Devin Booker, le roi du déplacement : déjà 7 pointes à 40 points et plus, il ne manque plus que la victoire
Le 26 mars 2019 à 13:36 par Benoît Carlier
Auteur de 59 points dans la défaite des Suns à Salt Lake City la nuit dernière, Devin Booker nous a encore rappelé qu’il était capable de prendre chaud à n’importe quel moment. Avec quand même une petite préférence pour les défaites à l’extérieur. Pas de bol.
On ne va pas se mentir, on attendait avec impatience le nouveau carton offensif de la pépite des Suns. A 22 ans, il est toujours un gamin avec une gueule d’ange mais son rôle et ses responsabilités ont déjà commencé à changer. Avec Deandre Ayton et en attendant Zion Williamson le prochain lottery pick de Phoenix, le produit de Kentucky pourrait encore être en train de disputer la March Madness mais c’est bien un statut de franchise player qui lui a été confié l’été dernier lors de sa prolongation pour 158 millions de dollars sur cinq ans. A peine toléré dans un bar à l’époque, il n’avait pourtant pas tremblé du poignet au moment de signer ce contrat en or. En même temps, il faut dire que ce n’est pas trop du genre de la maison, le fourth year ayant déjà remporté le Three Point Contest en 2018 et signé l’une des dix meilleures performances de l’histoire au scoring. Il fallait justement que l’on s’intéresser à ces brasiers offensifs de folie dignes des plus gros craquages sur 2K. Rien que pour se rendre contre de l’ampleur de son talent mais aussi du sentiment de solitude qu’il peut dégager depuis son arrivée en NBA avec le treizième choix de la Draft de 2015.
En effet, Bookie a déjà vécu plus de soirée in the zone que la plupart des meilleurs scoreurs de l’histoire à la fin de leur carrière. En quatre ans et 268 matchs, il a atteint le plateau des 40 points à sept reprises, soit environ deux fois par saison. Ce total pourrait même être encore plus impressionnant si les Suns avaient l’habitude de jouer les Playoffs mais l’ambiance est plutôt au tanking dans l’Arizona depuis quelques années. Tant pis, le natif du Michigan prend ce qu’il y a à prendre et il ne se prive pas pour arroser dès que la bassine commence à grossir un peu. En même temps, quand ça tombe aussi facilement dedans face à une des meilleures défenses du pays comme c’était encore le cas hier (59 points à 19/34 dont 5/8 de loin), il aurait tort de s’en priver. Il faut dire que le désert de Phoenix a bien besoin d’être arrosé, mais c’est là que le premier constat apparaît : sur ses sept pics à 40 puntos et plus, un seul a été réalisé à la maison (contre les Knicks il y a trois semaines). C’est pas de chance pour les abonnées de la Talking Stick Arena qui doivent se manger des purges quarante soirs par an et qui ne peuvent même pas profiter des meilleures performances de leur phénomène local.
Mais pour “rassurer” un peu ces season ticket holders pleins de seum, on peut rajouter que seulement trois de ces soirées de canicule se sont terminées par une victoire des Cactus. Quand Devin Booker carbure, Phoenix gagne dans moins de la moitié des cas. Une triste réalité qui traduit néanmoins la difficulté de la situation du jeune homme qui peine encore à être pris au sérieux malgré son talent indéniable et sa capacité à scorer digne des plus grands. Le respect viendra avec les victoires prévenait récemment son mentor, Jamal Crawford. Car tout autant qu’il score, DB a également montré qu’il ne savait pas (encore) gagner tout seul et ce ne sont pas les 237 défaites des Suns depuis quatre ans qui prouveront le contraire. Être capable de scorer 70 points dans un match lors de sa saison sophomore est quelque chose d’unique mais les fans des Celtics pourront toujours répondre que la victoire à terminé dans leur poche ce soir-là. Même chose hier pour le Jazz qui n’a pas dû recevoir de consigne particulière pour arrêter le guard tant que l’écart restait supérieur à 20 points en leur faveur. C’est à peine si Quin Snyder a pensé à demander à ses joueurs de faire faute en tout fin de match pour éviter le pallier symbolique des 60. C’est parfois difficile à entendre et cela ne doit pas minimiser l’exploit du poignet bien huilé du numéro 1 en termes de scoring pur, mais ce dernier a encore un peu de travail avant de pouvoir parler de All-Star Game, de Playoffs et de MVP sans s’étrangler.
C’est presque plutôt rassurant que Devin Booker ne soit pas encore une machine à gagner. Parce qu’un scoreur de sa trempe au sein d’une équipe plus armée ou avec encore plus de qualités de playmaking, cela pourrait vite dégoûter la concurrence à tout jamais. Allez, merci pour ces chaudes soirées Dédé et au boulot !
Source texte : StatMuse