Le groupe est solide et il y a un peu de cap disponible pour recruter un agent-libre sérieux pendant l’été.
  • Davis démarre la saison en 32/14/4/2/2/8/6/3/5… Les victoires s’enchaînent mais le Brow se blesse à une cheville fin novembre et doit laisser ses potes seuls pour trois semaines. Pendant cette période, Randle et Holiday ont beau se démener, ce sont des défaites qui viennent irrémédiablement garnir le bilan de l’équipe. Quand Davis revient, le boulot abattu d’entrée est à refaire mais c’est Jrue Holiday qui se blesse à son tour. Moore ne rentre pas ses tirs, Mirotic non plus… Le Pels arrachent une huitième place sur le dos d’un Davis phénoménal mais se font déchiqueter dès le premier tour par… les Warrriors. AD se sent très seul et commence à être bien soûlé et les rumeurs sur son éventuelle envie de départ deviennent de plus en plus réelles. LeBron et les Lakers sont à l’affût et entament un gros forcing. Le Bayou est bientôt derrière le monosourcil qui regarde vers la Californie en se disant qu’il a très envie d’une bague.

Pronostic de la rédaction : 42 victoires – 40 défaites

Avec des pronostics allant de 35 à 46 victoires, on a constaté de sacrés écarts d’estimation pour les Pelicans au sein de la rédaction. Entre ceux qui n’y croient pas du tout et ceux qui pensent qu’Anthony Davis peut palier à beaucoup de manques, il y a sûrement un juste milieu qui ne sera pas loin de la vérité.