Mené de 21 points, le Jazz renverse finalement le Magic : toujours plus facile quand le double maléfique de Donovan Mitchell reste à la maison
Le 10 janv. 2019 à 06:18 par Alexandre Taupin
Privés de Ricky Rubio et Dante Exum sur blessure, le Jazz a su remonter un retard de 21 points pour l’emporter face au Magic. Donovan Mitchell a semblé remonter le temps cette nuit avec une performance digne de sa saison rookie.
On s’attendait à ce que le Jazz ait un peu de mal pour mettre son jeu en place sans leurs deux meneurs mais on ne pensait pas que cela prendrait de telles proportions. Catastrophiques en début de match, les mormons vont compter jusqu’à vingt et un points de retard sur le Magic alors que l’on joue tout juste le premier quart-temps. L’absence de Rubio pèse énormément à la création et personne ne sert Rudy Gobert, totalement sevré de ballons. Il faudra deux tirs longue distance de Kyle Korver et Joe Ingles pour sauver les meubles à la fin des douze premières minutes, mon dieu que cette soirée s’annonce longue. Le second quart-temps repart d’ailleurs sur les mêmes bases et Orlando reprend ses aises, porté par un duo Augustin – Vucevic incisif au scoring. (20 points, 8 rebonds pour le pivot et 23 points, 6 passes pour le meneur) A la mi-temps, le Magic compte dix-neuf points d’avance et le match ressemble plus à un blow-out qu’à autre chose. Pourtant, le Jazz ne renonce pas et après un break probablement bien vocal de la part de coach Snyder, les joueurs de Salt Lake City vont déclencher la révolte. Bien plus mordant défensivement derrière un bon Rudy Gobert (12 points, 14 rebonds), les coéquipiers de Donovan Mitchell vont mettre le feu dans la défense d’Orlando qui va se déliter totalement dans cette période, encaissant un 32-12 qui va totalement changer la physionomie du match. Bien que le Jazz ne mène que de trois points après 36 minutes, on est alors persuadé que le momentum a changé et que le match ne peut plus leur échapper. Il faut dire qu’à ce moment-là le Magic était au trente-sixième sous-sol, bien aidé par un Evan Fournier auteur d’une performance all-time avec 1 point, 0 rebond et 0 passe en 37 minutes et une défense sur Mitchell remarquée vu les stats de l’arrière cette nuit. Autre facteur de ce gros comeback : l’apport du public du Jazz qui a joué son rôle ce soir dans la remontada de l’équipe, un petit marché oui mais de vrais fans, comprendront qui voudront.
Et que dire de Donovan Mitchell ? On ne sait pas si l’arrière a lu nos lignes hier sur l’évolution qu’il doit donner à son jeu mais cette nuit c’était exactement celui que nous voulions voir. Aussi scoreur que créateur (33 points, 7 passes), le joueur a pu compter sur un bon pourcentage extérieur avec quelques très gros shoots au compteur. (12/21 dont 4/7 du parking) Clutch à souhait, il inscrit seize des vingt-huit derniers points de son équipe pour assurer finalement une victoire tranquille dans les dernières minutes, le genre de conclusion que l’on aurait pas vraiment imaginé deux heures plus tôt quand tout ses potes avaient la tête au fond du seau.
Le Jazz a un cœur gros comme ça, reste capable de lâcher des gros 60-30 en une mi-temps et il n’en fallait pas moins pour se sortir de la situation dans laquelle ils s’étaient fourrés. On a kiffé revoir Donovan Mitchell, le vrai, et maintenant on attend de lui qu’il sorte ce genre de prestation avec régularité, Ricky Rubio ou non. Avec un tel joueur, les Playoffs ne seront bientôt plus un rêve inatteignable.