LeBron James “ne veut pas être coaché” : quand les rumeurs autour de Doc Rivers relancent le débat
Le 22 mars 2019 à 06:48 par Bastien Fontanieu
Avec les récentes rumeurs autour de Doc Rivers, qui aurait pu rejoindre les Lakers cet été, nombreux sont ceux qui en coulisses ont commencé à ressortir un débat déjà existant depuis quelques temps : LeBron James et les entraîneurs à forte poigne, est-ce là une association envisageable ?
D’entrée, le postulat a quelque chose de blasphématoire. Comme si un joueur d’un tel niveau et avec autant de QI basket refuserait de rentrer dans un moule strict et bien cadré au basket. LeBron, plus que toute autre star avant lui si ce n’est Magic Johnson (qui pourtant avait lui aussi du mal avec certains hommes en costard sur le banc), est un athlète vénéré pour son intelligence de jeu. C’est sa vision, sa compréhension, son leadership et son envie de bien faire qu’on mentionne souvent en premier, avant les statistiques ou les highlights. On l’a d’ailleurs vu dans des situations où il y avait du lourd sur le banc à côté de lui (Erik Spoelstra, Mike Krzyzewski), LBJ n’est pas anti-structure de nature. Il a peut-être des préférences nettes pour un modèle basé sur le self-made comme on développera en détail ci-dessous, mais ce n’est pas comme si le cyborg était un coach-killer en premier lieu. Cependant, parmi les accolades et les félicitations, une vraie question continue de tourner autour de l’ailier et elle vient d’être replacée sur la table par Mike Wilbon, journaliste et chroniqueur de longue-date chez ESPN. Est-ce que LeBron peut être vraiment coaché aujourd’hui par un homme avec une forte poigne, un entraîneur confirmé ? Lorsqu’on refait la carrière du King, on voit quelques noms se balader comme Mike Brown, Paul Silas, David Blatt ou Tyronn Lue, mais rien de clinquant hormis Erik Spoelstra. Et face à ce quatuor, deux chemins sont régulièrement observés : ceux qui affirment que LeBron aurait enchaîné les bagues en ayant un vrai coach… et ceux qui affirment que c’est LeBron lui-même qui a refusé tout du long d’être vraiment coaché pour rester le maître à bord. La poule ou l’oeuf, qui est arrivé en premier ? Wilbon, dans son émission, a décidé d’en remettre une caisse sur le King avec ses propres infos obtenues autour de l’affaire Doc Rivers.
Il y a plusieurs personnes, en ce moment même en Californie, qui disent à Doc Rivers de ne pas se lancer dans un tel projet avec les Lakers. Et une des raisons expliquant cela, c’est LeBron James. Je peux vous le confirmer car je le sais, plusieurs personnes ont rappelé à Doc Rivers que LeBron ne veut tout simplement pas être coaché. Il n’a jamais été coaché par quelqu’un avec ce type d’autorité, personnalité et commande sur son équipe. Il a déjà rejeté cela par le passé. Et plusieurs personnes ont rappelé cela à Doc Rivers.
Il est clair que s’il y a bien une chose appréciée par LeBron au quotidien, c’est sa position au sein de la franchise où il se situe. On l’a vu par le passé chez les Cavs, on le voit depuis cet été chez les Lakers, James n’est pas qu’un ailier qui joue sa trentaine de minutes par match. C’est aussi un manager, un futur propriétaire, un stratège qui recrute des Richard Jefferson, Mike Miller, James Jones, Dahntay Jones et compagnie il y a quelques années, sans parler des playmakers demandés à Los Angeles l’été dernier. Et l’ailier peut nier autant qu’il veut cette position, on ne peut faire les aveugles tout du long. Mais l’important n’est pas vraiment là. Il est dans la situation présente, une soulignée par l’affaire Doc Rivers et qui pourrait jouer des tours aux Lakers dans les semaines à venir. Sauf soudain changement de situation, Luke Walton sera remercié et le duo Magic Johnson – Rob Pelinka sera à la recherche d’un nouvel entraîneur. Quel entraîneur voudra se coller au projet, et avoir LeBron sur son CV ? Le positif, c’est que tu te retrouves avec un des meilleurs joueurs de l’histoire dans tes rangs. Le négatif, c’est que le schéma est connu, quand ça gagne c’est souvent grâce au King et quand ça perd la porte de sortie est ouverte au coach. Cette perception autour de la fin de carrière de LeBron peut donc considérablement réduire la liste des bons entraîneurs souhaitant s’exécuter en NBA, certains ayant peur de se retrouver au centre d’une putain de tornade. Doc Rivers n’a pas parlé en ces mots, mais pense-t-il ainsi ? Une chose est sûre, sa personnalité et celle de LeBron dans le même bateau, ça ferait un peu trop d’ego pour un seul gouvernail…
Il existe une image autour de LeBron James, un stéréotype qui peut parfois se vérifier. Coach killer ? Pas vraiment. Mais superstar dure à contrôler et avec laquelle coexister ? Certainement. Le prochain entraîneur des Lakers est prévenu, s’il veut le job il faudra faire avec la présence d’un véritable roi.
Source : Pardon The Interruption – ESPN