La saison sophomore de Hakeem Olajuwon : une campagne incroyable où le Dream a effleuré son rêve
Le 21 janv. 2019 à 15:51 par Florian Benfaid
Si les sophomores de la Ligue connaissent actuellement des fortunes diverses dans la Ligue, il en est un qui n’a pas raté sa deuxième saison dans la Grande Ligue. A 23 ans, Hakeem Olajuwon était déjà un pivot ultra-dominateur au point d’emmener ses Rockets jusqu’en Finales NBA. Allez, flashback !
Quand il s’agit d’évoquer les meilleurs intérieurs de l’histoire, un nom revient très souvent dans la discussion. Celui de JaVale McGee d’Hakeem Olajuwon. Il faut dire que l’ancienne star de Houston a marqué de son empreinte la NBA et ce dès sa seconde saison, puisqu’il y a atteint les Finales. Né à Lagos au Nigeria le 21 janvier 1963, celui que l’on surnomme The Dream possède un palmarès exceptionnel. Avant toute chose, il restera connu comme le premier choix de la fameuse Draft 1984, cuvée qui comprenait, entre autres, Michael Jordan, Charles Barkley ou encore John Stockton. Bref, une belle poignée de joueurs lambda. Double champion NBA (et MVP de ces deux Finales) en 1994 et 1995, Hakeem fut également sacré Most Valuable Player au cours de la saison 1993-94. Il a aussi remporté à deux reprises le trophée de défenseur de l’année, en 1993 et 1994. Douze fois All-Star et membre d’une All-NBA Team, neuf fois membre d’une All-Defensive Team, champion olympique en 1996, nous pourrions égrener son palmarès des heures durant. Pour finir, notons tout de même qu’il demeure aujourd’hui comme étant celui qui a contré le plus de tirs dans l’histoire avec 3830 crêpes à son actif ! Mais ce sont aussi ses moyennes en carrière de 21,8 points, 11,1 rebonds et 3,1 contres qui l’ont aidé à cocher toutes les cases pour être intronisé au Hall of Fame en 2008.
Après ce petit résumé de la carrière monstrueuse de notre ami Hakeem, évoquons dès à présent sa saison sophomore. Ou démarrons plutôt par un rapide retour sur la campagne de rookie du Dream avec les Rockets. Un débutant déjà bien intimidant avec des moyennes de 20,6 points, 11,9 rebonds et 2,7 contres qui permettent à Houston d’atteindre la troisième place de la Conférence Ouest avec un bilan de 48 victoires et 34 défaites. Au niveau individuel, le Hall of Famer est déjà sélectionné pour le All-Star Game mais il termine “seulement” deuxième des votes pour le titre de rookie de l’année derrière un certain Michael Jordan et douzième pour le MVP. Il est logiquement intégré à la All-Rookie First Team et dans la All-Defensive Second Team, tout en terminant quatrième meilleur rebondeur et deuxième contreur de toute la NBA. On part donc sur un début de carrière plutôt sympathique avec en bonus une qualification en Playoffs et une belle ligne de stats en 21/13 lors du premier tour malheureusement perdu 3-2 face au Jazz d’Adrian Dantley. Pas du tout impressionné par le haut niveau, le bonhomme.
Après cet échec qui reste à relativiser sur le plan personnel, le pivot entame la saison 1985-86 gonflé à bloc et déterminé à franchir l’obstacle du premier tour, indispensable pour être considéré comme l’un des tous meilleurs. Et Hakeem Olajuwon ne va pas faire les choses à moitié puisqu’il saute par-dessus le sophomore wall sans élan pour améliorer ses stats. Sélectionné une nouvelle fois pour le All-Star Game, le numéro 34 est présent dans la All-NBA Second Team, est élu joueur du mois en novembre 1986, tout en étant le cinquième rebondeur (11,5 prises par match) et le troisième contreur (3,4 bâches) de la Ligue. Sur le plan collectif aussi tout va bien puisque les Rockets se hissent à la deuxième place de l’Ouest. Le bilan ? 51 victoires et 31 défaites. Pas mal. Mais vous pensiez que c’était tout ? Détrompez-vous car c’est en Playoffs que Hakeem va montrer toute l’étendue de sa puissance.
Pour sa deuxième saison chez les professionnels, il va envoyer des bonnes grosses stats de daron avec 26,9 points, 11,8 rebonds et 3,5 contres. Un sweep 3-0 infligé aux Kings au premier tour, puis une victoire 4-2 sur les Nuggets en demi-finale de Conférence et le voilà qui se ramène déjà en Finale de Conférence. Il y a de quoi faire rêver Chris Paul qui a dû attendre 33 ans pour vivre un tel événement. Alors confronté aux intouchables Lakers de 1986 (meilleur bilan de l’Ouest avec 61 victoires pour 21 défaites), Olajuwon n’est pas intimidé et délivre une énorme série pour faire chuter le Los Angeles de Kareem Abdul-Jabbar, Magic Johnson et James Worthy, champions en titre et qui restaient sur quatre Finales NBA consécutives (4-1). C’est ainsi que Houston atteint les Finales pour la seconde fois de son histoire avec toujours Boston dans le rôle du bad guy pour ce remake des Finales de 1981. Les Celtics peuvent une nouvelle fois compter sur leur Big Three légendaire composé de Larry Bird, Kevin McHale et Robert Parish. Larry Legend est accessoirement le triple MVP en titre, ce qui nous donne une confrontation plutôt fun. Mais malheureusement pour Hakeem et sa bande, Boston l’emporte finalement 4-2, comme en 1981. The Dream n’aura pas à rougir de sa prestation, affichant des moyennes de 24,7 points, 11,8 rebonds et 3,2 contres lors des Finales. Doit-on vous rappeler qu’il n’avait alors que 23 ans et qu’il affrontait l’une des meilleurs équipes de l’histoire ?Son ascension vers le trône est stoppée. Ou plutôt retardée puisque l’heure d’Olajuwon finira par arriver un jour, en 1994.
La saison sophomore de Hakeem Olajuwon est tout bonnement légendaire. Très peu de joueurs dans l’histoire ont réussi à atteindre les Finales NBA tout en étant le meilleur scoreur de leur équipe à ce stade de leur carrière. Rick Barry, Kareem Abdul-Jabbar et Larry Bird l’ont par exemple réalisé avant The Dream. Malheureusement, cette fameuse saison 1985-86 ne sera pas couronnée de succès. Le succès arrivera finalement une dizaine d’années plus tard pour Hakeem, et par deux fois. Quand même…
Sources texte : NBA.com, Basketball-Reference