Les Pistons sont dans le dur : 11 défaites en 15 matchs en décembre, comment rebondir ?
Le 02 janv. 2019 à 14:38 par Nicolas Meichel
Avec 12 victoires lors des 19 premiers matchs de la saison, les Pistons s’étaient solidement installés dans le Top 4 de la Conférence Est. Et puis le mois de décembre est arrivé. Devant faire face à un calendrier hardcore, la franchise de Detroit a brutalement chuté.
On ne va pas dire que c’était prévisible, mais disons que ce n’est pas particulièrement surprenant. Fin novembre, on avait mis les Pistons on the spot après un début de saison plutôt bien géré. C’est cool d’être dans les hauteurs de la Conférence Est lors des premières semaines, mais ça va donner quoi sur la longueur quand le calendrier va se durcir ? Comment vont-ils se débrouiller durant le mois de décembre, celui de tous les dangers ? Malheureusement pour Detroit et ses fans, les réponses à ces questions sont loin d’être positives. 15 matchs joués, 11 défaites pour seulement 4 petites victoires. Dur, très dur pour une franchise qui cherche à franchir un cap afin de redevenir une équipe qui compte à l’Est. Pourtant, tout avait bien commencé avec un succès de prestige à la maison face aux Golden State Warriors. Mais ensuite, bonjour la débandade. Une série de six défaites consécutives, suivie de cinq revers en huit matchs. Mis à part cette victoire contre le double champion en titre et une autre face aux Celtics à la Little Caesars Arena, les Pistons se sont fait taper par tous les gros, mais aussi les moins gros. Oklahoma City, Philadelphia, Indiana et Milwaukee ont fait leur loi face aux hommes de Dwane Casey, avec quelques humiliations en prime. Idem pour les Hornets et les Pelicans. Même les Hawks et le Magic sont repartis avec la victoire en poche contre les Pistons. Heureusement pour ces derniers, ils évoluent au sein d’une conférence où la concurrence est naze dans la course aux Playoffs. Malgré ce gros passage à vide et un bilan global négatif (16-19), Detroit fait encore partie du Top 8 à l’heure de ces lignes. Tout reste donc à faire et rien n’est perdu. Par contre, les mecs de Motown ont clairement montré leurs limites actuelles. Manque de shooteurs, manque de talent à l’extérieur, manque de profondeur, manque de discipline offensive, manque d’équilibre entre le duo Blake Griffin – Andre Drummond et le reste de l’effectif, manque d’identité tout simplement.
Les chiffres ci-dessus reflètent très bien les galères des Pistons en décembre, eux qui ont terminé 28è de la ligue au niveau de l’efficacité offensive, 29è en terme d’effective field goal percentage (le pourcentage au tir qui prend en compte le fait que les trois points valent plus que les deux points) et 29è au nombre de balles perdues. Autrement dit, on a eu droit à du basket poubelle dans le Michigan. Evidemment, avec l’arrivée de l’ancien coach des Raptors Dwane Casey et d’un nouveau staff durant l’intersaison, on savait que les Pistons auraient besoin d’un peu de temps pour mettre les choses en place, mais les terribles performances de ces dernières semaines montrent que les problèmes sont plus profonds à Detroit. En effet, on voit mal comment cette équipe pourrait faire mieux qu’une simple qualification en Playoffs au sein d’une Conférence Est médiocre. Les faiblesses ont été exposées au grand jour, la marge de progression ne semble pas très grande, et le franchise player Blake Griffin va avoir 30 piges dans trois mois. On dit souvent que la patience est une vertu mais elle perd tout son sens quand elle ne s’inscrit pas dans un vrai projet. Et aujourd’hui, on a clairement des difficultés à identifier la direction dans laquelle se dirigent les Pistons. Il y a un an, ils ont sacrifié plusieurs joueurs de qualité afin d’acquérir Griffin, une vraie star sur laquelle construire afin de relancer une franchise en perdition. Avery Bradley, Tobias Harris et Boban Marjanovic ont été envoyés aux Clippers, en compagnie de deux choix de Draft. Si Blake a répondu aux attentes pour l’instant d’un point de vue individuel, on ne peut pas dire que ce transfert ait eu le coup de boost espéré.
Du coup, c’est quoi la suite ? A cinq semaines de la trade deadline, Detroit doit se bouger pour sortir du ventre mou. Le problème, c’est que la marge de manœuvre est limitée. Avec un peu plus de 123 millions de dollars de masse salariale, dont 75 millions pour le trio Blake Griffin – Andre Drummond – Reggie Jackson et 17 millions pour le duo Jon Leuer – Langston Galloway, les Pistons sont juste en-dessous de la luxury tax. La franchise du Michigan aimerait se débarrasser du décevant Reggie, qui pèse 17 millions cette année et 18 millions l’an prochain, mais sans doute personne ne voudra prendre son contrat qui fait office de boulet. De plus, Detroit n’a pas vraiment de contrepartie intéressante (joueurs en dernière année de contrat possédant un gros salaire, jeunes joueurs très prometteurs, joueurs confirmés pouvant contribuer directement…) à proposer pour mettre en place un transfert qui permettrait d’améliorer l’équipe sur le court/moyen terme. Alors oui, les Pistons peuvent toujours lâcher des choix de Draft, avec le sophomore Luke Kennard par exemple ou encore Stanley Johnson, mais ce n’est pas avec ça qu’ils vont récupérer une autre star, d’autant plus que ça ne collerait pas financièrement parlant à moins que le contrat de Jackson soit intégré dans le package. Et qui veut d’un Reggie Jackson aujourd’hui ? Pas grand monde.
Il ne faut donc pas s’attendre à un transfert XXL comme l’an dernier. Le nom de Bradley Beal (actuellement au milieu de son contrat de cinq ans et 127 millions de dollars) est souvent revenu dans les rumeurs depuis que les Wizards ont annoncé vouloir exploser leur effectif, sauf que l’arrière paraît inaccessible vu la situation actuelle des Pistons. On a aussi entendu parler d’un potentiel trade avec les 76ers pour récupérer Markelle Fultz. Ce serait évidemment un pari risqué vu les galères du premier choix de la Draft 2017. Et puis un transfert de Fultz impliquerait probablement le meneur remplaçant des Pistons Ish Smith, qui est certes dans sa dernière année de contrat (à 6 millions de dollars) mais qui représente une pièce importante du banc aujourd’hui. La preuve, depuis qu’il s’est blessé début décembre, il manque beaucoup à Dwane Casey. Bref, la franchise de Detroit semble condamnée à bricoler dans l’objectif de choper du matos moins prestigieux mais qui peut aider l’équipe à retrouver peu à peu le droit chemin. Les Pistons ont absolument besoin de se renforcer sur les postes extérieurs, et particulièrement au niveau du shooting (29è de la NBA au pourcentage de réussite à trois points). Un sniper comme Wayne Ellington par exemple, qui ne fait plus vraiment partie de la rotation à Miami, pourrait représenter une bonne acquisition pour Detroit. Du shoot et de l’expérience, ça peut faire beaucoup de bien. Si ce genre de nom ne fait pas rêver, c’est vers ce type de joueurs que Detroit peut se tourner aujourd’hui.
Les Pistons sont dans une posture assez inconfortable aujourd’hui. Ils ne semblent pas assez bons pour concurrencer les meilleures équipes de l’Est, ils ont une faible marge de manœuvre pour améliorer la situation actuelle, et ils ne sont pas en position de tanker avec la présence de Blake Griffin et Andre Drummond. En d’autres termes, ils occupent la place du con.