Le retour d’Andrew Bogut aux Warriors : un vrai daron, c’est peut-être ce qu’il faut aux champions
Le 12 mars 2019 à 14:36 par Bastien Fontanieu
La nouvelle a fait chaud au coeur, pour celles et ceux qui ont suivi de près les Warriors d’avant-KD. Le retour d’Andrew Bogut à Golden State, c’est en fait bien plus qu’une histoire de bout de banc ou de nostalgie.
Il existe des petits ajustements, des signatures discrètes, qui peuvent parfois changer exactement ce qu’il faut dans votre équipe. Vous avez le bon effectif, vous avez le bon bilan, mais au fond de vous, vous savez qu’il manque quelque chose. Parfois cela peut être un peu de défense, ou de punch en sortie de banc, de création balle en main ou tout simplement de professionnalisme. Chaque saison, on voit des vétérans être signés par différentes franchises, cherchant à compléter leur puzzle avec la bonne pièce manquante. Lorsqu’on voit l’effectif de Steve Kerr à Golden State ? Difficile de se prendre la tête. Allez, d’accord, on va dire que le banc peut manquer de puissance, en comparaison avec les années précédentes. Mais lorsqu’on possède le 5 le plus dévastateur de la Ligue en terme de talent (le rating, on en reparlera), il n’y a pas de quoi faire la pleureuse devant les caméras. Et ça, Stephen Curry et compagnie en sont très bien conscients. Cependant, il semble manquer un élément précis cette saison chez les Warriors, une petite touche très particulière et qui a fait leur succès ces dernières années : la rigueur, la discipline, un peu d’autorité quoi. Il n’est pas ici question de remettre en cause la portée du discours de Kerr, qui a droit à l’écoute de tous ses joueurs au quotidien. Mais quand on enchaîne les saisons longues, que la régulière vous fait plus soupirer qu’autre chose et que vous comptez les secondes avant que les Playoffs arrivent, vous pouvez vous exposer à des galères qui sont avant tout dues à… un manque de rigueur, de discipline et d’autorité. Perdre face aux Suns, traîner des pieds contre Houston, ne pas défendre régulièrement, chercher des excuses. Tout ça, mine de rien, peut être traité collectivement grâce à l’arrivée d’un joueur comme Bogut, qui coche absolument toutes les cases recherchées par Bob Myers et ses assistants depuis quelques temps.
En tant qu’ancien de la maison et champion à Golden State, l’Australien est respecté dès son premier orteil posé dans le vestiaire des Dubs. Donc sa voix, même en tant que 12ème homme du banc, sera écoutée. Mais surtout, en tant que col bleu ultime de l’équipe championne en 2015 et qui a réalisé une saison régulière all-time en 2016, Bogut sait avec quelle image il arrive. C’est lui, qui est transféré contre Monta Ellis alors que l’arrière est un chouchou du public, et qui change du jour au lendemain l’approche défensive de Golden State. C’est lui, qui a apporté ce côté nasty et sans excuses au quotidien, n’hésitant pas à engueuler ses coéquipiers en privé comme en public lorsque ça déconnait trop. Et c’est lui, malgré le zoom réalisé sur un Stephen Curry de feu et un Klay Thompson en or, qui contrôlait la raquette divine de ces Warriors. Sur ses 4 années passées à Oakland, l’Australien n’a quasiment connu que le Top 5 des meilleures défenses de toute la NBA. Alors certes, les jambes de tout le monde étaient plus fraîches, et il y avait l’envie de réaliser quelque chose de grand, tous ensemble. Mais que ce soit à Milwaukee ou à Golden State (on va éviter de mentionner Dallas, Los Angeles et Cleveland hein), Andrew a eu ce profil de père fouettard, de daron qui n’en a rien à foutre de la notoriété, et qui veut s’assurer que tout le monde fait son boulot. Si DeMarcus Cousins manque une rotation ? Bogut n’aura aucun problème à lui rentrer dans le lard, que ça lui plaise ou non. Et ça, même avec des All-Stars dans l’équipe, même avec un fin pédagogue comme Steve Kerr, c’est toujours utile. Toutes les grandes équipes championnes ont des tauliers dans leur groupe, ce qu’était Bogut à l’époque avant de laisser ce rôle à David West et Zaza Pachulia.
Attendu cette semaine chez les Warriors, Andrew Bogut ne va pas révolutionner le jeu de son équipe, ou chambouler les rotations des siens. Mais s’il y a bien une chose que le géant peut apporter, c’est ceci : de la dureté, du professionnalisme, quelques claques dans la gueule. Car même si Golden State est favori pour sa propre succession, ce n’est pas la 14ème meilleure défense de la Ligue qui peut bomber le torse aujourd’hui. Have fun mate, et n’hésite pas à en coller à ceux qui ne feraient pas leur travail, comme avant.