L’affaire Kristaps Porzingis : entre lourdes accusations, gros coup de pression et transfert douteux

Le 02 avr. 2019 à 17:35 par Bastien Fontanieu

Kristaps Porzingis
Source image : NBA League Pass

Ce weekend, une petite bombe est tombée sur Dallas. En effet, Kristaps Porzingis s’est retrouvé au milieu d’une affaire de viol, avec de lourdes accusations faites à son endroit et des sous-couches du dossier qui font froncer les sourcils. Au boulot.

Voilà le genre d’histoire dont on aime se passer. Des doigts pointés vers un joueur, remettant entièrement en question sa personne ainsi que son intégrité, alors que les éléments palpables en notre possession se comptent à peine sur les doigts d’une main. Porzingis, Kristaps God comme certains l’appelaient à New York lorsqu’il portait la tunique des Knicks, est désormais un membre des Mavs. Son transfert, réalisé en début d’année 2019, a créé une hype démentielle sur la franchise de Dallas, une future association entre le Letton et Luka Doncic donnant des frissons à bon nombre d’observateurs européens comme américains. Seulement, avant de pouvoir jouer avec son nouveau playmaker slovène, Porzingis devra régler un sacré dossier qui pourrait grandement entacher son image. On parle d’une accusation de viol, pas d’une baston à la con en sortie de boîte. Un viol qui, selon la victime, aurait eu lieu en février 2018, le 7 à deux heures du matin pour être précis. La femme en question, qui vivait dans le même immeuble que le joueur, aurait eu droit à la visite de Kristaps en pleine nuit, ce dernier l’invitant à le rejoindre dans son appartement. Une demande d’autographe, voilà ce qui aurait été communiqué auprès des Knicks par la victime, cette dernière racontant ensuite un récit des plus flippants : Porzingis l’aurait violée, maintenue au sol, frappée au visage à plusieurs reprises, crachée dessus, avant de lui dire qu’elle était “sa pute” et “son esclave“. Ambiance. Au coeur de l’info, le New York Daily News et TMZ. Il est extrêmement difficile dans ce genre de situation de remettre en cause la fiabilité de certaines sources, mais on notera tout de même ceci : d’un côté ces médias ont une réputation tendax, mais de l’autre les voilà qui se croisent sur le même témoignage. Pas de quoi rassurer les fans du joueur au premier abord.

Ce qu’on sait, cependant, est ici. Selon l’avocat de Kristaps, Roland G. Riopelle, il y a bien eu un rapport sexuel ce soir-là entre le joueur et la jeune femme de 29 ans. Un rapport consentant, tient à rappeler la défense du joueur. C’est donc en masse que les accusations ont été bloquées par Riopelle et son client, le duo étant confiant que la situation serait très claire pour tout le monde une fois que tous les éléments seront étalés sur la table. La raison derrière cette confiance ? Une tentative d’extorsion de longue-durée selon Porzingis et son camp, l’intéressée voulant récupérer une importante somme d’argent auprès du multimillionnaire. Mais la raison derrière une potentielle méfiance ? La victime a indiqué à la police new-yorkaise qu’elle hésitait depuis plus d’un an à se plaindre auprès des forces de l’ordre, notamment car Kristaps voulait “acheter son silence” en payant les droits de scolarité de son frère, s’élevant à 68 000 dollars. Refusant finalement de verser cette somme, Porzingis aurait alors provoqué la stupéfaction de la jeune femme, qui aurait du coup décidé de dire la vérité, ou plutôt sa vérité au moment où ces lignes sont écrites. Au lieu de passer directement par la police, la victime aurait d’abord contacté la franchise des Knicks pour régler cette transaction en coulisses. Textos et mails auraient suivi entre elle et le joueur, mais en voyant que Kristaps niait avoir affirmé qu’il filerait ces 68 000 dollars, la jeune femme aurait décidé de remettre l’affaire aux forces de l’ordre.

Si certains curieux veulent en savoir plus sur l’affaire en détail, et notamment des détails encore plus chouettes et qu’on se permettra de ne pas déballer par ici, on vous redirige sur ce lien. Le Woj sait y faire en narration, et il y a de quoi se poser quelques minutes pour digérer autant d’informations. Mais là n’est pas le plus important. Il est évidemment dans la suite des événements, et dans ce qui s’est produit en janvier dernier. Immédiatement à la suite de cette affaire rendue publique, nombreux sont ceux qui se sont demandés ce qu’il en était, entre Mavs et Knicks. Est-ce qu’une franchise comme celle de Dallas, qui était au milieu d’un scandale sexuel au sein de son organisation il y a un an, aurait vraiment pris le risque de récupérer un joueur en pleine affaire de viol… s’ils étaient pleinement au courant ? C’est là que le doute persiste, et nous penche à regarder étroitement les copains de New York. Côté Mavs justement, on n’admet pas une seule seconde qu’un tel jeu ait pu prendre place. Pire, on affirme que le mot viol n’a jamais été utilisé dans les détails des négociations entourant Kristaps, et qu’il n’était question que d’extorsion réglée rapidement en interne. Côté Knicks, évidemment, on lève les bras en l’air en indiquant clairement que les Mavs étaient au courant des affaires entourant le Letton, et qu’il était bien question d’accusations de viol. Et c’est là qu’à l’inverse, le regard peut retourner vers les copains de Dallas en ouvrant encore plus grand les yeux. Qui croire dans une telle affaire ? Comment s’en sortir ‘proprement‘ ? Pour le moment, l’affaire ne bouge pas plus que cela, et il y aura des avancées qu’on suivra à la lettre dès que ça tombera chez l’Oncle Sam. Mais jusque là, le silence règne et donc l’incertitude prédomine. Peut-être que cette jeune femme a raison, peut-être que c’est un énorme bobard pour récupérer de l’argent, peut-être que les Mavs le savaient, ou peut-être que les Knicks ont voulu faire un transfert au finish en cachant quelques détails.

Sale histoire, sale histoire. Kristaps Porzingis est aujourd’hui dans l’œil du cyclone. Il va falloir élucider au plus vite cette affaire, car s’il s’avère que le récit de la victime est réel, et que l’intérieur évolue désormais dans une franchise pointée du doigt il y a un an pour sa culture misogyne, la NBA pourrait prendre des décisions drastiques envers les Mavs. En attente de nouvelles informations.