Le vestiaire des Celtics : pas de clash, mais des joueurs qui ne seraient tout simplement pas proches

Le 11 févr. 2019 à 10:52 par Bastien Fontanieu

Kyrie Irving
Source image : NBA League Pass

En ce moment, être fan des Celtics n’est pas une partie de plaisir. Entre défaites à la con et incertitudes sur l’avenir, la grande maison verte a du mal à avancer. Mais de quoi s’agit-il, en fait ?

L’un des plus grands jeux de piste de cette saison en NBA se situe dans la région du Massachusetts. Les règles sont assez simples, et il faut rester patient le plus longtemps possibles. En gros, il faut trouver la raison expliquant pourquoi les Celtics en chient cette année. Chacun y va de sa petite piste, sa petite idée, mais personne ne semble avoir trouvé la bonne réponse. Pourtant, récemment, il y avait eu du mieux avec plusieurs gros succès et un rythme trouvé à domicile comme en déplacement. Sauf qu’ensuite, la trade deadline est passée, de l’agitation a eu lieu dans le bureau de Danny Ainge, et le groupe a vécu deux cauchemars consécutifs au TD Garden, d’abord face aux Lakers puis face aux Clippers. Deux défaites en ayant mené de 18 et 28 points, face à des franchises de Los Angeles, ça donne envie de se pendre dans les rues de Boston. Mais alors comment avancer dans ce jeu de piste ? Est-ce que c’est Gordon Hayward dont la réintégration prend beaucoup de temps, lui qui était très attendu sous le maillot vert ? Est-ce Brad Stevens qu’on a mis trop vite au niveau des légendes du coaching, lui qui ne semble pas tenir son groupe cette saison ? Est-ce que c’est Kyrie Irving qui rend fou avec sa future free agency ? Les jeunes qui n’ont pas les mêmes responsabilités que celles de l’année dernière ? Le dossier Anthony Davis ? Un vieux chat pourri dans le locker d’Al Horford ? Toutes les options ont été explorées, aucune ne semble aller. Ce qui est finalement assez logique, car comme Gary Washburn du Boston Globe l’a rapporté cette nuit, il n’y a en fait pas un seul élément à dégager, c’est un ensemble qui n’a pas l’air d’aller.

Les histoires liées au vestiaire des Celtics ne sont pas vraiment surprenantes, auprès des membres de la NBA à qui j’ai parlé aujourd’hui. Le thème globalement mentionné est le suivant : les joueurs ne sont pas en clash, mais ils ne sont pas proches les uns des autres. C’est comme s’ils essayaient de coexister de manière pacifique, mais cela ne marche pas.

Ah, il est clair que la Celtics Pride cette saison, elle est rangée bien au fond du bureau de Danny Ainge. Mais il est vrai qu’à y regarder de plus près, c’est comme si chacun faisait son boulot de son côté et ne venait pas en aide au reste du groupe. Pourtant, les images sont encore vives, en tête, et l’effectif n’a pas été chamboulé. Qui ne se souvient pas des gars encerclés par Al Horford, juste après la blessure d’Hayward à Cleveland ? Qui ne se souvient pas de Terry Rozier ramassé au sol par 4 Celtics, lorsqu’il finissait un lay-up acrobatique ? Et Marcus Smart acclamé par tout un banc, après avoir rendu fou James Harden ? Ce qui faisait la force de Boston l’an dernier est aujourd’hui impossible à trouver : l’esprit, la camaraderie, le soutien, la cohésion, rien de tout ça est visible dans le jeu actuel des Celtics. Et forcément, ça crée des pépins, comme les dernières déclarations de Marcus Morris, pointant du doigt le côté individualiste de ce groupe. Le vétéran fait d’ailleurs partie d’un crew assez conséquent, et qui se nomme les futurs agents libres. Mine de rien, entre Kyrie, Horford, Morris et Rozier, ça fait déjà du monde à gérer. Mais si on ajoute à ça les Tatum ou Brown qui devront bientôt se pointer à la banque, ça peut aussi expliquer le côté selfish de ce vestiaire. Laissez-moi faire mes stats pour assurer ma sérénité long-terme, plutôt que de prendre un passage en force pour un copain.

Si c’était un problème de jeu, de rotations ou de systèmes, Brad Stevens aurait un vrai sujet sur lequel se pencher. Mais aujourd’hui ? Les Celtics n’ont juste pas l’air de s’apprécier. Et ça, si c’est le cas en février, bonjour la potentielle explosion après une sale défaite en Playoffs…

Source : Boston Globe