Fin de série all-time pour James Harden : 32 matchs à 30 points minimum, ce fut éblouissant
Le 26 févr. 2019 à 06:08 par Bastien Fontanieu
Sur une série complètement folle au scoring depuis plus de deux mois, James Harden est enfin redescendu sur Terre. Le pyromane des Rockets a marqué moins de 30 points, pour la première fois depuis début décembre.
On s’en souviendra. Peut-être que vous ne l’aimez pas, peut-être que vous avez peu apprécié la manière, mais on s’en souviendra. On se souviendra forcément de cette série, la deuxième plus longue de toute l’histoire (!), à plus de 30 points en NBA. Peut-être devrait-on commencer par souffler un coup, comme les fans de Houston certainement contents de voir cette série s’arrêter, et apprécier la chose maintenant qu’elle est enfermée dans un coffre pour le restant de nos jours et au-delà. Personne n’a autant martyrisé les défenses et masterisé le game offensif sur une telle période, dans notre ère moderne. On en a vu des loustics faire du sale, le Michael Jordan de 88, le Kobe Bryant de 2006, même Kevin Durant, LeBron James, Russell Westbrook, Allen Iverson, Tracy McGrady et compagnie. Il y en a eu du scoreur surdoué. Mais pas un seul qui puisse mettre autant de responsabilités offensives dans ses mains et dicter le jeu, soir après soir. Dans la connaissance parfaite de son attaque, des couvertures adverses et – il faut le dire – de l’arbitrage, Harden a réussi ce qui semblait impossible jusque là : banaliser un match à 30 points. On l’a vu il y a deux ans avec Westbrook, qui avait banalisé le triple-double en réalisant 42 TD sur une seule campagne. Et bien aujourd’hui, on se retrouve dans une situation similaire avec Harden. S’il marque 28 points ? C’est vraiment une petite soirée. Un match terminé à 32 points et 10 passes ? Mouais, plutôt discret le James. Son bagage offensif mayonnaisé avec le système de Mike D’Antoni nous ont permis d’assister à quasiment 15 semaines de suprématie offensive, symbolisées par cette série qui a pris fin ce lundi soir à domicile. Trente-deux matchs de suite avec minimum 30 points. On répète, parce que banalisation toussa toussa : 32 matchs consécutifs à minimum 30 pions.
Comme dit un peu plus haut, certains vont pouvoir souffler un coup et enfin pouvoir profiter de la suite. Car comme tout record all-time qui se respecte, l’aspect forçage peut vite prendre le dessus quand ça commence à freiner. Et on l’a notamment vu contre des équipes comme Dallas, parfois James envoyait du shoot à outrance pour atteindre la trentaine. Ce qui allait dans le sens du jeu, le jeu des Rockets, ses Rockets, mais pas plus. On avait d’ailleurs cette sensation cette nuit contre Atlanta, lorsque le chrono défilait et se rapprochait du buzzer final. Déjà à zéro sur six, sept puis huit, Harden continuait à bombarder de la quille à trois-points alors que la défense des Hawks était ouverte et Trae Young rapprochait les siens au score. Mais ce n’est pas cela qu’on veut forcément retenir. Ce qu’on préfère retenir, c’est cette toute dernière possession, qui voit James garder la balle sous le bras en étant au milieu du terrain, alors qu’il pourrait tenter une dernière offrande de loin. Non, tant pis, rien ne sert de dégueulasser une série légendaire, on va s’arrêter là. Et sur une victoire, ce qui est important. Car là est aussi la beauté de ce que Harden a réalisé depuis le 13 décembre dernier : 33 matchs joués, 32 finis à minimum 30 points, 22 victoires. Le barbu n’a pas fait son taf dans une immondice collective, il a réussi cela tout en replaçant les Rockets dans les hauteurs de l’Ouest. Et en allant parfois chercher des dizaines de lancers parce que son équipe en avait besoin. Hate it or love it, comme ils disent là-bas, mais comme dit en préambule, il est certain qu’on n’oublier pas.
On n’oubliera pas qu’un type est devenu littéralement indéfendable, et qu’il a fini sa série sur un sublime 0/10 à trois-points. ça c’est cadeau. Et vu tout ce que tu nous as offert depuis le 13 décembre, c’était la moindre des choses, James.