Giannis Antetokounmpo est le joueur le plus sous-payé de la Ligue : et James Harden sur le podium, ce n’est pas une blague

Le 17 avr. 2019 à 13:25 par Matthieu Angosto

Giannis Antetokounmpo
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Selon une étude réalisée par Forbes, Giannis Antetokounmpo serait le joueur le plus sous-payé de la Ligue. Une donnée qui a de quoi faire lever un sourcil, d’autant plus que Rudy Gobert et James Harden complètent le podium de ce classement.

Lire ça le matin, avant le café, à peine réveillé… c’est à croire qu’on était encore endormi. Giannis Antetokounmpo est le joueur le plus sous-payé de la Ligue. Et c’est Forbes qui le dit, donc pas vraiment une bande de peintres dans le domaine de la finance. Et pourtant, malgré son confortable contrat de 100 millions de dollars sur quatre ans, qui lui permettait d’émarger cette saison à 24,1 millions de dollars, le Freak est le joueur le plus sous-payé de NBA, c’est démontré mathématiquement. C’est un certain David Berri qui a mis au point la formule. Mais d’abord, il a fallu réduire un peu le champ des joueurs analysés. Pour ne pas fausser le classement, seuls ceux ayant disputé un minimum de 41 matchs et 500 minutes étaient éligibles. Histoire d’éviter que les blessés ou les joueurs seulement venus pour dix jours n’apparaissent pas comme surpayés. La formule exclut également les contrats signés sur la rookie scale, afin d’éviter que des joueurs comme Karl-Anthony Towns, actuellement dans la dernière année de son premier deal mais qui a déjà signé pour le jackpot dès l’an prochain, apparaissent comme criminellement sous-payés.

La formule de Berri est simple, chiante à expliquer, mais nécessaire pour comprendre le raisonnement. Ouvrez vos cahiers et notez : multiplier et obtenir une moyenne de trois statistiques de victoires auxquelles un joueur a contribué. Il s’agit du Wins Produced, du Value Over Replacement Player et enfin du Win Shares. Une fois la moyenne obtenue, il faut déterminer la valeur d’une seule victoire. Pour cela, Berri a récupéré les chiffres des revenus dédiés aux joueurs, dans le cadre du dernier accord collectif. Ces derniers récupèrent chaque saison 50% des revenus liés au basket, ce qui équivaut à 3,645 milliards de dollars pour la saison dernière. Ce chiffre astronomique est divisé par le nombre de match de saison régulière (1 230) pour obtenir la valeur monétaire d’une seule victoire : 2,963 millions de dollars. On multiplie donc notre moyenne de victoires ajoutées avec la valeur d’une victoire, et on obtient le salaire qu’un joueur “devrait” toucher. Puis on compare avec le salaire réel. C’est simple et on espère que vous avez tout noté car ce sera au contrôle la semaine prochaine.

Et donc à ce petit jeu, c’est Giannis Antetokounmpo qui remporte la palme. Avec un salaire réel de 24,1 millions, mais une valeur estimée de 53,6 millions, le Freak est donc sous-payé à hauteur de 29,5 millions de dollars. L’apport colossal du Grec dans les victoires de son équipe explique ce chiffre : son Wins Estimate Average, le nom du produit des trois autres métriques calculées par David Berri, est de 18,1. Au sein du top 10 compilé par Forbes, un seul joueur fait mieux, devinez lequel. James Harden bien sûr, avec un joli 19,7. Mais comme le Barbu émarge déjà à plus de trente patates la saison, son différentiel est moins élevé que celui du Daim. Moins important également que Rudy Gobert, qui bénéficie d’un léger avantage, puisque les statistiques utilisées dans la formule font la part belle aux rebondeurs. Ainsi, au sein des dix premiers, on retrouve sept intérieurs : Rudy, mais aussi Nikola Vucevic, Mitchell Robinson, Nikola Jokic, Montrezl Harrell, Clint Capela et JaVale McGee. Dernier nom sur la liste : Malcolm Brogdon, qui comme Robinson, est éligible à ce classement, bien qu’il soit encore dans son contrat rookie. Les deux joueurs, sélectionnés au second tour, ne sont pas soumis aux restrictions de la rookie scale.

David Berri s’est sans doute bien amusé à compiler toutes ces données, comme tout bon mathématicien qui se respecte. Avec encore deux ans avant la free agency, Giannis devrait rester très sous-payé encore quelques temps. En revanche, forts de cette nouvelle statistique, certains pourraient tenter de négocier une petite augmentation.

Source texte : Forbes